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mardi, 29 mars 2016

Méthodologie ou méthode

(Roman-théâtre)

 

(Dummie et Doofie, mes petites profs d'allemand, héroïnes de mon roman-théâtre, discutent ensemble dans la salle des profs.)

Dummie : Je relis notre conversation de l'autre jour sur la journaliste alternative, Doofie, et je vois que nous avons évoqué à propos des nouveaux programmes, les parents, mais nous n'avons pas développé davantage.

Doofie : Les parents veulent quelque chose de solide... de bien fixe... de bien fixé même... ils veulent savoir où l'on va.

Dummie : Il y a quelques années, j'avais une maman en cinquième, qui reprenait tous les exercices de grammaire avec sa fille, sans avoir jamais fait d'allemand elle-même, mais elle comprenait le systême de la langue. Sa fille avait fait de l'allemand en primaire. Je donnais des exercices du cahier de TD et ceux du livre à refaire en devoirs de vacances. Mais elle ne reprenait pas les textes, parce que les textes avec leur tournure idiomatique n'étaient pas accessibles à la maman.

Doofie : Chapeau pour la maman!

Dummie : Oui, elle était très courageuse. Mais je voulais dire par là, que la maman savait où elle allait dans les exercices de grammaire, mais pas au niveau du vocabulaire, car il n'était pas présenté de façon systématique dans le livre. Il aurait fallu donner des listes au parents, ce que je faisais un peu par le site internet des notes où l'on pouvait mettre des documents sur les cahiers de texte.

Doofie : Bien, mais revenons à cette idée de méthode. Je suis allée une fois dans un collège où j'avais commencé en janvier, la prof qui avait fait septembre à mi-novembre n'avait pratiquement fait que de la méthodologie, dans toutes les classes, quelque soit le niveau : comment on participe, comment on présente le cahier, comment on présente une copie, comment on travaille en classe, comment ... Je ne me souviens plus du reste, mais elle y a passé tout septembre et octobre. De mi-novembre à mi-décembre, elle avait été remplacée par un collègue de lycée qui avait fait Noël et des petits textes qu'il donnait habituellement à ses secondes, inabordables pour les 6ème et les 4ème LV2 qui n'avaient jamais fait d'allemand.

Dummie : Les pauvres élèves!

Doofie : J'ai dû tout recommencer à zéro avec les sixièmes et les 4ème LV2. Mais sans méthodologie! Mais avec méthode. J'ai utilisé quand même un peu la méthodologie de la prof qui les avait eu en début d'année : auto-évaluation de participation, etc...

Dummie : Quand j'avais les méthodes audio-visuelles, je passais environ une demi-heure en début d'année à expliquer comment on participait, à faire faire les présentations des deux cahiers : un pour le cours et l'autre pour les exercices. Mais en une heure le problème était réglé, avec en général un début de cours d'alemand durant le dernier quart d'heure pour ne pas les laisser repartir sur leur faim, mais faire cela pendant deux mois...

Doofie : Le tout était bien réglé. Quant tu passes cinq ans dans le même collège avec les mêmes manuels, tu  avances plus vite et tu as tout cela bien rodé.

Dummie : Voilà ce que nous voulons dire : les nouveaux programmes manquent de méthode. On nous dit : voilà, faites toutes les matières en allemand : la géographie, l'histoire, le développement durable, l'histoire de l'art et pourquoi pas les maths et la physique..

Doofie : J'ai eu une fois un livre de quatrième, où l'on parlait de chimistes et de physiciens et on pouvait faire élaborer des modes d'emploi et des choses comme cela par les élèves et leur faire faire des inventions théoriques.

Dummie : Oui, mais ce livre était trop ambitieux, pour l'utiliser, il aurait fallu que les élèves parlent déjà presque couramment l'allemand.

Doofie : Oui, mais pour qu'ils parlent couramment allemand, il faut de la méthode...

Dummie : En ce qui concerne la méthode, on peut faire ce qu'on faisait au début des méthodes audio-visuelles : réunir les parents et leur expliquer la nouvelle méthode, car beaucoup de parents, lorsqu'ils avaient été dans le secondaire, car ils n'étaient pas légion à l'époque à avoir été dans le secondaire et à avoir appris des langues étrangères. On réunissait les parents et on expliquait la méthode. Dans cette méthode les élèves ne faisaient pas d'écrit au début et il fallait le leur expliquer : les élèves acquéraient ainsi une bonne prononciation et ils étaient souvent surpris, lorsqu'ils découvraient l'orthographe.

Doofie : Dans Holderith, on faisait d'ailleurs des dictées avec des trous où l'on devait mettre la bonne lettre, chaque dictée portait sur un ou deux sons différents.

Dummie : Oui, les élève réussissaient bien avec cette méthode, qui était une méthode, plus qu'un manuel.

Doofie : Je me souviens que j'avais des élèves qui avec Die Deutschen parlaient allemand dans la cour et en arrivant dans les cours de mes collègues. Certaines se plaignaient de ne pas comprendre ce qu'ils disaient.. et en même temps, elles se plaignaient de moi, parce que j'avais appris aux élèves un langage secret...

Dummie : Toi, avec tes vieux grimoires, apprendre aux élèves un langage secret, ça ne m'étonne pas...

Doofie : Maintenant on a le contraire... des profs qui veulent absolument te parler allemand, comme cette collègue d'une section de SEGPA, qui parlait toujours allemand avec moi et apprenait l'allemand à ses élèves.

Dummie : Ah oui, c'est Segpie! On a déjà parlé d'elle ici.

Doofie : Bon, pour nous la méthode ce serait ...

Dummie : Faire un livre où l'on apprend tout par a + b. Par exemple, avec des moyens modernes, vidéos, ordinateurs, etc... mais écrire sur des cahiers et apprendre a aussi du bon, cela a bien marché avec nous.

Doofie : Oui,... on pourrait présenter les mots de base : et pas les mots qui ressemblent au français comme le font certaines profs : première leçon, la maison... la pièce...avec "Das ist.."  deuxième leçon le matériel de classe de base  avec "Das ist... ou Hier ist... Da ist..;", avec des phrases couramment dites par le professeur, mais pas trop compliquées... Troisième leçon les expressions de politesse : Bonjour, au revoir, merci, etc... ensuite la famille... et en même temps, on introduit à chaque fois une forme grammaticale de base avec "das ist..." Ich sehe", etc...

Dummie : Oui, et ensuite on complique de plus en plus tout en continuant l'exploration du vocabulaire d'une façon thématique, on commence par l'environnement immédiat... le corps humain pour dire où on  a mal, la toilette (quand on va en Allemagne, il faut savoir s'acheter du shampoing ou une brosse à dents si on les a oublié.. ), la chambre, et pas seulement les CD qui traînent à terre (dans les méthodes actuelles on présente une chambre de jeune mal rangée et on met l'accent sur ses loisirs, sans savoir comment on nomme le mobilier, comment on dit le placard ou la penderie, il faut savoir  comment on dit l'oreiller, la couette (l'occasion de dire qu'en Allemagne le lit a toujours une couette), nous on a appris tout cela quand on était débutant, alors que maintenant on apprend généralement les meubles ou les magasins en deuxième année, alors que tout ce qui est la base devrait être fait en première année.

Doofie : Puis, après avoir fait l'extérieur de la maison et le jardin en vocabulaire bien sûr, ce qui permet d'apprendre ce qui plait aux enfants, les noms des animaux domestique et la niche du chien, le nom des insectes, des oiseaux et aussi ceux des fleurs, et des arbres de jardin. Après en faisant l'extérieur on fait la ville et en même temps les loisirs extérieurs : aller au théâtre, au cinéma, à la piscine, faire du sport au stade, etc.. Puis tu fais la campagne avec les animaux et les arbres de la campagne, les vacances, avec la mer et la montagne et les activités de mer et de montagne, la forêt et ses arbres, et là, tu peux commencer à faire un peu l'écologie et le développement durable.. et la géographie est déjà incluse dedans quand tu apprends comment on dit une colline, une montagne, etc..

Dummie : Pour l'histoire de l'art, tu peux commencer à montrer des portraits de Dürer, de Lucas Cranach der Ältere (la très aimée princesse de Clèves qui couvrait les murs et les colones Morris (Liftfasssaülen) de Weimar à l'époque de la RDA)..., les portraits plus modernes, en étudiant les différentes parties du visage, sans faire de phrases compliquées encore...

Doofie : En faisant la montagne, la mer, la campagne, tu peux faire les peintres paysagistes comme Carspar David Friedrich et Gabriele Munter..

Dummie : Oui, en fait, on peut faire beaucoup de choses et inclure le programme dans notre méthode. Mais le faire avec méthode, après au bout de trois ou quatre ans, si la méthode a été bien menée, les élèves peuvent commencer à parler et à écrire plus librement et on peut alors envisager des thèmes plus compliqués.

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Pour Doofie et Dummie

 

domino

 

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