Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

vendredi, 31 août 2007

Outre Rhin.... c'est pas pareil...

L'organisation de l'etablissement scolaire secondaire en Allemagne est totalement différent de l'organisation de l'établissement scolaire français.

En Allemagne, pas question d'avoir suivi la filière CPE ou une autre pour devenir chef d'établissement, le Schuldirecktor ou le Gymnasiumleiter, ont tous enseigné pendant de nombreuses années, la plupart du temps dans l'établissement scolaire même dont ils sont directeurs. En Allemagne, les chefs d'établissement ne sont pas recrutés par concours, ils ne traversent pas toute la France pour venir diriger un établissement à l'autre bout du pays. Ils sont choisis par leurs pairs, leurs collègues, au suffrage universel des professeurs de l'établissement.

En Allemagne, les chefs d'établissement sont élus. Ils sont généralement choisis parmi des collègues qui sont expérimentés dans l'enseignement de deux matières, qui sont relativement agés, qui sont présents dans l'établissement depuis longtemps, et choisis pour leurs qualités pédagogiques, leur sens de l'organisation, leur connaissance du terrain particulier de la ville et de la région. Ce sont souvent des personnes du cru, qui ont grandi dans la même ville, peut-être été élèves dans le même établissement, En tout cas qui y enseignent depuis leur jeunesse, ils ont des bonnes relations avec les collègues dont ils connaissent certains depuis toujours, et la plupart d'entre eux depuis plusieurs années au moment où ils prennent leurs fonctions. Quand ils prennent leurs fonctions, ils connaissent déjà les élèves, les familles nombreuses, les parents, savent quelles sont les familles à problème, et les parents casse-pieds. Donc, ne font pas d'erreur concernant la réclamation d'un parent car ils savent quand la réclamation émane d'un empêcheur de tourner en rond.

Ils continuent à garder au minimum une classe d'enseignement pour ne pas perdre contact avec celui-ci.

Les CPE (Conseillers Principaux d'Education) n'existent pas. Des professeurs deviennent alors sur une partie de leur horaire "responsables d'études" pour un niveau de classe par exemple, et en assurent aussi la discipline. Nous en France, on a un CPE qui s'occupe d'un niveau de classe sans enseigner et parfois sans avoir jamais enseigné. Parfois on les a "accusé" de trop écouter les élèves, surtout dans les lycées. Car souvent, n'ayant jamais enseigné ils ne se rendent pas compte de la réalité d'une classe et du fait qu'un seul élève perturbateur, même s'il a des "problèmes familiaux" que certains élèves s'inventent pour ne pas être sanctionnés, peut retarder l'enseignement. Ce que les CPE ne savent pas non plus, c'est que parfois les élèves retardent le cours pour avoir moins de leçons parce qu'ils savent qu'ils ne peuvent être interogés que sur ce qu'ils ont vu en cours.

C'est pourquoi j'avais une collègue, qui préparait la fin de son cours sur des polycopiés et les distribuaient aux élèves si elle n'avait pas fini le cours et au début de l'heure suivante, elle interrogeait 5 minutes à la fois sur le cours et sur éventuellement le polycopié, cela donnait beaucoup de travail à la prof, mais au bout d'un moment de ce régime, ils  ne l'embêtaient plus.

Pour en revenir à l'Allemagne, plusieurs professeurs peuvent exercer les fonctions de conseilers d"étude pour le même niveau en même temps, en se relayant dans le même bureau, où ils reçoivent élèves, parents et collègues, pendant une petite partie de leur horaire seulement. Cela les oblige à avoir une certaine coordination entre eux.

Pour ceux qui sont directeurs, lorsque leur mandat électoral de quelques années est fini, une autre élection a lieu à l'intérieur de l'établissement, et ils peuvent être réélus ou remplacés par un collègue. Dans ce cas, ils reprennent leurs anciennes fonctions de professeur à temps complet. Toujours dans le même établissement. Ce n'est pas un deshonneur de ne pas être réélu, puisque c'est un peu comme en politique où les maires, les présidents peuvent perdre leurs fonctions de maire ou de président en retrouvant leur ancien métier.

Je pense que ce système de recruter les principaux, proviseurs et CPE, parmi les professeurs de l'établissement (et uniquement les professeurs), tout en faisant en sorte que ceux-ci gardent un contact avec l'enseignement).

En effet, de plus en plus de chefs d'établissement sont de bons gestionnaires qui n'ont jamais enseigné ou peu enseigné, et généralement c'est ce type de chef d'établissement qui pose des problèmes aux enseignants.

Voci la réfome que je propose, concernant les personnels de direction scolaire et les responsables de niveau (dénomination empruntée à l'enseignement privé) :

Plus de recrutement de chef d'établissement par concours. Les chefs d'établissement sont des profs de l'établissement élus par leurs collègues à partir du "recrutement" pour la rentrée 2008-1009. Après avoir fait campagne. iIs gardent 6 heures d'enseignement, et peuvent être aidés selon l'ampleur de leur travail par deux à quatre adjoints selon la taille de l'établissement qui se relaient pour assurer les fonctions d'adjoint avec 6 à 8 heures de décharge de cours.

Les anciens chefs d'établissement qui n'auront pas été réélus prennent un service d'enseignement dans l'établissement où ils étaient directeurs, et pas d'autres services (au moins on verra ce qu'ils avaient réellement dans le ventre!)

Plus de recrutement de CPE à partir de l'année 2009-2010 (pour laisser le temps aux étudiants des sciences de l'éducation, option CPE de finir leurs études et d'exercer un an). A partir de 2009-2010, tout les CPE quittant un établissement seraient peu à peu remplacés par les RNE (voir ci-dessous).

A la place, élections durant le troisième trimestre de 2009-2010, de responsables de niveau et d'études parmi les professeurs en poste dans l'établissement. On pourrait élire par niveau 3 à 10 responsables (pour les grands lycées par exemple les 10 responsables travailleraient 2 par 2 dans le même bureau et se relaieraient en cinq groupes de deux sur la semaine, travaillant le reste du temps comme professeur), par niveau ou par cycle selon la taille de l'établissement. Ils seraient chargés non seulement de diriger la surveillance des élèves, et non pas de la surveillance de leurs collègues profs, mais aussi du pilotage des projets prévus sur des niveaux ou des cycles, de l'organisation des études et de la coordination entre les différentes matières, de l'interdisciplinarité, de l'organisation des journées portes ouvertes, de l'orgrnisation des voyages scolaires, des professeurs de langues pouvant intégrer ces équipes pour pour organiser les échanges, etc... et ceci en collaboration avec les profs qui n'ont pas de décharges, mais qui seraient ainsi déchargés d'une partie du travail sur les projets et les voyages par exemple, charges qui viennent s'ajouter habituellement à la charge de prof sans rémunération particulière.

Ces différentes fonctions qui seraient atrtribuées après campagne électorale interne à l'établissement, mais on ne voterait pour des équipes comme au conseil d'administration, on vote pour des listes, mais pour des individus, les tendances politiques et les syndicats n'ayant pas à intervenir dans ces élections, car les responsables de niveau et d'études (comme en France on aime les sigles appelons les les RNE), seraient choisis pour leur expérience et leurs qualités professionnelles par les collègues qui ont souvent une autre opinion sur leurs collègues que l'administration actuelle, car ils les voient travailler au quotidien. Et pas de copinage là-dedans, ce seraient des votes à bulletins secrets.

Toutes ces décharges d'horaires qui même pour le chef d'établissement ne pourraient pas dépasser un certain pourcentage de l'horraire d'enseignement pourraient permettre de garder et de créer des postes de professeurs de matière en établissement qui seraient accordés en priorité aux TZR (T = TITULAIRES) actuels pour qu'ils restent dans la proximité de leur domicile ((je pense à moi), puis, ensuite seulement,  après résorption des TZR qui sont dans certaines matières, effectifs pléthoriques et obligés actuellement d'exercer dans d'autres fonctions parfois pendant plusieurs années en regardant avec envie leurs collègues, parfois moins diplômés et moins gradés et moins expérimentés qu'eux, enseigner leur matière (je pense encore à moi-même),  puis ensuite seulement, aux professeurs néo-titulaires qui pourraient bénéficier réellement de l'expérience de leurs supérieurs hiérarchiques qui seraient toujours et encore des enseignants.

Ce qui fait le malheur de l'enseignement en France, c'est le fait que des gens qui viennent d'autres ministères et qui n'ont parfois jamais enseigné de leur vie, soient parachutés proviseurs, simplement parce qu'ils sont personnels de la catégorie A, à la tête d'enseignant expérimentés et ayant de la personnalité. Ces personnes qui n'ont presque jamais parlé en public, sont lorsqu'ils arrivent à la pré-rentrée parfois ennuyeux et fades au possible, ne connaissant souvent l'établissement ni de A, ni de B, ne connaissant absolument rien à la ville où ils sont parachutés, ni à la région et signalant aux professeurs dont les trois quarts sont là depuis longtemps, qu'ils seront heureux de la découvrir, que finalement ça n'avait pas l'air si mal que ça (j'ai connu un tel proviseur il y a quelques années dans l'un de mes lycées de rattachement), alors qu'un  proviseur (une proviseure) ou un/une principale qui a enseigné depuis longtemps dans l'établissement pourrait tout de suite cibler son discours sur les vrais problèmes et les vrais projets plutôt que de faire comme ces chefs d'établissement qui arrivent de loin et vous disent vaguement, qu'ils vont faire la connaissance de l'établissement, de la ville, de la région, etc...

Les documentalistes aussi devraient être du cru. L'année dernière  bien que bi-admissible à l'agrégation d'allemand (je rappelle que je ne dis pas cela pour écraser les autres, mais pour voir la discrépance qu'il y a entre ma fonction réelle et les fonctions accordées), (il paraît que tout prof (et même tout aide-éducateur) peut-être documantaliste), j'étais dans un Centre de Documentation de collège avec une TZR de français. A un moment des élèves sont arrivés avec un CD-Rom, disant que leur prof leur avait demandé de regardé une intervieuw sur les carrières de pierre du parc naturel régional, la TZR de français pris le disque et chercha la vidéo au mauvais endroit du CD-Rom puisqu'elle ne connaissait pas du tout le parc et rentrait tout les soirs chez elle à 70 km, n'ayant jamais pris la peine de se renseigner sur les environs. Je lui dis, montre, je vais trouvé, et en 2, 3 clics, j'étais au bon endroit du CD-Rom et la vidéo fut mise en route. Les élèves de la classe virent voir la vidéo qui durait 5 minutes trois par trois parce qu'on avait pas de lecteur de DVD (ah,  pardon, c'etait pas un CD-Rom), sur la télévision.

Voilà comment il peut y avoir des pertes de temps simplement parce qu'une personne parachutée loin de chez elle (et ce n'était pas de sa faute! est chargée de documentation. Pourtant elle est de l'académie, mais l'académie fait 250 km de diagonale), elle doit aussi s'intéresser à son environnement (autant la ville que la région, la nature, le patrimoine), si elle veut enseigner la documentation d'une façon suffisamment efficace pour collaborer avec les profs de SVT et de géographie). C'est pourquoi il est important de mettre les documentalistes dans une région où ils ont habités suffisamment longtemps, pour pouvoir collaborer rapidement avec les professeurs qui demandent de faire un travail sur le terroir, le patrimoine ou la nature dans la région, qui connaissent au moins l'existence du ou des musées de la ville, des maisons de pays, des écomusées situés dans un rayon de 20 kilomètres.

(Ce n'est pas non plus deux jours avant la rentrée qu'un TZR d'allemand parachuté à l'autre bout de la région peut faire cela, surtout si c'est un jeune allemand qui a passé son concours à l'autre bout de la France et n'a jamais entendu parler de cette région de France).

Il faudrait des documentalistes, qui n'ont pas peur de sortir les samedi et dimanche pour aller visiter le patrimoine, rencontrer les gens dans les associations culturellesl locales , etc... Toutes choses que je faisais, ayant servi de traductrice-interprète plusieurs fois pour des groupes d'allemand en jumelage dans la région, je connaissais toutes ces associations et organisations, dont ma collègue jetait les prospectus de ces associations sans les regarder dans la poubelle, attendant les propositions et demandes des profs. Avoir une documentaliste de français qui ne pense qu'à la littérature française et un peu aux livres traduits et collabore essentiellement avec ses collègues de français qui snobent la TZR d'allemand, qui connait la ville et la région sur le bout des doigts, voilà ce que j'ai vécu l'année dernière.

En Allemagne, ce sont des professeurs aussi qui assurent les heures de bilbliothèque sur une partie de leur horaire seulement.  Ils sont volontaires pour le faire. Certains ont une décharge pour s'occuper de la biblothèque des élèves ou de la biblithèque des professeurs qui sont différentes. La biblothèque des professeurs étant souvent attenante à la salle des profs, de même que la salle de reprographie.

Metre des professeurs de matières à temps complet sur le CDI, c'est insensé. L'année dernière dans mon collège la prof d'allemand était en Congé Longue Maladie, et remplacée à temps complet avec heures supplémentaires par un autre TZR, pas plus gradé que moi, donc sans priorité sur moi. Je n'avais pas une seule heure d'allemand, alors qu'il aurait été facile au rectorat de diviser l'horraire en deux, en donnant à chacun la moitié de cet horaire et l'autre moitié en heure de documentation. Ce partage aurait été équitable. Ceux qui ne veulent rien changer à cela sont conservateurs.

On est Vendredi soir, mon collège est fermé le samedi, je ne sais même pas où je serai lundi, prérentrée dans mon collège de rattachement ?, prérentrée dans un autre établissement? (l'an dernier on a appelé un TZR au téléphone le matin pour lui dire, vous faites votre prérentrée à 20 km de votre rattachement!), mise à la porte à cause de la fameuse convocation à la médecine du rectorat où je ne suis pas allée en juillet, et où je n'irai pas en Septembre... (j'ai eu une lettre du rectorat en juillet selon laquelle je serai hélas reconvoquée courant septembre). Je rentre de vacances demain soir, juchhé! Mon petit ordi portable est bien utile pour garder le contact avec mes amis les bloggueurs!

domino

Les commentaires sont fermés.