Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mercredi, 20 novembre 2013

Optimisme

Roman-théâtre

Du journal de Bêtie

Comment-voulez-vous quand on est prof d'allemand que l'on fasse comprendre en allemand des mots dont les élèves ne connaissent même pas le sens en français?

Les mots transparents, d'accord, c'est très facile : aktiv signifie actif, etc..

Mais alors que comprennent  les élèves si on a le mot optimistiqch, et comme ils n'ont pas le méthode Spontan, ils ne connaissent pas spontan non plus... et ne les identifient pas comme mots transparents, en troisième.. tout simplement parce qu'ils ne les connaissent pas en français.

Comme les élèves, ne connaissaient pas le mots optimistich, je leur ai demandé en français, pas de réponse, optimiste? 23 regards en chien de faïence, sur 24. Un seul élève a osé une réponse : "C'est celui qui  voit la vie du bon côté. ". Pas tout à fait cela, il faut réexpliquer  "C'est par rapport à l'avenir : quelqu'un qui pense que dans l'avenir, tout va bien se passer, il pense que tout va bien se passer. Et le contraire?" Pas de réponse . Pessimiste, c'est celui qui pense que tout ira toujours mal". Il faut expliquer avec des mots simples, mais expliquer déjà le français avant d'expliquer le mot "transparent" en allemand, car il n'a rien de transparent du tout. P

Alors, est-ce qu'on ne pourrait pas faire des méthodes de langue adaptée au niveau de français des élèves. Parce que sinon, il risque d'arriver un moment, ou ils parleront mieux les langues étrangères que leur langue.

Pour Bêtie..

Dominique

 

 

 

Debussy, pas impressioniste du tout...

Roman-théâtre

Doofie : Dis, Dummie, écoute un peu cela et devine qui joue..

Dummie : C'est du Debussy, hmm... Non, vraiment, je ne connais personne qui le joue d'une façon aussi véhémente, aussi violente, et je dois te dire... ça prend aux tripes..

Klugy : Sürement une mauvaise interprétation...

Doofie : Tu parles .... ???!!! Sur la photo, il y a un piano droit, ce pianiste jouait sur un pianon droit..

Dummie : Belle sonorité, il a du corps ce piano, beaucoup de puissance, et il est très clair..

Doofie : Hmm! Il vaut 50 pianos à queue...

Dummie : Alors, qui-est-ce, Doofie?

Doofie : 1913.... Refletes dans l'eau, pas ceux de Monet, pas de demi-teintes...

Dummie : Mais qui, Doofie, en 1913, tu dis... Mais le son est propre pour un enregisstrement de cette époque.

Doofie : Remastérisé sans-doute.

Dummie : Mais tu dis, c'est un interpréète de 1913? Quand on t'a dis Doofie, que tu interprétais la Loreley d'une façon trop véhémente, on avait alors peut-être tort. Qui est-ce ? Un ami de Debussy?

Doofie : Non, Debussy lui-même, dit Doofie en clouant le bec à Klugy, qui trois jours avant, en entendant Doofie jouer de la guitare, avait dit que c'était une mauvaise interprétation, alors que c'était son morceau à elle...

Dummie : Tu dis, Debussy, c'en est à  tomber à la renverse, mais ce n'est pas du tout impressioniste cela, il avait une sacré poigne sur son piano...

Klugy : Oh! A d'autres! Debssy lui-même, vous rigolez...

Doofie (sans s'occuper de ce collègue Klugy, l'éternel empêcheur de tourner en rond... ) : Quand, on entend cela, on se dit que tous les interpêtes actuels sont à côté de la plaque! Ils ont tous tout faux.

Dummie : Comme ceux qui interprêteront tes morceaux plus tard, Doofie, avec trop de douceur, un trop beau son, tout un peu trop édulcoré, pas avec tes tripes à toi...

Doofie : Merci, Dummie pour cette éloge, mais je ne suis  pas Debussy, je ne serai peut-être jamais célèbre...

Dummie : Moi non plus Doofie.

Doofie : Smack ! (de consolation)

Pour Dummie et Doofie

 

domino

vendredi, 15 novembre 2013

Merci pour les 80 km

du journal de Bêtie

Demain le collège à 38 km avec des collégiens paresseux comme des poux.

Je ne sais pas si les poux sont paresseux, ça n'a jamais été dit, mais certaines collégienness ont des poux dans les cheveux.

Moi, je n'en ai jamais eu, mais j'ai peur d'en attraper.

80 km aller retour avec des cars, des trains, des cars, dans la froidure aux arrêts de bus.Pour une dame déjà âgée.  Merci Monsieur le Recteur.

Et encore demain je n'ai qu'un collège, lundi j'ai lautre collège, mardi j'ai les deux collèges, mercredi j'ai ce collège-ci, jeudi j'ai les deux collèges, et vendredi comme demain et samedi et après-demain mes adultes. Je n'ai que le dimanche pour préparer mes cours, jours du seigneur. Dans certains langues slaves dilmanche se dit "Ne fait rien".

Encore trois devoirs à rendre pour moi avant minuit demain dernier délai. J'en ai rendu un ce matin,par la voix des airs, bien sûr je n'allais pas le porter là-bas,  ouf! Or délai, ils ne seront pas corrigés.

A bientôt, jespère que je serai encore vivante demain.

domino

 

 

mercredi, 13 novembre 2013

Collèges de campagne..

Roman-théâtre

Du journal d'Itdiotie

 

Les collèges de campagne, ne sont pas tout à fait ce que l'on croit d'eux. Une prof de fac m'avait dit une fois : Oh! Vous allez enseigner dans un collège de campagne, les élèves sont sûrement calmes là-bas. Détrompez-vous.

 

Je ne sais plus quel auteur avait parlé à propos de l'éducation de « nature brute à dégrossir ». C'est un peu ce que l'on doit faire dans les campagnes, car si les élèves ne savent pas où l'Autriche et s'ils ne savent pas à 14 ans que signifie « prendre congé », alors sachez que c'est tout simplement parce qu'ils ont moins accès à la culture que dans les villes, pour eux tout ce dont on parle est du vague, ce n'est pas du concret. Même montrer une ville sur une carte, ou en regarder une ou des photos, c'est du vague. Et il y a collège de campagne et collège de campagne. L'an dernier j'ai enseigné dans un collège de campagne où il y avait une gare et les élèves y semblaient plus murs. Peut-être qu'ils sont moins isolés. Pour les collèges des villes sans gare, généralement le car de ramassage qui est maintenant aussi un car de ligne, est presque vide au départ de la ville où il y a une gare, ville assez importante pour le coin. Il se remplit au deuxième ou troisième village rencontré, après avoir déposé une ou deux personne à chaque arrêt. Et puis le premier village de la carte scolaire du village arrive et un premier flux d'élèves monte, puis un deuxième et un troisième jusqu'à ce que le car soit plein ou presque. Déjà au premier village, on sent l'isolement, un hameau, quelques maisons, parfois une église. Beaucoup des parents sont agriculteurs. Ou alors ils vont travailler à la grande ville qu'on a vu au début du parcours et ont choisi la campagne pour résidence. Dans ce cas, les enfants sont plus cultivés. Certains élèves parlent encore patois, mais pas tous. Les élèves commencent à parler plus élégamment en troisième, mais pas toujours. Ils n'ont souvent pas de pudeur. Si quelqu'un fait un P. dans la classe, c'est un grand sujet de conversation, il faut vite ouvrir la fenêtre, ça sent mauvais, on cherche le coupable, on le montre « C'est lui! ». Ce que nous les citadins n'aurions jamais osé faire. C'est la nature brute. Allez leur dire qu'on ne parle pas de cela en classe. Mais il n'y a pas que cela, ils n'ont pas l'habitude de se tenir tranquille, habitués qu'ils sont à courir dans les bois et les champs. Nous, on n'avait même pas le droit de jouer dans la rue! Ils gigotent sur leurs chaises, manifestent de l'énervement, s'amusent d'un rien. Ils ne sont pas mûrs du tout, surtout les garçons, mais parfois aussi les filles, qui feront d'excellents BEP coiffure ou maquillage. Car c'est déjà leur passion, la coiffure, le maquillage, l'habillement... les chanteuses.

Bêtie m'a dit :

Je ne me maquille pas, je ne vais jamais chez le coiffeur. J'ai des boucles naturelles dans les pointes des cheveux. J'ai des cernes noirs autour des yeux. C'est la fatigue et pas une poudre quelconque. J'ai du rose en haut des joues, c'est de la couperose. Ni coiffure, ni maquillage chez moi, je n'ai pas leur genre. Je n'ai d'ailleurs jamais le temps de m'apprêter le matin, il faut toujours courir, courir, courir, pour avoir le train et arriver à l'heure. A mon âge, j'aimerais plus souvent faire la grasse matinée, mais même quand je commence à 9 heures (deux fois par semaine), il faut prendre le même train et le même car que quand je commence à 8 heures. Cinq jours par semaine, je dois me lever tôt. Pour être à 6 heures 30 à la gare à 4 km d'ici. Et le sixième, je repars déjà à une heure de l'après-midi pour mes adultes et la promotion indirecte de ma matière. Que je n'enseignerai dans le secondaire au maximum qu' encore jusqu'à 65 ans, c'est à dire jusqu'à dans deux ans, 9 mois et quinze jours. Je les compte. Dans 2 ans, 9 mois et quinze jours, je serai libre d'étudier, libre de rechercher, libre d'écrire (peut-être qu'alors beaucoup en prendront pour leur grade), quand je serai retraitée je dirai tout le malheur qu'on m'a fait et je dirai des noms. Que je dis pas actuellement. Et il y a tout le malheur qu'on m'a fait sans que je le sache, les collègues qui ont écrit sur moi, etc... ce que je n'ai jamais fait sur eux. Mais alors je n'aurai plus de raison de me taire.

 ...

Les élèves de la campagne, n'ont pas encore été dégrossis par leurs professeurs des écoles, par leurs profs de sixième et de cinquième quand on les a en quatrième. Ils sont toujours aussi ignorants, ne savent pas qu'étudier une langue comme l'allemand est important, que tout ce qu'on a appris étant jeune, ne sera plus à refaire plus tard, car on retient mieux étant jeune, que la grammaire est impostante pour une langue et ils ignorent encore beaucoup de choses de l'Europe et de sa géographie, du monde et de sa géographie, toutes choses que l'on devrait vérifier au brevet au collège. Ceux qui passaient à l'époque de nos parents le certificat d'études primaires avaient à 14 ans de meilleurs connaissances qu'eux. Ils ne savaient peut-être pas les chansons de One Direction, ni parler anglais, mais il savaient où étaient l'Allemagne, l'Autriche et la Suisse, et où étaient Poitiers, Bordeaux ou même Cholet et Limoges. Ils savaient tous les noms des pays du monde, leur capitale et leurs drapeaux, et les situer, toutes les sous-préfectures, et les noms et les numéros des départements, ils savaient nommer tous les os du corps, l'ordre des planètes. Ils connaissaient l'histoire, 1515 Marignan, 1789 la Révolution Française, 1610 l'assassinat d'Henri IV par Ravaillac. Ils savaient dans quel sens on dit les siècles, le XVIème pour les années 1500 etc.. Allez poser ces questions à nos collégiens de quatrième.

 

A un prof de géographie qui a demandé à la cantonade : Où est l'Autriche ? Un élève a répondu : C'est Österreich, Venez, monsieur, je peux vous  montrer où c'est, c'est sur le mur de la salle d'allemand.

Idiotie

_______________

P.S. Dans la région  où doit aller travailler Betie, j'aime les paysages, c'est de la petite montagne, presque, tout vert, avec des chevaux et des vaches, et des arbres... et une rivière qui coule au fond d'un vallon entre les deux collèges. mais je n'aime pas la route en hiver, ni les cars, les trains que doit prendre Bêtie, l'attente du car dans la froidure du matin... Pauvre Bêtie, je la plains.

Pour Idiotie

domino


 

Je n'ai pas...

Du journal de Bêtie

Le 12 novembre 2013

 

Je n'ai pas fini mon devoir pour demain..

Je n'ai pas fait mes devoirs pour après-demain..

Je n'ai pas envoyé mes copies de peur que la collègue titulaire du poste les déchire au lieu de les rendre...

Je n'ai pas reçu mon devoir de langue latine envoyé quatre fois, deux fois revenu par Maeler Daemon, et deux fois arrivé à bon port avant le 30 octobre..;

Je n'ai pas reçu le cours sur un auteur du Moyen-Age, sur un auteur de théâtre du XIXème siècle, sur un écrivain philosophe du XVIIIème siècle, ni le cours de grammaire..; ni les directions de travail, ni les thèmes et versions..;

Mon imprimante est à moitié en panne

Ma ligne de téléphone foire

Internet se bloque souvent ou est trop lent..;

Mon ordinateur est moins plein qu'avant, mais plein à craquer encore, mais il ne craquera pas parce que c'est une bonne bête..

Je commence un remplacement demain, prévenue ce matin...

Je ne sais plus où son les listes d'élèves d'avant les vacances, je les avais rangées...

Je n'ai pas eu les trombinoscopes...

Je ne savais pas encore certains noms,

j'en ai oublié que je savais..

Je commençais à les savoir,

je les savais tous dans le petit groupe, pas dans les grands groupes...

Je saurai qui est celle qui a eu 19 et que je n'ai jamais remarquée..

Je n'ai pas fini les rangements prévus dans le garage..

Je n'ai pas fait la réinstallation de mon poste de travail dans l'entrée que je comptais faire une fois mes devoirs de cette semaine envoyés...

Je n'ai pas de table pour travailler, seulement mon ordianteur, quand j'écris à la main, je le fais au dessus de mon ordinateur, toutes mes tables sont encombrées par livres et cahiers,

Je n'ai pas fini ma lessive,

J'ai seulement balayé la partie que j'ai réussi à débarrasser dans l'escalier, mais pas le reste..

Il y a des toiles d'araignée au plafond..

Il paraît que je suis compositrice et écrivaine, mais je ne compose plus et je n'écris plus quand j'ai des remplacements à faire, que l'humanité ne m'en veuille pas pour ces oeuvres mortes avant d'avoir vécu..

On n'aime pas mes oeuvres de guitare, ni mes improvisations... seulement 200 vues en 4 ans..

On n'aime pas mes oeuvres litttéraires, si, je n'en sais rien, les écrits sont plus lu que les compositions écoutées..

On n'aime pas mes compositions pour choeur à 8 et 12 voix, même pas 200 vues en 2 ans.

On aimait mes photos, mais on ne les aime plus,

Mon mari est retraité et s'ennuie,

Je ne m'ennuie jamais, j'ai toujours beaucoup de travail à la maison et ailleurs,

Il s'ennuie ; Pourquoi ne fait-il pas mes cours aux ados à ma place, il adore enseigner aux ados, mais pas aux difficiles,

On ne m'aime pas,

Je suis une nulle...

Je chante moins bien que mon élève selon elle, peut-être que je n'ai plus le temps d'apprendre des chants classiques...

Pronote fonctionne mal sur mon ordinateur,

Internet se modernise et mon ordinateur, pourtant pas très vieux, ne suit pas..

Bon, bref, c'est la galère...

La secrétaire a crié sur moi, vous deviez commencer hier, je ne le savais même pas, vous commencerez demain à 8 heures,

Demain à 8 heures, boum, dans la classe..;

Boum..; sur ma figure..; je meurs au champ d'honneur..; comme mon grand-père en 1916, mais, prof d'allemand, je suis tuée par un français, pas par un obus allemand.. mort pour la France, mon grand-père, morte comme fonctionnaire française, moi, fonctionnaire de l'Etat, morte pour la France, en étant professeur d'allemand.

Pourtant, j'étais devenue prof d'allemand dans l'optique du « Plus jamais cela.. » Je n'étais pas une nazie, ni un socialiste, ni une de droite, je n'étais rien du tout politiquement, plus rien qui m'attire dans la politique, ce sont tous des dictateurs dans la politique..; ils tirent tous la couverture à eux, se font nommes à des postes intéressants par leurs partis ou leurs syndicats ou leurs pistons... ce sont tous des nazis dans la politique..

Moi, je suis moi, j'étais moi, avec mes idées, tombée au champ d'honneur un 14 novembre 2013 , à 62 ans et demi, pour avoir courageusement et sans congé maladie comme la fainéante que je remplace, la petite nunuche sur ses hauts talons, avec sa mini-jupe et son petit tailleur mini-jupe, qui d'après les femmes de ménage, pardon les agentes de service, euh, les agentes spécialisées dans le nettoyage des surfaces, se plaint tous le temps alors que je peine à monter les escaliers, .. Puisqu'elle me critique, je la critique aussi.. oeil pou oeil, dent pour dent.

Je n'ai pas encore eu de rhume depuis le début de l'année scolaire, je vais aller attraper ceux des élèves...

Je n'ai pas de chauffage chez moi, pas de chauffage depuis février dernier, quand toutes les fumées des chauffages-central du quartier sont passées à l'horizontale, parce qu'il n'y avait plus de tirage, toutes ces petites fumées qui se mettent en route, pas à tout de rôle, mais en même temps, malgré les chaudières fortement différenciées depuis le temps, pas de chauffage et mes pieds qui gèlent : mes chaussons se sont mouillés à la salle de bain, une paire de chaussette ne suffit pas sur le carrelage.. et pourtant, je n'ai pas de rhume..

Ma dent à pivot, je ne la mets pas chez moi, ça fait un trou devant, un peu sur le côté, seulement quand je sors.. le dentiste n'a pas voulu de moi, il fait de la dépression... comme ma collègue nunuche avec ses hauts talons et sa mini-jupe et son petit tailleur, . Celle qui est plus jeune que moi et se fait remplacer par moi, elle est six ou sept ans plus jeune que moi d'après mes calculs... Le mauvais âge, celui de la ménopause, chez moi, elle est déjà passée..

J'ai vu que pour la moustache il y avait pire que moi, j'ai regardé un peu dans le métro en allant à la fac, celle qui ont mon âge en ont beaucoup, je n'ai que deux trois poils au coin des lèvres comme un minou, ils sont apparus il y a trois ans et je m'en fait un monde... je les coupe souvent à ras avec des ciseaux.

Mon mari vieillit, j'ai l'impression qu'il fait des bétises, il est parfois bizarre... il a deux visages, sa tête est plus plate que dans sa jeunesse, est-ce vraiment lui?

Je suis du troisième age, j'ai une carte sénior que je n'utilise pas parce que je parais plus jeune, que mon âge, je parais vingt ans plus jeune que mon âge, je parais plus jeune que la collègue que je remplace alors que je suis plus vieille...

Mais je suis une nulle qui ne sait pas prendre de congé maladie alors que de se geler sur les routes..

L'année dernière, de novembre à février dans le froid, la pluie glacée d'abord, j'ai continué avec l'extinction de voix en décembre, puis la dent s'y est mise, elle y est encore.. Parfois j'ai eu mal dans le dos, mais parfois seulement, j'ignore mes douleurs, je ne les sent pas, sauf quand elles sont trop fortes, je ne sens pas le froid...

Puis, la neige, la neige à n'en plus finir, mes pieds dans la neige.. toujours, des nouvelles chaussures antidérapantes, et toujours mes pieds dans la neige, les traces blanches sur mes belles chaussures noires , pas le froid... un nouveau parka noir avec des reliefs moirés, mais pas vraiment de nouveaux habits pour le reste, mes vieilles tuniques, pas les pulls tuniques que je comptais avoir, la boutique par correspondance qui a ma taille existe-t-elle encore..

Je vieillis, j'ai envie de lire, d'étudier, de faire de la recherche, mais plus en allemand, plus en linguistique allemande, j'en ai ma claque de la linguistique allemande, on m'en a dégoûtée, après l'avoir aimé pendant quarante ans...

J'ai envie d'apprendre et de perfectionner plein de langues... si j'aime encore l'allemand, lire des journeaux des livres en allemand, j'aime le vocabulaire, mais on m'a dégoutée de la linguistique allemande que j'ai adorée pendant quarante ans (je veux dire, depuis ma première année de fac à 17 ans).

J'ai envie d'apprendre des chansons, de jouer de la guitare mais mes guitares sont indiponibles.

Je n'ai pas de place pour travailler sauf les ordinateurs..

Le café de la gare où j'ai lu le Lehmann sur Celan est fermé, je ne peux plus travailler au buffet de la gare.. Parce qu'avant je travaillais dans les cafés en attendant le train.

Je n'ai que les tablettes dans les coins à quatre places... dans le train, mais elles sont toujours occupées par des gens qui n'ont rien à faire qu' à dormir ou à bavarder.

Les salles des profs ou de classe, on ne peut y rester après cinq heures.

Ne me parlez pas de coach, il me ferait jeter la moité de mes livres, de mes cahiers, de mes écrits.

Si j'étais seule cela irait mieux, mon mari ne mélangerait pas tout, il ne mettrait pas les affaires, toutes les affaires dans des sachets en plastiques biodégradables, ce qui provoque des écroulements d'échafaudages de livres et de choses hétéroclites, quand les sachets dégradés s'effritent. Il y a même des choses qui ont disparu des sachets en même temps qu'eux : livres et papiers biodégradables?

Même les vieilles photos de l'époque argentique, pour celles qu'on n'a jamais eu le temps de mettre dans les albums, et qui étaient restées dans les sachets du photographes, les sachets biodégradables se sont effrités et sont tombés en miette...

Bon, je suis la nulle, la malchanceuse, celle qui est depuis longtemps le bouc émissaire du rectorat et des inspecteurs d'allemand, si j'avais été prof d'anglais, j'aurais pu leur chanter et leurs faire apprendre toutes les chansons de Bob Dylan, des Beatles, le répertoire de Joan Baez et de Judy Collins, de Leonard Cohen (Hallelujah) ou de Joni Mitchell, et celles d'Alela Diane et d'Adèle, et travailler sur les chansons qui paraissent actuellement, ça aurait été le pied pour moi, j'ai des collègues d'anglais qui ont les cheveux teints en orange, en rose, en violet pâle, en vert, en plusieurs de ces couleurs, et tout le monde les trouve bien, elles ont de l'autorité, elles ne travaillent que dans un seul établissement, elles passent des disques de One Direction, des vidéos de One Direction ou de Katy Perry ou de Lady Gaga, et elles ont du succès..

Si j'avais été prof d'anglais, je n'aurais eu cours que dans un seul établissement à la fois, mes murs serait recouverts par les portraits des vedettes à la mode que je tirerais des revues pour jeunes.

Si j'avais été prof d'anglais, jamais un élève ne m'aurait fait « Heil Hitler! » (c'est arrivé quand j'étais plus jeune) ou ne m'aurait traitée de nazie. Jamais on ne m'aurait appelée Gestapo, quand j'essayais d'être plus sévère.

Et tous ces chanteurs allemands qui à l'heure actuelle chantent en anglais, cela ne favorise pas notre travail de professeur d'allemand, même Tokio Hotel s'est mis à l'anglais,et ils ne sont plus assez jeune pour nos collégiennes...

Alors, moi je suis découragée, à 62 ans à force d'aller par froid et grand froid par monts et par vaux, depuis que j'ai 60 ans et qu'on m'envoie des trucs à la figure, chose qu'on ne faisait pas quand j'avais moins de 60 ans... j'en ai assez... Mais toujours pas d'agrégation malgré cinq admissibilités et troisième de l'académie à l'interne en 2012 (la seule non admise des trois admissibles) et troisième de l'académie en 2013 (2 admissibles et moi, à qui il manquait un quart de point pour l'être, et pas d'admis). Et toujours pas d'agrégation.

Je n'ai pas... demain 14 octobre 2013, domino, morte au champ d'honneur comme son grand-père, mais tuée par un français ou un belge (on est près de la frontière, il paraît que là-bas c'est le chahut, et pas par un allemand...

Bêtie

............/.............

Pour Bêtie

domino

Stackanovisme

Dans le livre dont je fais la fiche de lecteur pour demain (presque 600 pages et je ne suis qu'à la page 200), on voit des ouvriers allemands, et non juifs,  dans Berlin aux prises avec leurs chefs en 1940. C'est un roman.

L'un d'entre eux, un peu ivrogne et renvoyé pour sa fainéantise par sa femme et vit tant bien que mal chez d'autres femmes ou dans des hôtels quand quelque bonne âme lui donne de l'argent. Il est en congé maladie au début du livre, il s'est fait porter pâle, sans raison vraiment valable. Entrainé par un aussi paumé que lui dans un cambriolage dans l'appartement d'une juive qui se cache ailleurs et dont le mari est en prison pour soi-disant détournements de fonds, il est rossé par un jeune SS des jeunesses hitlériennes. Il prend alors la décision de travailler sérieusement. A son arrivée dans l'usine, il est convoqué au bout d'une heure de travail dans un bureau, on lui reproche : son aspect physique (il a été rossé, a des bleus dans le visage et fait un peu débraillé), sa lenteur au travail (depuis qu'il a été rossé, il se sent faible et ne retrouve pas facilement ses anciens gestes), sa paresse, et on crie sur lui très fort.On le menace de camp de concentration, s'il ne travaille pas plus vite.  Finalement il a le droit de reprendre le travail, mais c'est assez difficile.

Un autre, chef d'atelier allemand, et non juif, est convoqué à une réunion, il a toujours refusé d'adhérer au Parti (Parti est écrit avec un grand P, comme pour le parti communiste), pour des raisons qu'il dit finacières : il faut payer l'adhésion et une fois qu'on y est participer à des oeuvres charitables. Au début, c'est un sympahtisant, mais son opinion change lorsque son fils est tué au front. Dans la réunion, il est le seul à ne pas avoir l'insigne du parti nazi et ion parle de cadences de travail : il faut améliorer absolument le rythme des atelies de menuiserie qui produisent non plus des meubles, mais des caisses pour contenir les bombes. Il est le seul à prendre la parole : il faut davantage de machines, dit-il. On lui dit qu'il sera convoqué pour les machines, qu'on verra cela avec lui, mais juste après on le démissione de sa place de responsable du Front du Travail, mais il garde sa place de chef d'atelier. On donne le poste de responsable du Front du Travail à l'ouvrire adhérent du parti nazi qui a été en même temps critiqué par lui lors de la réunion : cet ouvrier passe son temps dans les toilettes à fumer des cigarettes.

Une factrice, allemande non juive aussi, la femme du cambrioleur de tout à l'heure, veut démissioner du parti nazi, depuis qu'elle a appris que l'un de ses fils, sur le front polonais, adhérent des jeunesse hitlériennes, a maltraité un enfant juif polonais et s'en était vanté dans un café en exhibant la photo où il maltraitait l'enfant. Elle ne veut plus entrendre parler de ce fils, et veut se retirer du Parti, bien qu'elle y adhérait par devoir, pour garder son poste de factrice. Le jour où elle pose sa démission du parti nazi : tout d'abord, sa démission est refusée, ensuite elle passe devant une commission où elle doit expliquer ce geste, elle dit que c'est pour une raison personnelle, et par conséquent est suspendue de ses foctions de factice.

D'emblée, dans le livre, on dit que les gens qui adhèrent au parti nazi ont tous les bons postes, et les autres ont du mal à garder leurs postes et sont mis sur des postes subalternes.

Quand tu ne travaillais pas assez vite ou que tu étais rénégat du parti nazi, c'était la même chose, on te menaçait de camp de concentration. Les camps, c'était aussi pour les travailleurs trop lents et les rénégats du parti, et ils s'étendaient de plus en plus, la novelle était cnnue en 1940 des ouvriers berlinois. On allait leur apprendre le travail, là-bas à Saschsenhausen.

On n'est pas sans remarquer une certaine continuité avec la RDA, en ce qui concerne les conditions de travail dans les usines : le stakhanovisme, les primes au meilleur ouvrier, à l'ouvrier qui a le meilleur rendement, c'est un peu cela.

Les convocations devant une commisssion si le travail ne va pas bien. Pour quelles raisons... etc..? (On pense aussi à l'éducation nationale actuellement vis à vis des professeurs).

En RDA, ceux qui avaient les meilleurs postes étaient ceux qui étaient au Parti, la SED.

Si tu quittais la SED, tu devais expliquer pourquoi, tu étais alors rétrogradé.

D'un côté ou de l'autre la notion de rénégat du parti était le même. Même si en RDA, il y avait la paix en plus et qu'on n'agressait pas les pays étrangers. C'était la grande différence.

En Fance, pour les fonctionnaires, et surtout les professeurs, c'est aussi un peu cela. Si tu n'es pas syndiqué, tu as des ennuis. Si tu es syndiqué dans le mauvais syndicat pour ton chef d'établissemnt ou pour le recteur, tu as des ennuis. Si tu as plus de 60 ans et que tu essaies d'avoir ton taux complet, gare à toi aussi, les syndicats sont pour la retraite à 60 ans, alors tu enlèves ton adhésion et tu as tous les ennuis possibles : horaires sur cinq jours, classes minables, empêchement de suivre des cours à l'université et d'y passer des examens, etc..  Donc, empêchement de préparer en même temps une retraite dans un autre domaine. On esaie quand tu as plus de 60 ans de te faire passer l'envie d'enseigner. Il n'y a que où tu es bénévole que ça fonctionne bien, car tu ne demandes pas de salaire et au déjà de 60 ans, on doit faire du bénévolat! Hoaraire sur 5 jours, car tout ce qu'on te demande de faire après 60 ans doit être impossible: les routes impossibles, si t'es une femme en plus et que tu n'aimes pas conduire, que si tu conduisais tous les jeunes te klaxonneraient avec impatience sur la route, te doublerait en te faisant presque verser au fossé alors, gare, on te donne des choses impossibles à faire en bus, des parcours en train + bus + cars + pieds, des classes difficiles dans des collèges difficiles, tout cela pour te faire paser l'envie d'enseigner, des postes sur plusieurs établissemens avec pas de moyen de transport entre les deux, et te mettre en retraite avant ton teux complet, etc.;

Si t'es une femme, de plus de 60 ans qui essaie d'avoir son taux complet avant de prendre sa retraite, pour avoir autant de retraite que ton mari et  en pas être considérés comme inférieure par lui, si tu es une femme de plus de 60 ans et que tu as quitté les syndicats (depuis le début de ta carrière, tu en as essayé plusieurs, mais aucun ne t'as donné réellement satisfaction, aucun ne t'a défendue comme il le fallait), si en plus tu as le malheur d'être T2R, alors, on te met des élèves difficiles, des routes impossibles à faire, des postes sur plusieurs établissements, quand tu as plus de 60 ans et que tu essaies d'avoir ton taux complet, de retraite,  parce que tu es une rénégat des syndicats qui veulent que tu prennes ta retraite à 60 ans, et que alors tu es prise entre deux feux, alors on te fait la vie dure, on te fait des menaces téléphoniques si tu ne vas pas en classe immédiatement, même sans avoir préparé tes cours. 

C'est ce que vit mon personnage de roman-théâtre, Bêtie, convocations devant les principaux, au rectorat...  avec l'inspecteur.. un vécu atroce pour une fin de carrière.  Qui avait eu son apogée dans les années 90 avec les commissions dechoix de sujet en BTS (quatre professeurs pour trois académies) et qui redecend en flêche au fur et à mesuer qu'elle accumule les diplômes.  Les profeseurs titulaires des postes de collège qui la critique auprès des élèves (l'une d'entre elles à meme insisté auprès des élèves l'an dernier pour leur dire de façon erronée qu'on n'écrivait jamais Ich weiß, mais toujours ich weiss. Alors qu'elle était en train de faire le remplacement. par contre depuis la réforme de l'orthographe on écrit Ich muss, mais la collègue avait appliqué la réforme de l'orthographe trop largement en supprimant tous les ß.

Bref, quand vous êtes une femme TZR, de plus de 60 ans, on essaie de vous dégoûter de l'enseignement , en vous mettant sur plusieurs établissements, avec des routes impossibles à faire entre les établissements, des élèves difficiles et potentiellement dangereux, même si vous avez été pendant quinze ans professeur de lycée et de BTS, on ne vous donne plus jamais de lycée lors les  remplacements. Même si vous êtes d'un statut entre certifié et agrégé, bi-admissible à l'agrégation Même sii vous êtes apprécié de vos élèves adultes qui savent reconnaître vos mérites. Des collègues plus jeunes que vous se mettent en congé exprès pour vous embêter. (Donc si Bêtie se met un jour en congé maladie, il faudra la remplacer par une pesonne de plus de 62 ans, pour la remplacer pour une plus âgée qu'elle qui sera ennuyée).

A ce rythme là, on aura bientôt le faire part, ci-git Bpetie, ancienne prof d'allemand, compositeur, chanteuse du niveau d'un rossignol, écrivaine, Mozarte morte trop tôt soit d'un accident de car, de train ou de taxi, soit d'être tombée dans les escaliers du collège (c'est déjà arrivé, l'un de ces collèges là justement, elle a même reçu sur elle une échelle dans les toilettes, mais elle n'est pas morte), soit pour avoir reçu quelque projectile à un endroit vital, elle a dit d'ailleurs qu'elle irait désormais faire cours avec un casque d'escrime et Rapidy veut bien lui en acheter un. Il déteste la voir rentrer avec des coups et des bosses.

domino, pour Bêtie