mardi, 15 mai 2007
Bizarreries au CDI
Vous savez qu'en tant que TZR (nouvelle dénomination des titulaires remplaçants certifiés, bi-admissibles ou certifiés), on ne fait pas tout son horaire en allemand, surtout en allemand, matière où il n'y a plus beaucoup d'élèves....
Et pour avoir des élèves, on multiplie les activités en faveur de l'Allemand. Parmi mes activités : club d'allemand (chant, civilisation), expositions....
Pour le mois de mai j'avais prévu une exposition dont le thème est "L'allemand passeport pour les pays d'Europe du Nord et de l'Est". Mais les grilles pour accrocher l'exposition étant occupées pour la sécurité routière, et les élèves préparant l'exposition travaillant extrêmement lentement, j'ai du mettre la main à la pâte.
Entre 15h30 et 16h 30, j'installe les grilles qui ont été amenées là dans un coin du CDI. Toute seule et comme elles sont lourdes je manque d'en revevoir une sur la tête et c'est pourquoi pour installer les grilles suivantes, ma jeune collègue, TZR de français nommée au CDI, qui commande au CDI parce que elle y a été nommée par le recteur et moi nommée ministériellement sur ma zone de remplacement, rattachée par le recteur, pour la première fois depuis plus de 30 ans d'enseignement dans la ville où travaille mon mari, ancienne prof d'allemand de lycée, ancienne jury de BTS, qui pourrait si j'avais voulu, ou tout simplement j'en avais eu l'envie avoir réussi le concours de chef d'établissement il y a une dizaine d'années, au temps de la splendeur de ma carrière de prof de BTS, etc... moi qui préfère m'obstiner sur l'agrégation d'allemand par amour de ma matière.
Et bien voilà, par amour de ma matière je cherche une exposition pour la semaine de l'Europe qui pourrait allier à la fois l'allemand et la connaissance des pays méconnus de l'Europe de l'Est. Je pense surtout à la Slovénie (un pays où l'on parle allemand, j'ai déjà parlé à l'époque où dans un lycée je faisais partie d'un projet littérature européenne avec des Slovènes, c'était au temps de l'Europe des 12, car au colloque où nous étions allés il y avait douze pays représentés). Et à d'autres pays, les Pays Baltes, la République Tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, j'y ajoute aussi l'Autriche pour qu'il y ait vraiment de l'allemand dedans.... (Les noms des différents pays baltes sont complètement inconnus des élèves de même que la Slovénie).
Voilà, par amour de ma matière, je fais cette exposition. Je demande à ma collègue de me tendre le rouleau de papier tableau (une espèce de tableau de papier* dont on retourne les feuilles par derrière lorsqu'elles sont finies), qui se trouve en dessous du bureau. Depuis que nous sommes là, depuis début septembre, acheté sans doute par notre collègue de l'an dernier*. Pour les tendre sur des cartons et décorer ces grandes feuilles blanches elle-mêmes par les textes imprimés. Les élèves ayant été trop lents, je suis bien obligée de taper certains de ces textes moi-même.Ma collègue m'a avancé volontiers ce papier qui sert normalement à écrire les indications pour les élèves. J'ai utilisé en janvier 8 feuilles du deuxième rouleau pour l'exposition sur l'Allemagne de la semaine franco-allemande de janvier; Donc le rouleau était presque neuf.
Ma collègue part à 16h30, elle fait 18 h et pas une de plus. Complexée par les autres profs parce que pour les heures de CDI, je n'ai pas de copies à corriger, je fais bien plus de 18 heures, clubs de 40 mn, heures de projets le soir entre 16h30 et 17h30, etc...
C'est bien à 16h 30 que ma collègue qui ayant l'esprit de service fonctionnaire, style enseignement public, (rien à voir avec l'esprit de service enseignement privé, car ayant travaillé dans l'enseignement privé de 1973 à 1976, avant la réussite à mon CAPES de l'enseignement public, je me souviens que la première année j'avais une chambre dans l'établissement qui avait un internat et la clef de la porte d'entrée de l'établissement, primo on me faisait confiance alors que j'étais toute jeune, secundo, je pouvais travailler dans ma classe le week-end et préparer le projecteur et les films fixes des méthodes audio-visuelles pour le lundi). Bref, ma collègue ne fera pas plus de 18 heures, pas une minute de plus, elle trépigne d'impatience quand je vérifie si la clef du CDI est bien dans mes affaires, parce qu'elle doit, elle qui n'a ni mari ni enfants, se dépécher de rentrer chez elle pour son chat. (Ma femelle canari me fait la fête quand je rentre, mais à quelle heure nous rentrons, cela lui est à peu près égal).
Bon, bref, bien que travaillant dans le public, je n'ai pas l'esprit fonctionnaire au sens où je claque la porte du collège dès la sonnerie, non, je reste toujours jusqu'à ce que la concierge me mette dehors. Il y a énormément de travail à faire dans un CDI. Les élèves qui ont traîné sur leur ordinateur pendant ces heures que j'asssure bénévolement de 16h30 à 17h30, à faire deux choses à la fois (ils avaient peut-être un autre exposé à faire), les mêmes élèves qui lorsqu'ils viennent dans la journée préfère faire des recherches sans but (pour leurs loisirs) ou jouer à des jeux soit disant éducatifs (Mobiclic, etc...), plutôt que d'avancer le projet, les élèves n'étaient pas là. (Les élèves disent souvent qu'au lycée, ils font ce qu'ils veulent au CDI, qu'ils peuvent aller n'importe où sur Internet, faire des jeux, etc... et qu'ici au collège tous vos faits et gestes sont surveillés.)
Donc, j'ai continué toute seule et j'ai été plus vite. En présence de ma collègue j'avais fini un panneau sur la naissance de l'Europe après la guerre. De 16h30 à 17h30, j'ai fait un bandeau avec la citation de Jean Monnet "Faire l'Europe, c'est faire la Paix" (1950), c'était juste après la guerre, on voulait éviter une nouvelle guerre qui avait provoqué des morts, des destructions et une pénurie alimentaire et en vêtements. Deux guerres avaient ensanglanté la France dans le début du siècle et quand on prêchait pour l'Europe, c'est que l'on s'en souvenait encore. J'ai fait le deuxième panneau sur Jean Monnet, Robert Schuman (déclaration du 9 mai 1950, presqu'un an avant ma naissance, on peut dire que je suis née avec l'Europe, le 9 mai est devenu la fête européenne, et c'est pour cela que l'on fait dans les écoles et les comités de jumelage des activités européennes en Mai). Ma collègue était d'ailleurs encore là quand je lui ai dit qu'il ne fallait ps confondre Robert Schumann le compositeur, Robert Schuman, le ministre des affaires étrangères et l'autre ministre des affaires étrangères Maurice Schumann.
Quand ma collègue est partie, j'ai donc fini le deuxième panneau et quand la fin de la dernière heure de cours a sonné, j'étais en train de taper un historique de l'Europe depuis 1950 jusqu'à l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie en Europe ce premier janvier 2007.
J'ai terminé de taper le papier, je l'ai imprimé, mais l'imprimante n'a pas fonctionné tout de suite, donc j'ai rallumé tous les ordinateurs entre deux en pensant que la chaîne vers l'imprimante était rompue par les ordinateurs éteints, en fait c'était autre chose que je n'avais pas cliqué. J'ai donc ré-éteint les autres ordinateurs entre deux pendant que l'imprimante fonctionnait. Ensuite j'ai été porté mes oeuvres dans la salle de lecture contigüe (en fait les deux anciennes salles de classe qui ont 4 portes et forment le CDI, salle de lecture bibliothèque et CDI proprement dit, reliéees par une porte double qui reste toujours ouverte sauf quand la conseillère d'orientation fait ses entretiens dans la salle de lecture). J'ai ramassé les stylos, les feutres, les ciseaux que j'ai rangé dans le tiroir adéquat du bureau. J'ai mis les feuilles imprimées que j'ai laissées sur le grand rouleau de papier en préparation de ce matin.
Jusque là, aucun problème, j'étais calme.
Le bas de cette note est tombé en la publiant.
Quelqu'un a volé le papier (ou le rouleau de papier a été changé de place par une tierce personne) que je venais de poser sur une table de la salle de lecture en passant avec une clef par une porte dérobée.
J'aurais voulu que le bas de ma note reste pour être disculpée. Je vais être en retard parce que j'ai du changer mon code pour revenir sur mon blog.
Je vais être sanctionnée, mise en congé maladie pour avoir hurlé et avoir fait peur aux élèves en étude (ils étaient très loin, et j'ignorais qu'il y avait encore des élèves à cette heure-là dans le collège,alors que moi, on me fait partir). Je vais perdre peut-être mon admission à l'agrégation pour congé longue maladie au premier septembre (c'est une réglementation du BO, si vous êtes en CLM ou CLD au 1er septembre, même si c'est seulement pour 3 mois dont les 2 mois de vacances), alors que j'ai bossé comme un dingue pour le collège pendant la préparation.
JE VAIS ETRE SANCTIONNE POUR AVOIR ETE SERIEUSE DANS MON TRAVAIL, MAIS AUJOURDHUI JE VAIS ARRIVER EN RETARD (Ce n'est pas grave parce qu'aujourd'hui ma collègue arrive en même temps que moi et on est deux le matin et jusqu'à 16h 30 au CDI).
JE VAIS ETRE SANTIONNE POUR ETRE FONCTIONNAIRE SANS AVOIR L'ESPRIT DU MOINDRE EFFORT. Comme Ségolène qui n'a pas gagné les élections parce qu'elle avait soi-disant perdu ses nerfs. (Concernant mon histoire, le vol s'est produit pendant que l'ouvrier qui remplace la concierge m'a dit de partir rapidement, ou juste avant, je ne l'accuse pas, mais c'est bizarre quand même, il a peut-être cru que c'était des choses qui traînaient qu'il a mises à la poubelle).
domino
Update : 20/5/07 :
*En fait cela s'appelle un paper-board...
* acheté par notre collègue de l'an dernier : en fait, ma collègue avait eu deux rouleaux de paper-board en début d'année à la gestionnaire, l'un a été installé comme tableau et l'autre (celui qui a disparu lundi soir) sert à faire des panneaux pour les expositions.
08:40 Publié dans Enseignement (1) - Vie et anecdotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : enseignement, harcèlement moral
lundi, 16 avril 2007
La liste... (voir lien).
A l'agrégation interne, il n'y a qu'une admise sur 5 admissibles dans mon académie. Je la félicite car c'était aussi d"après moi la meilleure des cinq admissibles. Le jury d'oral ne s'est pas trompé.
Celles qui m'ont snobée (harcelée?) toute l'année, soit en ne répondant pas à mes questions, soit en me disant de ne pas m'asseoir à coté d'elle, considérant que j'étais en trop, ne l'ont pas eu.
L'allemande non plus. Mais elle n'avait pas été à l'université. Elle n'allait qu'à la didactique.
J'ai remarqué d'ailleurs que ces dames, qui préparaient l'agrégation en même temps que moi à l'université, me répondaient et me parlaient lorsqu'elles étaient sans leurs "copines", mais ne me parlaient jamais en présence de leur "copines".
Le problème est qu'elles risquent peut-être encore de se placer devant moi, si je repasse l'interne l'année prochaine.
Celle du CAER-PA (agrégation du privé) n'est pas admise non plus, mais elle est quand même dans les 4 premières puisqu'il n'y avait que 4 admissibles pour toute la France. Les deux lauréats sont un allemand et une allemande et elle est française. Elle avait peut-être plus de mérite. Mais elle n'était pas à la formation en didactique. C'est difficile pour les candidats du privé d'obtenir la formation en didactique. Ils doivent faire longtemps à l'avance une demande de financement à l'ARPEC.
Le problème, c'est que je vais -peut-être- toutes les revoir à la formation et à l'université l'année prochaine. Des réjouissances en perspective ! Et qu'elles seront peut-être encore placées devant moi au classement de l'écrit.
Cette année, elles ont commencé à me sourire, et à être sympa, à partir du moment où elles ont su qu'elles étaient admissibles et qu'elles savaient que je ne l'étais pas -c'est à dire après les résultats de l'écrit (Vous voyez que j'ai continué ma formation malgré tout).
Ah ! Pourquoi n'ont-elles pas eu leur agrégation.... ? Je vais devoir les revoir... à moins que... (Chut!)...
Ceci dit, je m'entends très bien avec la plupart des étudiants de CAPES, surtout avec les étudiantes, qui ont cours en même temps que nous.
Bon, je n'ai pas mis de nom. Personne n'est visé. Vous ne connaissez pas mon académie non plus ! Donc, je suis inattaquable.
Parmi celles qui avions suivi les deux formations (universitaire et didactique), nous ne sommes que deux à avoir échoué à l'écrit.
Dans les autres académies, la candidate qui a presque le même nom et surtout presque les mêmes prénoms que moi doit exister vraiment puisqu'elle est admise (ex aequo sur les deux dernières places du classement des admis).
Par contre, celle qui avait emprunté un prénom à notre ami Evariste, blogueur de renom qui commente parfois cet i-grimoire, et avait presque le nom de notre ministre de l'Education Nationale, n'a pas réussi l'oral.
La proportion de germanophones parmi les lauréats a légèrement diminué, sans compter les germanophones "cachés" derrière des noms et prénom français, je dénombre 12 germanophones sur les 25 lauréats, ce qui ramène la proportion qui était de 66% l'an dernier, à un peu moins de 50%,
Je suis francophone, mais on ne l'entend pratiquement pas quand je parle allemand, on m'a dit que je parlerais allemand comme une Allemande du Sud, enfin, cela dépend, une fois, dans l'anienne RDA, on m'a dit que je serais de la côte (de la Baltique! Et j'étais en visite dans le Meckemburg). Bref, on entend que je suis pas de la région allemande que je visite, mais on me place dans une autre région, ceci-dit, on ne m'identifie jamais comme une francophone. C'est paraît-il à cause de mon oreille musicale. Parfois, j'essaie d'imiter les accents régionaux bien que ce n'est pas ma langue maternelle, comme le bavarois, en roulant les rrrr, ou le thuringeois, ou celui de Saxe-Anhalt, où j'ai beaucoup d'amis. Je comprends aussi le Sarrois, car j'ai été beaucoup là-bas en milieu dialectophone à partir de l'âge de 23 ans seulement. Et je comprends un peu l'Alsacien du Sundgau (haut-alémanique). J'identifie le sens de la conversation. Car, je suis allée 7 fois là-bas pendant 10 jours à des stages de musique. PAr contre, je ne comprends moins bien le bas alémanique parlé dans le reste du Haut-Rhin. Quand j'étais jeune (jeune mariée, aussi entre 23 et 30 ans), sur les campings, je comprenais le Suisse Allemand, car je discutais avec les suisses sllemands qui étaient sur les campings sans qu'ils ne doivent passer au Hochdeutsch pour se faire comprendre de moi. Mais je ne comprends plus aussi bien le suisse-sllemand maintenant, il faut dire que je ne suis pas allée en Suisse récemment (il faut changer l'argent!).
Ce qui serait bien, ce serait de parler les dialectes. Je connaissais un allemand d'origine écossaise qui, professeur d'anglais et de français en Allemagne, parlait le patois du Nord de la France couramment pour avoir été souvent chez des amis dans la région de Saint Omer.
J'ai connu aussi un autre allemand, professeur d'université, qui sait parler tous les dialectes allemands et imite parfaitement les accents régionaux français.
domino
13:25 Publié dans Enseignement (1) - Vie et anecdotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : allemand, agrégation
lundi, 12 février 2007
Deux poids et deux mesures (2).
Depuis que j'ai eu ma note administrative, j'ai peur d'aller au collège. Je croyais que ma nouvelle administration m'était favorable, et bien non. J'ai découvert que les sourires de ma principale étaient artificiels.
- Je fais un service de rattachement de titulaire, les textes disent bien que on n'est pas obligé de faire un service de rattachement s'il n'est pas dans notre matière.
- Les textes disent bien que pour que le chef d'établissement donne un complément d'horaire en documentation, il faut que le professeur soit volontaire, les compléments d'horaire en documentation ne pouvant excéder la moitié de notre horaire, et que nous devons au minimum faire un demi-horaire dans notre matière pour que l'on puisse nous donner une autre matière et à la rigueur, seulement si le professeur est bénévole, de la documentation.
- J'ai fait une exposition pour la semaine de l'Allemagne, j'ai fait en plus de mes 18 heures, des clubs d'allemand et même de lecture en français parce qu'un élève me l'avait demandé.
- J'ai corrigé les fiches du club de lecture.
- Comme je l'explique dans "Mon emploi du temps", je travaille professionellement ou autour de ma profession (formation, jumelages, etc...) 6 jours sur 7 à l'extérieur.
- J'ai plus d'autorité que ma collègue TZR de français, nommée au CDI à l'année, qui laisse bavarder les élèves dans le CDI à voix haute, et c'est moi qui suis obligée d'y faire la discipline. Elle a trois très bien dans sa note administrative et sa note a augmenté de 4 points.
- Elle ne fait jamais une heure de plus que ce qu'il faudrait. A 16h30 pile, elle part, sans ranger le CDI, les livres brinquebalant sur les étagères. Je rattrape mes heures des stages du Vendredi - j'ai encore une journée de stage à faire le Vendredi cette année) de 16h30 à 17h 30 pour ranger derrière elle.
- Ma collègue ne va en formation que les jours où elle a un horaire au collège et ne rattrape pas ses heures, je rattrape toujours les heures de mes stages d'alleamand et je vais en formation tous les mercredis et tous les jeudis, alors que je ne travaille pas ces jours-là.
- Je fais des clubs, mais ma collègue ne fait pas de clubs. Rien de plus que l'horaire, pour elle être fonctionnaire, c'est avoir l'esprit fonctionnaire. Avoir l'esprit fonctionnaire, c'est ne pas faire une minute de plus que son horaire et cela permet trois très bien et d'augmenter sa note administrative de quatre points, même si les élèves lui répondent et si c'est moi qui les remet à leur place, même si ses élèves parlent tout haut. Elle utilise le CDI pour faire des cours de français (ses collègues lui donnent des demi-groupes) ou de théâtre pendant lesquels elle n'utilise aucun ordinateur et aucune documentation; pendant ce temps là les autres élèves n'ont pas le droit d'aller au CDI préparer leurs exposé; elle ne veut pas, même si je pourrais les surveiller et les aider dans la salle de lecture; pendant ses cours de théâtre, elle fait même faire des pirouettes aux élèves sur les dalles de linoléum, et si je lui fait remarquer que c'est dangereux, elle s'offusque en disant que de toute façon dans ses classes de français (elle enseigne depuis 2 ans), elle faisait la même chose et que si les élèves font du bruit pendant ce temps là, ce n'est pas du chahut. Est-ce que de votre vie vous avez déjà vu un CDI dans lequel les élèves font des pirouettes, pas verbales, mais sportives, sous la direction de la documentaliste ? Et même si je suis là, pusique c'est SON cours de français, je n'ai pas le droit d'invervenir, dans la mesure où c'est à elle que l'on a donné la responsabilité du CDI. Et ceci même si elle est trente ans plus jeune que moi... et ne veut pas profiter de mon expérience.
- Normalement comme on ne peut pas m'offrir un service de 9h minimum dans ma matière, l'allemand, dans ce collège, je devrais être à la maison en train de préparer des suppléances éventuelles sur tous les manuels d'allemand en usage actuellement. Et ne pas faire 70 km AR par jour.
- Et au lieu de cela je fais plaisir à ma principale en faisant de l'aide en toutes matières (dont l'allemand) au CDI. Je classe des livres et des revues, je répertorie les articles dans l'ordinateur, j'explique aux élèves comment on se sert d'un ordinateur (du moins le BA-BA pour ceux qui ne savent pas... ).
- Et pour ma principale, expliquer comment on se sert d'un ordinateur à un élève, n'est pas de l'enseignement.
- Et pour ma principale, expliquer les droites parallèles et perpendiculaires n'est pas de l'enseignement, donc mes collègues de maths ne font pas d'enseignement.
- Montrer à un élève où il va trouver les livres qui pourront le renseigner n'est pas de l'enseignement.
- Expliquer aux élèves comment on fait des panneaux sur l'allemand et l'Allemagne et leur expliquer qu'il faut tracer des traits préliminaires, si on veut que les lignes d'écriture soient droites, n'est pas de l'enseignement, donc les professeurs de travaux manuels ne font pas d'enseignement. Et pourtant j'ai entendu au CDI une prof de français expliquer théoriquement comment on fait un panneau aux élèves pendant une heure complète de son enseignement de français, mais elle ne faisait pas d'enseignement.
- Faire chercher de multiples renseignements sur Internet allemand, concernant les villes ou Karnaval, n'est pas de l'enseignement.
- Préparer des fiches de recherches n'est pas de l'enseignement.
- Faire chanter les élèves en choeur en allemand dans l'un des clubs n'est pas de l'enseignement. Donc, le professeur de musique n'enseigne pas. Le professeur d'allemand qui explique la prononciation (j'ai des élèves complètement débutants dans cette mini-chorale d'allemand), n'enseigne pas.
- Apporter de l'aide ponctuellemnt aux élèves n'est pas de l'enseignement.
- Donc, à mon avis l'enseignement n'existe plus. Pas à mon avis, mais de l'avis de ma principale. Si tout ce que je fais cette année, ce n'est pas de l'enseignement, alors L'ENSEIGNEMENT N'EXISTE PLUS.
Quand j'ai vu l'appréciation et que j'ai vu TB, B, B, là où la collègue pour laquelle je fais la discipline a TB, TB, TB, je n'ai même plus regardé si ma note a augmenté, si elle a été gelée, ou si elle a baissé, ce qui ne serait pas normal du tout Je n'avais même plus envie de voir ma note, plus envie de voir qu'elle est gelée ou baissée et que j'ai fait tout cela pour rien, tous ces kilomètres supplémentaires pour rien.
- Je pense que ma note aura été gelée, tout comme la prof que mon collègue remplace et qui est en congé maladie, officiellement parce qu'elle a un cancer du sein, officieusement pour soigner son époux. Donc, rester à la maison ou travailler, dans la mesure où la note est gelée, pour l'administration cela revient au même.
- Et de plus les mots CDI étalés sur votre note administative vont vous empêcher d'avoir une bonne note à l'épreuve de didactique en allemand : Ah: Vous avez fait du CDI, vous ne savez pas vous débrouiller pour avoir plus d'élèves en allemand?
- Oui, mais elle a moins de copies à corriger ! Et ma collègue qui a très bien partout, tout en faisant faire des activités dangereuses aux élèves, tout en étant moins respectée que moi, elle a des copies à corriger ????
- Elle connait déjà la littérature de jeunesse en français, puiqu'elle est prof de français, c'est son métier, elle ne doit pas lire tous ces livres là en plus de préparer l'agrégation d'allemand.
- Et ici, il ne peuvent pas dire qu'ils sont mal renseignés sur moi, parce qu'ils savent que j'ai été jury de BTS pendant 8 ans, membre très actif des commissions de choix de sujet, ce qui n'est jamais apparu, ni sur ma note administrative, ni sur un rapport d'inspection, ils savent que j'ai enseigné en lycée, j'ai même enseigné au fils de la principale qui a fait sa cinquième année d'ingénieur en Allemagne, en étant le meilleur en allemand de sa formation.
Une autre de mes anciennes élèves a eu son CAPEs d'allemand l'an dernier et un autre de mes anciens élèves est en MASTER première année d'allemand.....
Depuis que j'ai eu ma note administrative, moi qui aidais les élèves depuis le début de cette année, moi, qui les maternais, qui les aidais, qui leur enseignais toutes les matières, j'ai décidé de devenir exécrable avec eux. J'ai décidé de crier sur eux, pour qu'ils ne viennent plus au CDI (ils n'auront plus d'envie d'y venir) et ne plus faire l'enseignement qu'on me reproche de ne pas faire, enseignement que je fais en les aidant dans leur travail. Je serai toute seule bien tranquille entre les livres et les ordinateurs, ou avec les élèves que ma collègue invite pour ses cours de français, et alors je serais bien tranquille, si je hurlais sur eux pour les dégoûter de venir au CDI,pour les dégoûter de venir dans mes clubs d'allemand, et pour ressembler à l'idée que la principale se fait de moi, celle de ne pas faire d'enseignement.
domino
00:25 Publié dans Enseignement (1) - Vie et anecdotes | Lien permanent | Commentaires (35) | Tags : enseignement, note administrative
mardi, 06 février 2007
Mon emploi du temps
Mon emploi du temps depuis le 1er septembre est le suivant :
1) Lundi : collège 9h à 16h 30, 17h30 quand je rattrape mes heures de stage de PAF (didactique pour l'agrégation).J'ai une heure de route aller, une heure de route retour, et quand pour le retour j'attends mon époux qui travaille dans la même ville que moi 1h 30 le soir , 70 km AR. Temps passé hors de la maison : 11 heures, pas d'interruption à midi, car je fais le club d'allemand et je mange un sandwich en vitesse.
2) Mardi : collège, mêmes horaires que lundi, temps de toute AR : 2 heures, temps passé hors de la maison 11h, pas d'interruption à midi. Club de lecture. Mes clubs sont faits en dehors de mon horaire et je les fait bénévolement (sans rémunération).
3) Mercredi : Université (formation d'agrégation d'allemand) à 100 km, début des cours 8h20, mais avec le train j'arrive à 9h 10. De la maison, je vais en voiture jusqu'à la gare (4 km jusqu'à la gare), j'attends le train (5mn à 25 mn selon l'heure d'arrivée à la gare, le train roule 1h 15 pour le plus rapide et 1h30 pour le plus lent (qui partent à 5mn d'intervalle, le plus rapide partant avant, c'est normal, l'autre s'arrête à plus de gares). A l'arrivée 5mn de marche pour arriver au départ du métro et 10 à 15 mn de métro, plus 5 à 10 mn de marche à pied jusqu'à l'université. Fin des cours 18h, avec seulement 30 mn de pause entre midi. Heure de retour à la maison entre 20h30 et 21 h. Kilométrage : 200km AR. temps passé à l'extérieur : 14 heures.
4) Jeudi : Le même que la veille (formation en université pour l'agrégation interne). Kilométrage 200km. Temps passé à l'extérieur : 14 heures. Début des cours à l'université, 9h, Fin des cours 18h. Pause de midi 1h à 1h30.
5) Vendredi : Le même que le lundi, sauf si j'ai une formation en didactique (la 3ème fois de l'année scolaire vendredi, mais mes heures sont rattrapées). Collège : 9h - 16hh 30 (ou 17 h 30). Temps passé hors de la maison : 11h - route : 70 km AR ou si formation en didactique (fin de la formation : 17h) : temps passé hors de la maison 17h - kilométrage 200 km AR. Pas de pause à midi (sandwich en 5mn) car j'ai un club d'allemand.
6) Samedi : Après-midi, activités de jumelage avec l'Allemagne. Je donne bénévolement des cours d'allemand pendant 5h pour mes associations de jumelage, je suis vice-préseidente de l'une et memebre et professeur d'allemand de l'autre. Je fais partie de ces associations pour augmenter le nombre d'élèves en allemand dans la ville où moi et mon époux travaillons. Durée 5h, temps passé hors de la maison 7h à 8h . kilométrage : 70km. Après-midi très agréable.
On ne me rempbourse coté éducation nationale aucun frais de déplacement, même pas pour la formation en didactique.
Dimanche, repos dominical, ouf! Mais ne croyez pas que j'ai rien à faire. Je travaille pour la et les semaines à venir.
J'ai réalisé aussi avec les élèves une exposition sur l'allemand et l'Allemagne pour la semaine franco-allemande.
domino
= temps passé pour mon métier hors de la maison par semaine : 68 heures. Kilométrage professionnel et semi-professionnnel : 540 km/semaine.
22:30 Publié dans Enseignement (1) - Vie et anecdotes | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : enseignement
Déception
Hier soir deux casiers étaient grands ouverts dans la salle des profs. Je me suis rendue compte après que des livres qui dépassaient la taille des casiers étaient la cause des portes ouvertes perpendiculairement à l'allée étroite qu'il y a entre la table et les casiers.
Une collègue était assise à la table obstruant un peu le passage. Je suis arrivée rapidement (pour une fois) et boum, je me suis pris les portes de casier en plein sur le haut du bras et le choc m'a propulsée vers la table et j'ai failli tomber sur la collègue. Je me suis excusée, alors que ce n'était pas vraiment de ma faute, j'ai pesté contre les casiers qui n'avaient pas à être ouverts de cette façon, parce que c'était dangereux, et j'ai senti la douleur grandir.
Alors que je me tordais de douleur, aucune de ces trois jeunes collègues (moyenne d'âge environ 25 ans de moins que moi) n'a cherché à me venir en aide, et m'a demandé s'il fallait m'aider.
Comme je continuais à dire que laisser les casiers ouverts de cette façon était dangereux, aucune des trois ne m'a répondu. Elles ont fait comme si je n'existais pas. Elle font toujours comme cela d'ailleurs. Je leur ai dit "Je vois que puisque vous ne répondez pas je suis la pestiférée du collège". Elles m'ont regardé d'un air offusquée.
Ensuite j'ai dit à celle qui était restée seule, que finalement elle était jeune, et que même si elle me repriochent (cela m'est déjà arrivé aux oreilles), de ne pas avoir de copies à corriger pour la partie d'l heures que je fais en CDI, j'ai quand même jusqu'à l'âge de 52 ans, lorsque j'enseignais en lycée et en BTS, passé mes nuits à corriger des copies et des cassettes.
Elle m'a répondu : "Il faudrait peut-être que tu arrêtes ce délire!".
A leur âge, je n'aurais jamais parlé de cette sorte à une collègue 25 ou 30 ans plus veille (et encore maintenant même à une plus jeune). Et je n'aurais jamais osé tutoyer un ou une collègue, même seulement 15 ans plus âgé que moi. Maintenant il n'y a plus de collègues plus âgés que moi, et je vouvoie généralement ceux qui ont le même âge et que je ne connais pas bien.
Je ne sais pas leur nom. Elles ne se sont jamais présentées, et je n'ai pas eu de trombiniscope des collègues en début d'année, comme cela se faisait quand j'étais jeune.
domino
08:06 Publié dans Enseignement (1) - Vie et anecdotes | Lien permanent | Commentaires (18) | Tags : enseignement
dimanche, 22 octobre 2006
De l'autorité...
Pourquoi se plaint-on d'une recrudescence de violence de la part des élèves ? On prétend que quoi que l'on fasse, les professeurs n'auraient plus d'autorité sur eux...
Et bien, voilà mon avis sur la question : si les professeurs n'ont plus d'autorité, c'est que , dans bien des endroits, l'on ne les investit plus d'autorité.
L'infantilisation des professeurs par leurs administrations et les inspecteurs en est la cause. Et les notes que l'on donne aux professeurs aussi.
On se demande d'ailleurs pourquoi on donne encore des notes et des avis à des professeurs qui, en ayant passé de durs concours, sont par essence courageux et travailleurs.
Dans les administrations, les notes administratives et autres ont été inventées pour disicipliner le fonctionnaire, faire en sorte qui'il ne passe pas trop de temps à boire son café et qu'assis à son bureau, il travaille vraiment...
Mais, le professeur lui, qui doit arriver devant les élèves avec un cours, a certainement travaillé et le juger, non sur sa displine à lui qui de toute façon ne peut qu'être bonne, mais sur la discipline de ses élèves est un leurre.
Les professeurs se rendent d'ailleurs compte entre eux qu'ils ont la plupart du temps les mêmes problèmes avec les mêmes élèves, Boulard ou Ducobu.
Entendre des élèves indisiplinés dire de façon érronée (parler régional) que le professeur n'a pas de discipline, quand c'est eux qui font du bruit, est une aberration !
Revenons-en à l'infantilistation.
Cela commence en début de carrière quand le chef d'établissement ou son adjoint plus vieux, demande sans cesse au jeune professeur qui aurait eu sinon de l'autorité "çà va avec vos élèves? Si vous voulez, on peut vous aider..." Jusqu'à l'infantilistion complète lors de l'entretien d'octroi de la note administrative (sil y en a un, dans les lycées aux nombreux effectifs, on vous envoie la note toute préparée d'avance). On vous convoque et on vous dit : Cette année (la plupart du temps ces 5 derniers mois), telle et telle chose n'ont pas marché et on vous en fait une énumération, ce qui vous traumatise. La plupart des chefs d'établissement ne soulignent jamais le positif.
J'ai entendu une fois quelqu'un raconter d'un collègue qui avait suivi un stage pour devenir personnel de direction, lui rapporter qu'on leur aurait dit au stage : "Vous ne serez un bon principal/proviseur que si cvous bouffez du prof".Et ensuite on reproche aux professeurs de mauvais rapports avec leur direction ! Il semblerait que ce serait alors plutôt le chef d'établissement qui aurait de mauvais rapports avec ses professeurs.
Revenons en à l'infantilistion :
Le professeur infantilisé, ne se base plus sur son autorité naturelle, mais sur ce que l'on attend de lui, en essayant de ressembler aux canons dictés par la hiérarchie, il perd de son naturel, devient guindé. Déstabilisé, il perd de son assurance vis à vis des élèves, assurance quil avait peut-être auparavant, mais qui maintenant lui fait défaut parce que l'autorité hierarchique lui fait croire d'emblée et dès ses premiers cours qu'il n'avait pas l'autorité nécessaire pour enseigner.
En réalité, il se sent en infériorité parce qu'il voit et sent que l'on ne lui fait pas confiance. Les élèves ressentent alors son manque d'assurance et abusent de sa gentillesse et n'écoutent pas parce qu'ils ont senti qu'il n'était pas sûr de lui, et pour cause, ses supérieurs l'ont désabilisé dès le départ.
Ce n'est jusqu'ici pas mon cas cette année.
Mais c'est le cas de beaucoup dans d'autres lycées et collèges où l'administration paternaliste infantilise les professeurs, même parfois plus âgés qu'eux.
Un professeur infantilisé est relégué par son administration au même rang qu'un élève, comment alors l'élève sachant que le professeur n'est non seulemnt pas soutenu, mais aussi relégué au même rang que lui, considéré le prof comme celui qui détient un savoir supérieur au sien qu dioit le lui communiquer ?
Voilà la question que je me pose depuis longtemps, pourquoi cette notation la plupart du temps infantilisante? Les professeurs ne devraient être sous les ordres de personne et être seuls maîtres à bord, car c'est eux qui détiennent à la fois le savoir et qui connaissent suffisamment leurs élèves et le niveau de ceux-ci pour les faire progresser. On dirait que l'on a touours besoin de les faire tomber à coup de massue lors des inspections ou des notations administratives. Or, le professeur qui a mis longtemps à devenir ce qu'il est, n'est pas quelqu'un qu'il faut contrôler et dire de quelqu'un qui a été si courageux qu'il en a réussi toutes ses études et des concours difficiles, qu'il est une personne dont il faut contrôler le travail est aberrant.
Suivre des programmes non adaptés au niveau de connaissances et de maturité des élèves est aussi aberrant. Le professeur qui a ce que j'appelerais un certain feeling pédagogique, sait mieux que quiquonque ce qu'il faut pour chaque élève. Ce qu'il faut pour chaque classe. Ce n'est pas l'inspecteur qui débarque une fois toutes les tant d'années dans la classe, qui peut savoir mieux que vous, ce que vous avez à faire... Vous connaissez vos élèves et savez de quelle pédagogie ils ont besoin.
Quant à la note administrative, elle ne peut, pour ceux qui ont toujours les mauvaises classes, ne faire que remuer le couteau dans la plaie et déstabiliser encore plus le professeur. Et c'est alors un circulus viciosus qui s'amorce.
Et s'est-t-on déjà demandé si rapports d'inspection et notation administrative existent dans les autres pays Ou seulement par l'esprit cartésien de mes compatriotes ?
domino
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