jeudi, 03 décembre 2015
La politique de Doofie
Roman-théâtre
De tout temps, il y a eu des voix qui se sont élevées pour exprimer l'inexprimable. C'est ce que fait notre amie Doofie dans son analyse des évènements.
Du journal intime de Doofie :
Si ces évènements ont réllement existé (Notre amie Foolie en doute, mais Foolie a toujours été un peu folle, Foolie dit que ce n'est pas possible que les gens étaient en T-shirts un 13 Frimaire, quand on voit comme il a fait froid deux jours plus tard. Alors maintenant, sur les vidéos de Votre Tube Cathodique, les gens sont en manteaux le 13 Frimaire, on les a vite rhabillés sur les vidéos pour faire plus réel, c'est ce que dit Foolie. Foolie dit que c'est une manipulation médiatique, mais on n'est pas forcément d'accord avec elle.)
Bon, moi, de mon prénom, j'ai beau avoir l'air bête, je ne suis pas si dupe que cela. Tiens... L'incendie du Reichstag, on a dit que c'est un communiste qui a fait cela et on a arrêté les communistes, les anciens dirigeants socialistes de la République de Weimar, etc.. On a dit que c'était un communiste qui avait mis le feu pour que Hitler puisse prendre des mesures contre l'opposition de gauche. En fait quelqu'un met le feu par ordre des nazis et ensuite, on choisit quelqu'un et on dit : c'est lui qui a fait cela, il était communiste. L'histoire est toujours restée floue sur ce point... et encore plus maintenant que lors de nos études d'allemand dans les années 70, années de libération... quand un vent de liberté flottait sur la société.
Ce qui est dit aussi : La technique de l'extrême-droite, ce sera de ne pas s'occuper pendant un temps des jeunes des quartiers défavorisés, puis ensuite, quand ils sont inoccupés, à s'ennuyer à longueur de journée (on parle facilement de ces banlieues mortes, où l'on s'ennuie...), on les fanatisera sur un point : la politique (les chemises brunes), comme on a fanatisé à l'heure actuelle des jeunes sur la religion, quelque soit ce point choisi, la religion, la politique, on les fanatise, des recruteurs viennent leur proposer autre chose que ce que leur propose la société en général : un idéal, quel qu'il soit.
A l'Est avant la chute du mur, les jeunes avaient un idéal : l'internationale socialiste qui devait rassembler tous les jeunes du monde sous le même idéal : un idéal de paix et de justice sociale. A la chute du mur les jeunes d'Allemagne de l'Est ont pour certains perdu cet idéal que l'on leur avait inculqué. Certains sont devenus néonazis et ont fait des attentats contre les foyers de réfugiés. Maintenant qu'ils n'étaient plus « embrigadés », on na fanatisé ces jeunes devenus chômeurs et désoeuvrés pour autre chose : le racisme.
Maintenant vous allez me dire que c'est un contre-exemple... Que les attentats de ces dernières semaines n'ont rien à voir avec cela. Qu'au contraire ce sont des jeunes beurs qui les ont fait...et alors l'extrême-droite en profite : « Vous voyez, ce qu'ils ont fait. Ils sont mauvais, il faut les faire partir ».
Mais qu'est ce au fond, ce mouvement islamiste ? L'islamisme est l'extrême-droite de l'islam. On a affaire ici à la collusion des extrêmes-droites du Moyen Orient et de l'Europe. L'une se servant de l'autre. Des extrémismes qui s'associent.
Les jeunes en question, ne sont pas des français, certes : la plupart sont belges ! Ils viennent d'une ville de la banlieue bruxelloise, séparée par un pont de la capitale. Une ville à 50 % composée d'immigrés marocains et de leur descendants. Vous vous demanderez ce que font les Marocains en Belgique, alors que c'était un pays colonisé par la France, et qu'en Belgique on devrait surtout trouver des Congolais. Peut-être des immigrés du Nord de la France , dont les grand-parents ont trouvé un meilleur emploi en Belgique. Toujours est-il que l'on assiste à une guettoïsation des immigrés, qui se regroupent par nationalité. Là, en Belgique, c'est la troisième génération déjà qui se laisse fanatiser.
Et pourtant où ils habitent, il n'y a pas de grands ensembles, pas de cité dortoir "à la banlieue française". Comme à Roubaix, les immigrés ont acheté des vieilles maisons ouvrières et même là où le chef djihadiste habitait, c'était presque le centre historique de Mollenbeek. Un appartement dans une vieille maison large à plusieurs étages, comme à St Denis là où il s'était réfugié. Ce ne sont pas les jeunes de ces banlieues de blocs de plusieurs étages et de tours d'appartements comme en France, autour des grandes villes. C'est l'immigration comme on l'a vue arriver à Roubaix à la fin des années 50 et pendant les années 60 : les hommes viennent travailler, envoient l'argent à leur famille, puis tout compte fait la famille arrive (généralement dans les années 70). Ayant gagné de l'argent et économisé, ils achètent des quartiers entiers, guettent les maisons qui se libèrent, là où les familles déménagent pour « faire construire » dans des quartiers plus neufs, là où les vieux meurent et les immigrés se regroupent entre eux. Molenbeek c'est un peu pareil, de vieilles maisons ouvrières... des maisons assez grandes pour y faire leurs propres appartements. Un peu le style des quartiers populaires de Paris, le 18ème ou la vieille banlieue comme St Denis, pas Sarcelles. J'ai passé l'oral de l'agrégation à St Denis, à la Maison de la Légion d'Honneur à côté de la Basilique où sont enterrés les Rois de Francie et de Neustrie, certains régnaient aussi sur l'Austrasie et la Burgondie.. Symbolique. L'avenue de la République est en face de la cathédrale, on passe devant la mairie que l'on laisse sur la droite. Au bout il y a un pont sur un canal et sur la gauche avant le pont, la gare de St Denis. Quand j'y suis allée, c'était en travaux pour y installer un tramway. De la poussière partout, surtout en juillet, par temps de canicule. Je n'avais pas mal aux genoux à l'époque, j'ai fait toute cette rue à pied, le melting-pot, avec des vendeurs de ballons pour enfants aux formes étranges, fixés sur de petites voitures, et des magasins à profusion, tenus par des gens de toutes couleurs, qui vous invitent dès que vous vous attardez devant les habits suspendus au dehors à entrer dans leur magasin : vous avez des grandes tailles ? … Non.... Au bout de l'autre côté du pont, il y a une autre ville de banlieue, différente, avec des appartements plus cossus. C'est mon tempérament d'exploratrice qui m'a amenée là-bas, un après-midi où j'avais eu une épreuve moins longue, après la version et grammaire, je crois...j'ai eu des bonnes notes en « thème et agir de façon éthique et responsable », cette année là j'avais eu une question sur le racisme, et en « version et grammaire », les deux fois où j'ai passé l'oral, mais pas assez pour rattraper les épreuves sur programme. Il paraît que c'est parce que je suis prof et que l'on travaille moins que les autres les questions du programme annuel.
L'hôtel était au bout de l'autre grande rue perpendiculaire, celle qui vient de la Plaine St Denis et du stade de France. Pour aller à l'agrégation, il fallait dix minutes à pied, mieux que l'année suivante où on était à l'annexe de la Sorbonne dans le 17ème, pas d'hôtel à proximité, 30 minutes à pied pour aller jusque-là. Dix minutes par une rue sans magasins mais qui avec la canicule, sentait mauvais, des relents de cuisine, de pâtes au ketchup, de chou, bref, une odeur écoeurante qui donnait la nausée. Alors on mangeait sur la petite place face à la basilique où cela sentait meilleur avec les quelques arbres du square.
La rue de la République, ou l'avenue, si c'est une avenue, c'est très étroit, on dirait une rue, c'est une rue piétonnière, dans laquelle se tient un marché constant, les étals sur les devantures des magasins et les marchands ambulants au milieu de la rue, la République, encore un nom prédestiné, il y a tout à St Denis, les Rois, presque depuis l'Antiquité, la République, un nom sans doute hérité de la Révolution, quand un révolutionnaire a ouvert le tombeau d'Henri IV et s'est retrouvé nez-à-nez avec celui-ci, tout entier, il le regardait droit dans les yeux, il a eu peur et s'est enfui. Et l'époque napoléonienne, avec ce lycée de jeunes filles fondé pour les orphelines des guerres napoléoniennes. Un lycée où les jeunes filles ont peur sur la route, d'être attaquée par des voyous, c'est pour cela qu'on a changé le lieu de l'oral de l'agrégation.
La Rue ou l'Avenue de la République a des petites rues adjacentes. C'est dans l'une de ce rues sur la droite en venant de la Basilique que s'est déroulée l'arrestation des terroristes. Des petits boyaux sombres qui s'ouvrent sur cette rue commerçante. Avec les étals des magasins, en été, on ne les voit presque pas.
Le même style qu'à Mollenbeek. Pourtant à Mollenbeek, il y a une adjointe à la jeunesse qui a étudié l'islamologie, une belge de souche, elle a le même nom de famille qu'une autre belge que j'ai connue dans les années 70 et qui habitait à Tourines-la-Grosse, dans la campagne bruxelloise, là où habite Julos. Donc, quelqu'un du cru, quelqu'un de très compétent,qui a étudié islamologie, sociologie,et psychologie, le social, bref, tout ce que j'étudie maintenant avec ma petite fille (sauf l'islamologie), je veux dire que nous faisons de la sociologie et de la psychologie, c'est nouveau pour nous. Elle est adjointe à la jeunesse et à un tas de choses, en plus, elle connaît bien la région. Ce n'est pas comme dans les banlieues françaises à grandes tours d'habitation où les jeunes s'ennuient et sont désoeuvrés. Là, on fait quelque chose pour eux, mais ça coince quand même.
Et pourquoi les jeunes djihadistes, installés en Belgique, font leurs attentats en France, ils connaissent la langue. Quand il parlait français, leur chef barbu avait un accent flamand. Il a appris le français à l'école belge. Il devait être néerlandophone. A Molenbeek, c'est la frontière linguistique. Mais la France n'est pas leur pays. Leur pays c'est la Belgique. C'est une espèce d'internationale de l'extrême-droite qui se forme. En Syrie, ces groupes paramilitaires sont des groupes d'extrême-droite. Ce n'est pas le gouvernement syrien qui invite les jeunes belges et français à aller là-bas. En Syrie, il y a une guerre sur trois fronts. Le gouvernement combat sans succès les djihadistes qui sont pourtant autour de Damas, et par ailleurs, il bombarde le Nord, mais cela n'a rien à voir, c'est une guerre civile, une révolte du Nord contre le gouvernement dictatorial. Les réfugiés fuient le Nord. Les djhadistes profitent de cette situation emmêlée pour asseoir leurs positions. La guerre entre le Sud et le Nord est millénaire. 2000 ans avant JC, les bédouins de la steppe syrienne (ne pas confondre les bédouins du Moyen-Orient et du désert, et les Berbères peuple d'Afrique du Nord, colonisé par les Romains, puis envahi par les Arabes, après Mohomet), les bédouins syriens descendaient vers la Mésopotamie pour trouver de meilleures terres et fondaient parfois des villes ou occupaient les villes existantes. Au Nord, c'était une route commerciale, celle de la Soie. Qui vient de la côte méditerranéenne, traverse le désert, avec quelques villes étape comme la riche Palmyre, qui était riche du temps de Zénobie et de son mari, leurs rois. Cette région a toujours été disputée, les différents empires Assyriens, Babyloniens, essayaient de se rendre maître de cette région pour s'assurer un débouché sur la Méditerranée. Cette région n'a pas toujours été syrienne, car les syriens étaient des bédouins nomades, un peu comme les hébreux dans leurs pérégrinations, et les Arabes de la Péninsule Arabique . Alors que les autres peuples alentour étaient sédentarisés, les Egyptiens sur le Nil, les Mésopotamiens aux empires changeants sur le Tigre et l'Euphrate, l'Empire du Mitanni en Turquie (Anatolie), les Mèdes au Sud de la mer Caspienne et les Perses en Iran avant leur expansion vers l'Ouest. Et les villes étapes de la Route de la Soie, étaient des oasis autour desquelles les gens se sédentarisaient.
Tout ceci s'est passé entre 2500 avant JC et 300 après JC. Mais cette région, le Nord de la Syrie jusqu'à son arabisation, a toujours été la proie des envahisseurs. Avant Mahomet, ces régions étaient christianisées. Un christianisme à l'orientale, des religions chrétiennes telles que l'arianisme, le nestorisme, etc... y virent le jour. Alors que la Perse restait païenne avec le mazdaisme, religion proche de l'hindouisme, et le zoroastrisme. Les successeurs de Mahomet ont unifié tout cela (lui-même n'a pas fait la guerre sainte et ne l'a pas prônée). Mais il reste dans ces régions des noyaux de chrétienté orientale.
Le problème est qu'avec l'acculturation ambiante, les jeunes ne comprennent plus tout cela, et même les plus vieux, ils n'ont aucune conscience de l'histoire des religions et de la carte complexe de ces religions. Même dans le christianisme, il y a beaucoup plus de tendances différentes que le protestantisme, et le catholicisme auxquels ont réduit souvent la chrétienté, en disant que le reste seraient des sectes. Tout cela est très complexe, et il ne faut jamais généraliser et dire : Voilà, c'est comme cela.
En Allemagne, il y a un cours de Religion que l'on a remplacé récemment dans les livres d'allemand français par le mot Ethik, à cause de la laïcité. Ce sont les français qui ont fait changé le nom du cours aux allemands. Ethik veut dire en gros Morale. J'ai assisté à un cours de Religion de 5ème classe (l'équivalent de notre CM2, ou ancienne 7ème, mais déjà au collège). Une petite turque faisait un exposé sur l'Islam turc. Elle faisait son exposé aux petits allemands en majorité chrétiens, c'était en RFA de l'Ouest. Dans les années 80, un an avant la chute du mur. Pour leur apprendre la tolérance. Il s'agissait en fait d'un cours sur toutes les religions où l'on parlait aussi des religions orientales, le boudhisme, l'hindouisme, etc..
Bon, les gens qui me lisent et me connaissent vont dire : Il y a aussi le soufisme, les chiites, les Mormons, la secte Moon, la scientologie, le confucianisme...Ils mélangent tout... Je déteste les gens qui disent : « Il y a aussi... » Comme si en quelques lignes vous pouviez parler de tout... C'est une mode dans certains milieux par ici, tout comme on a lancé ici l'expression « Ya pas d'soucis » ce qui veut dire qu'il y en a. Il y a par ici, des gens qui disent toujours, en vous coupant la parole, « Il y a aussi... » Dans mon cours d'allemand, il y en a eu un comme cela, il ajoutait toujours « Il y a aussi... » Je vais vous parler de la subordonnée., Il y a aussi les verbes forts. Je vais vous parler des coutumes de Noêl. Il y a aussi Pâques. On va parler de la chute du mur. Il y a aussi le nazisme. On va faire un texte de Heinrich Mann... Il y a aussi Goethe..On va parler de Hambourg, il y a aussi Munich. Il n'a pas fait long feu dans mon cours. Et il faisait des jeux de mots, des plaisanteries un peu caduques. Je ne l'ai pas renvoyé, mais il n'était pas accepté par les autres.
Il y a aussi une autre mode qui consiste quand vous demandez où est quelque chose, à montrer un peu au hasard et de façon approximative un endroit, avec la main retournée et les doigts tendus, la paume de la main vers le haut, en faisant de grands gestes. Quand j'ai demandé cet été à Schnelly où la tuyauterie était bouchée, il m'a montré vaguement l'endroit avec ainsi la plat de la main vers le haut en bougeant sa main de droite à gauche, comme s'il se moquait de moi. Je ne sais pas où il a appris ces manières qui devaient lui venir de ses élèves. Il ne le faisait pas avant.
Mais c'est une digression.
Il faudrait faire des cours d'Histoire des Religions, on parle bien de la religion des Pharaons, de la religion grecque, de la religion romaine, personne ne s'y oppose, ce paganisme fait partie des études classiques, il est accepté, c'est la culture. Mais si vous parlez des premiers chrétiens, les maghrébins sortent de la classe ou ne viennent pas en voyant que c'est le chapitre suivant dans le livre. A l'Université, si on leur donne des sujets sur la religion chrétienne en Histoire, ils rendent copie blanche. Comme il y a une compensation entre les UE, ils peuvent rattraper leur 0 avec les autres matières.
Mais enfin, je n'ai toujours pas dit ce que je voulais dire, ces attentats font le lit de l'extrême-droite, donc du racisme et ils sont aussi perpétrés par des gens radicalisés, et que vu leurs opinions sur la condition féminine, on ne peut pas dire qu'ils soient d'extrême-gauche, donc, ils sont d'extrême-droite. Que ces attentats aient été commis par une extrême-droite européenne, alliée de Océane Laplume, chantre de l'extrême-droite française ou qu'ils étaient commis par une extrême-droite du Moyen-Orient qui se sert des jeunes musulmans européens, d'origine ou convertis, cela revient au même : ces attentats ont été fait par l'extrême-droite internationale, peut-être dans le but de renforcer l'extrême-droite française.
Pour finir reprenons l'exemple de l'incendie du Reichstag, pour renforcer sa position, les nazis provoquent un incendie qu'ils attribuent aux communistes et à l' opposition social-démocrate, ceci dans le but d'éliminer cette opposition, ce qui justifie à leurs yeux, le fait d'emprisonner et d'exécuter des communistes et des socialistes. Ici, en Francie, on commence comme cela. L'extréme-droite a profité d'une position idiote : le vote de contestation pour l'extrême-droite. Ceci est extrêmement (c'est le cas de le dire) dangereux, car ainsi, les résultats de l'extrême-droite ont été gonflés par les votes des gens de gauche ou les modérés du centre-droite, et c'est ainsi que Océane Laplume est en train de faire son score surtout au premier tour. Et si elle passait au premier tour par les votes de contestation des gens de gauche ? Les gens de gauche, tout comme après l'incendie du Reichstag seraient les premiers à être emprisonnés et mis dans des camps (on ne pourrait pas les reconduire à la frontière, vu qu'ils sont français). C'est ce qui s'est passé sous Hitler, il a éliminé l'opposition de gauche, avant de s'attaquer aux juifs. Océane Laplume et son père feraient peut-être la même chose. Eux, ils voient les gens qui vont crier « Je suis Charlie » dans la rue. Ils notent les noms,les photographient. Et ils seront éliminés par les futurs nazis français avant que les maghrébins ne soient reconduits à la frontière.
Quand Océane Laplume sera au pouvoir, si tant est qu'elle le soit un jour, tous ceux qui ont contribué à sa montée en faisant des votes de protestation contre les grands partis existant et qui ensuite ont été crié « Je suis Charlie » dans la rue, seront les premiers à s'élever contre elle et à être arrêtés.
C'est pourquoi il faut voter utile ; à gauche, au centre ou au centre-droite, mais ni pour l'extrême-droite, ni pour les Républicains qui suivent l'exemple des Republikaner allemands (je vous ai déjà expliqué qu'en Allemagne les grands partis ont le mot démocratie dans leur nom : sociaux-démocrates et démocrates chrétiens, et que les Republikaner sont d'extrême-droite).
Doofie
….../........
Pour Doofie, domino
13:44 Publié dans la politique de mon i-grimoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, religion, attentats, doofie
lundi, 28 avril 2008
Le foulard....
Quand j'étais petite, dans les années 50, j'étais dans une famille bien catholique où l'on portait souvent des couvre-chefs.
On ne mettais jamais de bonnets de laine, car ils n'étaient pas à la mode. On a commencé à porter des bonnets de laine dans les années 60 avec la popularisation des sports d'hiver.
Par contre, nous mettions toute sorte de couvre-chefs variés, souvent fort décoratifs.
Pour sortir le dimanche ou aller à la messe, nous mettions des chapeaux. A grands bords pour les femmes, plus petits pour les petites filles.
En été les chapeaux étaient de paille, mais on ne les mettaient pas que le Dimanche, on les mettaient aussi à la plage. En hiver, ils étaient fait de diverses matières plus chaudes et étaient souvent décorés de fleurs en tissu.
A partir de la sixième, j'ai du porter pour les jours de fête à l'école un béret bleu marine, avec l'insigne de ma vénérable institution dessus.
Et avant la sixième? J'étais dans une autre école dans laquelle on s'habillait comme on voulait.
Mais il y a eu dans mon enfance et mon adolescence une constante : le foulard en tissu, également appelé "fichu" par ma mère, mais c'est peut-être un régionalisme. On disait aussi une pointe. Ou un carré (que l'on plie en deux pour former un triangle).
Aujourd'hui, on n' ose plus guère le porter qu'autour du cou. Il évite les mots de gorge (oh! Pardon, les maux de gorge....) et cache le double-menton, si on le relève un peu.
A cette époque, on le mettait en pointe sur la tête. C'est à dire plié en deux Et on le nouait soit derrière la tête, soit sous le menton. Je me souviens avoir eu divers foulards dont un rouge à pois blancs que j'avais vers l'âge de cinq, six ans et que je portais avec la robe assortie. Ainsi, je ressemblais à Martine à la ferme. Mais je ne sais pas si c'était voulu.
De toute façon, à chaque fois qu'il y avait du vent, ma mère portait son "fichu" ou son "foulard" qui n'avait rien d'un signe religieux. Et m'obligeait à en mettre un. En disant que sinon, j'allais avoir froid... Comme j'avais eu une otite quand j'étais petite, il fallait faire attention à mes oreilles. D'ailleurs les foulards couvraient bien les oreilles, mieux que les bonnets qui remontaient toujours, et que les chapeaux et les bérets qui ne les couvraient pas. Parfois quand l'hiver était très froid on mettait même un foulard sous un chapeau. Et un pantalon sous sa jupe.
Je portais encore indifféremment mes foulards autour du cou ou de la tête quand j'étais jeune prof, même dans le public, on ne me disait rien. Avant l'affaire du voile et ¨le rappel de la laïcité, mais pour moi, je veux dire porté par moi ou par ma mère (ma soeur ne voulait pas en mettre), le foulard n'a jamais été un signe religieux.
C'était en Europe, une tenue habituelle que portait les femmes pendant la guerre, car on ne trouvait plus facilement de chapeaux, et ensuite, pendant toutes les années d'après-guerre.
Personnellement, j'ai encore mis des écharpes sur la tête, jusqu'au milieu des années 80, puis je me suis dit que, malgré mon visage blanc, on commençait à penser que je serais musulmane, alors je n'ai plus mis mes foulards qu'autour du cou.
Quant à ma mère, qui a toujours vécu en dehors de l'actualité, elle portait toujours en hiver, ses manteaux de tissu laineux jusqu'au genou, avec son carré plé en deux sur la tête, noué sous le cou, ou par temps de pluie son plastique transparent plié en accordéon, qu'elle dépliait en forme de foulard et nouait sous le cou dès qu'une averse pointait le bout de son nez. Il fallait d'ailleurs porter aussi ce "foulard en plastique transparent" quand nous allions chez elle, et que nous allions nous promener ensemble sous la pluie. Et ceci jusqu'au milieu des années 90.
Je lui ai expliqué un jour, que maintenant, c'était mal vu de porter un foulard pour les françaises, qu'elle risquait d'être victime de racisme, malgré ses yeux bleus. Au début, elle ne comprenait pas. Mais après le lui avoir expliqué une dizaine de fois, elle n'a plus mis ses carrés pliés en pointe, du moins quand j'étais là.
Alors, je me suis dit, finalement, pourquoi ne relancerions-nous pas la mode du carré plié en pointe et noué sous le coup, qui protégeait si bien les cheveux du sable qui vole sur la plage (Imaginez un peu, si nous étions dans le Sahara, où même les hommes portent des foulards).
Et qui protège si bien les oreilles et les cotés du visage en cas de vent.
Et protège les cheveux de la pluie quand elle n'est pas trop dense....
Alors, grands couturiers et modistes, à l'oeuvre! Prenez vos planches à dessin et dessinez-nous de belles tenues avec carrés pliés en pointe noués sur la tête. Éditeurs de catalogue de VPC, habillez vos mannequins de "fichus" et relancez la mode des années 40-50, cela changera des mini-jupes des années 60!
Et vous qui avez encore des foulards dans vos armoires, sortez-les, nouez-les sur vos têtes, le foulard "fantaisie" sera de nouveau à la mode en Europe et en Amérique et habillera de nouveau les têtes blondes sans être un signe religieux.
Le fait qu'une femme qui n'est pas musulmane ne puisse plus porter de foulard à cause du "Qu'en dira-t-on?", est aussi un signe d'une société intolérante.
Si les femmes blanches mettent de nouveau des foulards (qui se porte encore dans les campagnes méditerranéennes et de l'Europe de l'Est, alors on ne pourra plus les distinguer des musulmanes et on ne pourra plus rejeter celles-ci à cause du foulard (bien que nous n'ayons jamais porté de couvre-chef à l'intérieur d'une maison). Ainsi il n'y aura plus de différence.
domino
22:03 Publié dans la politique de mon i-grimoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : foulard, voile, politique, religion, mode, années 50