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samedi, 11 octobre 2008

Des côtes de livre aux Harry Potter...

J'ai lu l'histoire sans fin de Michael Ende, parce que c'est de la littérature allemande.

J'ai lu le Carnaval des Animaux de Erich Kästner parce que c'est de la littérature allemande, mais je n'ai jamais lu la Sorcière de la rue Mouffertard de je ne sais plus qui.

Dans mon CDI tous les auteurs ou presque sont français ou anglais ou américains : Rowling, Stine, Lewis, Desplechin, etc...

Quand j'étais en classe dans les années 60, j'ai lu depuis la 6ème les grands auteurs de la littérature française, Corneille, Molière, en 6ème on lisait les poèmes de Théophile Gautier et de Lamartine, je me souviens bien de celui qui commençait par :

"Sur cette place, je m'ennuie, obélisque dépareillé..." que l'on traitait en parallèle avec notre programme d'histoire sur l'Egypte ancienne où l'on apprenait par coeur le nom des pyramides, Khéops, Mykérynos, et... (mince, j'ai oublié la troisième...)....

L'obélisque s'appelait l'obélisque de Louxor et avait été amené en France au retour d'une campagne d'Egypte d'un certain Napoléon.

J'avais dix ans.

En cinquième on lisait la Chanson de Roland.

En quatrième on lisait Corneille, Racine et Molière.

Mais jamais, jamais, jamais, aui grand jamais, dans les années 60, je n'ai lu Rowling, Lewis et Roald Daehl (c'est comme cela que ça s'écrit????)

En quatrième j'apprenais par coeur, lors de ma première année d'allemand :

Am Brunnen vor dem Tore,

da steht ein Lindenbaum...

...

Mit dem Pfeil, dem Bogen,

Durch Gebirg und Tal...

...

Der Mond ist aufgegangen,

Die schönsten Sternlein prangen

Am Himmel hell und klar...

......

En troisième, j'apprenais par coeur :

Ich weiß nicht was soll es bedeuten,

daß ich so traurig bin...

.......

En seconde, je faisais avec l'assistante allemande, des explications de textes de poèmes allemands, j'avais 14 ans, je lisais tout le XVIème et le XVIIème siècle français, le Lagarde et Michard, le Castex et Surer, et tous les petits classiques Larousse correspondants. Je lisais les essais de Montaigne.

J'avais 14 ans.

Entre la seconde et la première, j'ai eu une liste de lecture gigantesque, je me suis tapée :

Toutes les Mémoires d'outre tombe de Chateaubriand (j'ai même demandé à mes parents de s'arrêter à Combourg sur le chemin des vacances en Bretagne). Tout les Misérables de Victor Hugo, plus les Châtiments et les Contemplations, Atala, René, etc... Tout le théâtre de Musset, les poèmes de Verlaine et Rimbaud et Mallarmé... Et le XVIIIème siècle, Candide de Voltaire, les Lettres Persanes de Montesquieu, les Rêveries du Promeneur Solitaire de Rousseau et la Nouvelle Héloïse, Rien que le titre Rêveries du Promeneur Solitaire, me faisait rêver, je caressais le livre, le tournait et le retournait, le serrais contre mon coeur avant de le lire... tout en écoutant sur le veiil électrophone alors neuf un 33 tours de ma chanteuse préférée que je venais de découvrir par J2 magazine et qui chantait d'une voix qui montait jusqu'aux étoiles des chansons de Dylan.

Je griffonais des cahiers de mon journal et j'écrivais des poèmes rimbaldiens.

J'avais 15 ans.

Durant toute l'année nous avons potassé le 18ème et le 19ème siècle français.

On philosophait déjà en compagnie de Fontenelle, Bayle, Diderot, Voltaire, et Rousseau, une philosophie qui en classe de première, dite de "rhétorique" (c'était l'époque où l'on faisait sa rhétorique, sa philosophie, et sa propédeutique, qui a été supprimée lors de mon arrivée dans l'enseignement supérieur, malheureusement...),

Et j'ai préféré cette philosophie là, expliquée par ma chère prof de français que j'ai eu en Troisième, en Première et en Terminale, une grande blonde aux cheveux frisés, qui metait toujours trois pulls fins superposés de trois couleurs différentes, un avec une encolure en V, le deuxième avec un ras de cou et le troisième en dessous avec un col roulé, dans des couleurs jaune d'or, bleu roi, rouge bordeau, et vert bouteille qui était superposée selon les jours dans des ordres différents, et avait un gros bracelet de style chaîne dont elle martelait son bureau au rythme de sa parole pour appuyer ses dires, penchée sur le bureau, la main explicative en avant.

 Je préférai cette philosophie là concrète et écrite avec une certaine légèreté, à celle de la terminale, ses grandes théories, les heures que l'on a passé sur la psychologie parce que les 3/4 de mes camarades de classe voulaient être psychologues, les réflexes de Pavlov, la théorie de l'insoncient, et tout le bataclan, que je me suis tapée à 16 ans.

Heureusement qu'à coté il y avait Camus, le Mythe de Sysiphe, L'étranger, La Peste (mais je mettais toujours la couvertre à l'envers pour ne pas voir l'homme en ombre noire), ma prof de français, et quand même Platon et Descartes, Pascal en philo, Et en  français, la Condition Humaine de Malraux; je n'aimais pas trop Mauriac et Claudel, j'avais lu l'hisoire de la madeleine de Proust et tout A la Recherche du temps perdu pendant les vacances bretonnes, entre la première et la terminale (la liste de lectures estivales, donnée par la prof de français!).... et la liste de lecture estivale donnée par la prof d'anglais : Shakespeare : Hamlet, Macbeth, Midsummer's night dream, Steinbeck : Of mice and men,  Grapes of Wrath de... etc...

A la fin de mon livre d'anglais de première, il y avait :

My Old Kentucky Home que chantait John William, de sa grosse voix grave sur un disque en français, avec Si toi aussi tu m'abandonnes..; et Old man river...

Et Old Black Joe, dont j'avais appris la version française à l'école primaire... en écoutant chanter la classe d'à coté... cette chanson mélancolique, si mélancolique, que je me voyais plongée dans les étendues sans fin des plaines du Midwest.

Une amie de Bretagne m'avait fait aussi découvrir Agatha Christie et en un mois on avait dévoré tout ce que la librairie locale contenait d'Agatha Christie et la librairie de la station balnéaire  était bien achalandée. C'est tout en gros, ce que je connais du roman policier.

Je lisais la bibliothèque verte et la bibliothèque rose de ma soeur,huit ans plus jeune que moi, à chaque fois qu'elle lisait un livre, je le lisais aussi, et la collection Alsatia.

Avec les Contes de mon enfance, c'est tou ce que je connais de la littérature de jeunesse : le Club des Cinq, le Clan des Sept, et Alice, la détective.

En terminale, je lisais la reve Promesses et j'ai découvert Le Clézio, un homme alors grand, jeune et blond qui faisait rêver les jeunes filles de Terminale.

Et j'ai lu parfois des livres de littérature de jeunesse du Clézio, achetés dans des supermarchés.

C'est tout ce que je connais de la littérature de jeunesse.

Dans un thème d'agrégation  d'allemand, il y a longtemps, j'ai dû traduire un passage de Le Clézio. A la sortie du thème, 

-c'était l'époque où on était tellemnent nombreux, qu'on pouvait discuter entre étudiants sans crante que les surveillants essaient d'entendre notre propre avis sur notre réussite ou non, et à en tirer des conclusions hâtives pour une correction plus rapide des copies, et faciliter la tâche aux professeurs, et où d'autres candidats n'essayaient pas de savoir ce qu'on avait écrit pour que les profs rd'autres académies qu'ils connaissent repèrent notre copie et nous mettent une mauvaise note, actuellement, mieux vaut se taire sur le contenu de nos copies entre l'écrit et l'oral et ne pas dire aux camarades et collègues ce qu'on a écrit), -

à la sortie du thème tout le monde se demandait comment on disait la cigüe, une plante vénéneuse qui pousse sur les dunes africaines, depuis je n'ai pas oublié que c'est "...der Schierling".

Bon, Le Clézio, je le connais, j'aime bien les passages où il y a des enfants qui rêvent devant la mer, je pense à moi...

Je suis contente qu'il ait eu le Prix Nobel de Littérature, je vais pouvoir trouver ses livres facilement.

Mais dans mon CDI, il ya avait, il y a deux ans, des Harry Potter, que je n'ai jamais lu (je les avais acheté pour moi en anglais, mais je n'ai jamais eu le temps de les lire...), des Narnia, dont j'ai lu la deuxième partie pour faire le club de lecture d'il y a deux ans, des Eragon et des L'ainée (seulement l'affiche, le livre n'y est pas, la collection complète de Narnia n'y est pas..., Eragon est demandé mais n'y est pas, des 4 %Harry Potter d'il y a deux ans, seuls 2 sont encore là et déjà en circulation. La bilbliothèque des documents d'histoire en un an, a diminué de moitié... Où sont-ils passés? Mystère. La bibliothèque des bandes dessinées a doublé. Elles sont toutes plus ou moins affeusement dessinées, je ne connais que Tintin que ma collègue et moi avions acheté il y a deux ans, Astérix et les Stroumpfs. toutes les autres, je les regarde de loin, la plupart des dessins me dégoûtent.

Ce sont essentiellement les garçons qui viennent au CDI : "J'veux faire de l'ordinateur!".

Les filles viennent chercher des livres et quelques garçons aussi, je sais ce que les sixième aiment : Max et Lili et Walt Disney et les livres avec des chevaux. Le seul Walt Disney, je l'ai amené il y a deux ans, le Livre de la Jungle, il tourne bien, il en existe toute une collection, mais quand je demande combien il reste de crédits pour l'année civile, on me répond : "Ah! Je ne sais pas, il faut que je regarde...." déjà, depuis deux semaines, il faut que je regarde... Les sixièmes sont des enfants, ils aiment les histoires d'animaux...

 Mais la littérature de jeunesse actuelle, celle des bouquins de français et des lites de lectures conseillées, je n'y connais rien...

Alors, Monsieur le Rectorat, pourquoi ne prenez vous pas pour vos postes de documentation des jeunes profs de français qui ont lu ces livres là, les sorcières de la rue Mouffetard et compagnie dans leur jeunesse récente, et qui ont étudié cette nouvelle littérature de jeunesse dans leurs études, plutôt que d'imposer des études supplémentaires sur le tas aux TZR d'allemand qui préparent l'agrégation????????

Il faudrait quand même quand on nomme quelqu'un dans un CDI de collège, tenir compte de ses connaissances en littérature de jeunesse récente, et prendre quelqu'un qui a étudié le français pusique toute la salle de lecture est dédiée à cette matière.

Les profs d'allemand sont faits pour enseigner l'allemand, les profs de français de collège, le français, en sachant que ce n'est pas du tout ce que les enfants des fifties et le baby boom dont je fais partie a étudié dans sa jeunesse, car, nous on passait directement de la littérature pour enfants, les contes et la contesse de Ségur, à Théophile Gautier et Lamartine...

Dans un CDI de lycée, un prof d'allemand quinqugénaire, qui a fait ses études secondaires dans l'enseignement long classique, la classe de rhétorique en première et peut-être la propédeutique, se sentirait mieux qu'en collège, car le programme vu par les lycéens correspond mieux à ce qu'il connait.

domino,

TZR d'allemand bi-admissible à l'agrégation , chargée pour un mois , j'espère pas plus, de documentation. dans un collège.. et qui essaie de récupérer des élèves pour l'allemand par son action dans  les comités de jumelage avec l'Allemagne et en chantant le folklore allemand avec sa belle voix et sa guitare sur Internet ...

 

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