dimanche, 01 octobre 2006
Où mon père était prisonnier
Puisqu'ils ont enlevé la note où j'expliquai où mon père avait été prisonnier pendant la guerre (dans un camp d'extermination). Je remets le lien sur le camp où il était ici. Rawa-Russka...
On a le droit de faire son devoir de mémoire ici, ou pas ?????
domino
L'article est revenu. Il s'appelle "commentaire éjecté". Cela veut dire que ce jour là on avait éjecté des commentaires sur mon propre blog (ou des réponses) en me faisant taper cent fois des lettres que je tapais bonnes et dont on me disait qu'elles étaient erronnées et en plus on avait éjecté l'article dans lequel je le disais.
domino
18:20 Publié dans Les Mémoires d'une i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : histoire, mémoire de la famille
mardi, 29 août 2006
Just married...
C'était au début des années 70. Je n'étais pas mariée depuis cinq jours, ou, si, justement, j'étais mariée depuis 5 jours...
Mais campons d'abord les évènements.
Pour notre mariage de noce, que nous projettions après la fin des classes, puisque nous nous étions mariés avant la fin du mois de juin, nous voulions aller camper en Autriche.
Comme nous n'avions jamais campé, une collègue s'était proposée de m'accompagner dans un magasin de camping pour guider mon choix sur le matériel de camping qui devait être léger à transporter.
Nous n'étions pas encore motorisés, et ma collègue, m'avait emmené en voiture dans Moyennement Grande Ville.
Nous avions prévenu mon époux que nous rentrerions vers 17 h 30.
Mais, 17 h 30 arriva, pas de domino en vue, 18 h arriva, toujours pas de domino; alors le jeune époux inquiet commença à appeler tous les commissariats et toutes les gendarmeries qui se trouvaient sur notre route pour savoir s'il n'y avait pas eu d'accident et éventuellement, demander le nom des victimes. Ils commençait aussi déjà à téléphoner à tous les hôpitaux de la région, quand, vers 18h 30, la voiture où était domino et sa collègue se pointa en bas des appartements où nous habitions alors....
"Ah! Te voilà enfin... Mais je m'inquiétais déjà..."
Et il raconta devant une "domino" et une collègue effarées tous les coups de téléphone qu'il avait déjà donnés ! Sans même admirer la belle tente canadienne bleue et orange que nous lui amenions.
(...)
domino
12:20 Publié dans Les Mémoires d'une i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : mémoires
mardi, 13 juin 2006
domino seize pages
Quand j'étais adolescente, puis étudiante, j'écrivais de tellement longues lettres à ma copine de Bretagne que j'avais reçu un surnom là-bas. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque allant passer quinze jours de vacances chez elle à l'âge de 20 ans, tous mes copains et copines m'appelèrent "domino seize pages" ou me souhaitèrent la bienvenue en me disant "Ah! Voilà! domino seize pages".
domino
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Update du 5 novembre, même année : Ils m'appelaient réellement domino, c'était mon surnom réel.
17:40 Publié dans Les Mémoires d'une i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (0)
vendredi, 24 février 2006
De l'infiniment grand....
Les enfants se posent parfois des questions philosophiques auxquelles les adultes ne répondent jamais. Je me posais ce genre de questions alors que j'étais très petite. environ six ans. Et même plus tôt... Quand je n'avais pas encore 4 ans, j'aurais du avoir une petite soeur, nommée Pascale, parce qu'elle devait naître à Pâques. Mais elle n'est pas née. On allait dans le cimetière au carré des anges, où il y avait une petite croix peinte en rose.
-Dis maman, où est la petite soeur? Elle est au ciel ?
- Non, elle est dans les limbes?
-C'est quoi les limbes ?
-C'est un endroit où il n'y a rien.
-Et pourquoi elle n'est pas au ciel, elle n'a rien fait de mal...
-Parce qu'elle n'est pas baptisée.
-Et si elle avait été baptisée?
-Elle serait allée au paradis.
-Comment on peut être dans un endroit où il n'y a rien ?
-Avant la naissance, on n'existe pas.
-Mais maman, c'est imposssible, on a toujours existé, on ne peut pas ne pas exister. Donc, moi, avant ma naissance, je n'existais pas ?
-Non...
-Mais ce n'est pas possible. Je suis sûre que j'existais.
-Non, tu n'existais pas. Il n'y a que Dieu qui est éternel. Nous, on est immortel.
-Donc, on existera après ?
-Oui, si tu es sage, tu iras au ciel. Si tu fais la sourde oreille quand je t'appelle pour le repas, tu iras au purgatoire, et si tu es méchante, tu iras en enfer.
Et on ne posait plus de questions. Deux jours plus tard, on disait...
- Mais ma petite soeur qui est dans les limbes, elle n'existe plus?
-Non...
-Elle est où ?
-Dans le vide, dans l'espace...
Un grand frisson me saisissait, j'imaginais l'espace, tout noir, et ma petite soeur qui planait dans l'espace.
-Elle est avec les étoiles, la lune et le soleil?
-Non, elle est où c'est tout noir.
-Mais elle n'existe pas ?
Je n'arrivais pas à me représenter cela. Ne pas exister. Ma naissance, c'était 4 ans avant. J'avais l'impression que c'était déjà une éternité (Il paraît que l'espace-temps se réduit avec l'âge). Et avant, je n'existais pas ? Non, ce n'était pas possible.
Les soirs d'été (et cela m'a duré jusqu'à l'âge de 12 ans), quand il y avait une brise légère, je sentais très loin dans le vent une autre existence que j'avais eu avant. C'était comme si j'avais été un brin d'herbe qui frissonait dans la brise fraîche, comme si j'avais été un roseau, un insecte, une libellule, très loin dans ma mémoire il y avait quelque chose qui me faisait frissonner et je me sentais légère, légère, et j'étais tout simplement dans ma solitude face à l'infini du temps, face à l'éternité, quand arrivait cette brise des soirs d'été, heureuse.
Je me souviens, à 10, 11 ou 12 ans, assise sur les marches de la porte-fenêtre de la nouvelle maison, avoir ressenti encore une fois, cette autre existence qui avait précédé la mienne dans l'infini de la quiétude vespérale. Et avoir été heureuse.
Puis je montais dans ma chambre et dans le noir, je sentais l'espace infini. La terre tombait dans l'espace à une vitesse vertigineuse et je sentais sa vitesse, je la sentais tourner et partir dans un espace infini avec tout le système solaire, la voie lactée et notre galaxie. Il n'y avait plus de terre ferme. La terre qui portait les hommes voyageait dans l'espace infini. Je ne posais plus de questions aux autres. Il ne savaient pas les réponses. Je me disais : qu'est-ce l'infini? L'infini ne finit jamais. on ne parlait pas encore de limites de l'univers. Pour moi, l'univers n'avait pas de limite. Il y avait toujours quelque chose. Dans l'espace et dans le temps. Mes parents, mes institutrices, mes professeurs, les abbés, les curés disaient que c'était Dieu. Et moi, je cherchais autre chose, quelque chose de palpable, de physique, un infini espace, un infini temps meublé de présences humaines...
Il y avait aussi l'infiniment petit. Quand j'étais petite, l'infiniment petit était très proche. Je mettais mon nez dans l'herbe et je voyais les insectes, les coccinelles, à ma hauteur. Je froissais des feuilles et des pétales de fleurs sous mes doigts ou je touchais des papillons qui se décoloraient. Dans la cour de l'école, on enlevait la chair des feuilles de marronniers pour en faire des araignées. La nature était toute proche, à hauteur d'enfant, l'infiniment petit aussi.
L'infiniment petit, petit comme nous, ne faisait pas peur Mais l'infiniment grand...L'espace infini qui ne finit jamais et que plus tard en mathématiques on a représenté simplement par un signe. La fonction qui tend vers l'infini...L'infini était devenu une abstraction mathématique et il avait perdu sa valeur sensible, sa valeur philosophique, existentielle, celle que toute petite je pouvais sentir d'un simple coup de pensée, en me transportant dans la représentation sensible de l'infini temps et de l'infini espace comme si j'y étais.
En classe de Terminale, il était trop tard pour faire de la philo. Ma philo, je l'avais faite seule toute petite en regardant une croix rose dans le carré des anges, alors qu'on me parlait des limbes. Ma classe de métaphysique, je l'avais faite entre 4 et 12 ans. En philo, on enfonçait des portes que j'avais entrouvertes dès l'âge de 4 ans.
C'est peut-être la faculté des enfants qui ont connu le néant d'un être qui selon nos parents était mort sans avoir existé, de pouvoir se transporter dans l'infini de l'espace et du temps.
Comme toutes les petites filles, je voulais être une princesse, je ne connaissais pas le Petit Prince. Si un fennec s'était présenté sur mon chemin pour me répondre, je l'aurais aimé.
domino
03:15 Publié dans La Philosophie de l'i-grimoire, Les Mémoires d'une i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (1)