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samedi, 03 mai 2014

Les courses

Roman-théâtre

Finalement Schnelly est parti faire les courses. Doofie a vérifié ses sacs sur le seuil du chalet, pour voir s'il n'emmenait rien au loin, puis elle l'a suivi jusqu'à la porte du camping et même au-délà pour qu'il ne puisse pas aller jusqu'à la tente de son ancienne élève. Elle a attendu un peu, pour être sûre qu'il ne revienne pas sur ses pas.

Juste avant de partir, Schnelly était encore penché au dessus du sac en jute.Hier, dans le sac en jute, il n'y avait que des papiers et des cahiers, mais pas de livres.

C'est quand même terrible de devoir se méfier comme cela de son  mari. Au début du mariage, jamais rien n'a disparu. Sauf un livre d'anglais que Doofie avait prété elle-même à une de ses collègues d'anglais. Son livre de Terminale, avec le texte de Langston Hughes qu'elle adorait et qui était réparti sur 4 doubles pages. C''était un livre avec des textes longs sur  quatre fois quatre doubles pages. Elle pourrait en profiter encore mieux maintenant qu'elle comprend encore mieux l'anglais. Ce livre comme tous les manuels scolaires de cette époque n'est plus publié. Sa collègue ne l'a jamais rendu. Je crois que pour le bac elle avait sept textes de quatre double pages, ce qui faisait 28 pages.

Pendant presque 30 ans de mariage,rien n'a plus disparu, puis un jour, pendant l'été après l'inspection de mars 2002, des papiers ont commencé à changer de place. Puis pendant les années où Doofie prenait des cours  d'agrégation à l'université, dès la deuxième année où elle a repris l'université , ses anciens cours ont commencé à disparaître. Pendant l'année où elle faisait son master 2 en même temps, des cours disparaissaient aussi de son cartable du jour au lendemain, elle copiait ses cours sur des grands cahiers 21x29,7, un cahier par cours  et n'avait jamais les bons cahiers avec elle. Souvent le matin avant de partir Schnelly "faisait son cartable". (En fait il prenait les cahiers dont il pensait qu'elle n'en avait pas besoin dans la journée pour les prêter à des collègues parce qu'elle écrivait, plus vite qu'eux et elle prenait plus de notes). Cette année-là, elle a été la seule admissible de la formation et personne ne voulait le croire parce qu'ils ne connaissaient pas son nom de jeune fille, il ne l'ont même pas félicitée.

Quand Doofie a arrêté de prendre des cours de guitare, il n'y avait rien devant son armoire à partitions qui bloquait les portes. AU bout de quelques mois elle a voulu jouer une partition de Brouwer (il n'y a que des originaux dans son armoire à partitions), mais elle ne l'a plus trouvée où elle l'avait mise car ses partitions étaient bien rangées par ordre chronologique des compositeurs et par genre. Dans le tiroir où ele les avait mises, alors qu'avant il était plein à ras-bord, un tas avait été réduit de moitié. Elle avait rangé dans le même tiroir les préludes de Villa-Lobos et les autres morceaux de lui, elle en avait toute la collection ou presque  : disparus aussi. Il y avait dedans le 1er prélude acheté dans les années 60 ou début des années 70 alors qu'elle vivait encore chez ses prents, elle avait économisé son "dimanche" pour cela, tout comme pour s'acheter ses deux premières guitares. Elle a dit à Schnelly : regarde je ne trouve plus mes Brouwer et mes Villa-Lobos qui étaient dans ce tiroir. Il a dit : Ce n'est pas moi qui les ai pris (toujours la même chanson), peu de temps après les partitions  d'un des deux auteurs sont revenus : elle avait toutes les études simples, les quatre volumes et ne les a plus jamais jouées depuis.

Pourtant quand elle demandait des cours à un collègue parce qu'elle était absente à cause des remplacements, il ne lui ont jamis rien donné.

Une fois des collègues lui ont demandé à prêter son cours de linguistique, écrit à la main, au bout de trois semaines il n'était toujours pas revenu, elle a vu un(e) collègue qui n'était pas celui à qui elle l'avait prêté qui le montrait à une autre. Elle a dit : "Mais ce n'est pas ton cours, je l'ai eu à une telle (encore une autre!)" Mais pourant c'était bien son écriture à elle. Je crois qu'elle n'a jamais revu son cahier de linguistique cette année-là!

Ensuite, des choses ont disparu régulièrement, elle en est à son troisième ou quatrième dictionnaire de langue slave 2, dont trois fois le même mais avec des couvertures différentes et le dernier est d'un autre éditeur. Elle les emmenait avec elle en cours pour travailler dans le train. Mais ses dictionnaire, pffuit disparus comme par enchantement. Son livre a disparu deux fois et est revenu deux fois, mais maintenant elle se sert des polycopiés donnés en cours. L'un d'eux a disparu aussi. Ele n'a jamais eu le dernier car elle était absente.

Au fait, les cahiers qu'ele a retrouvé ce matin n'étaient plus les Clairefontaine de la semaine dernière, c'était une autre marque, mais les cahiers Clairefontaine de la semaine dernière ont tous disparu et les petits cahiers qu'elle venait de retrouvés aussi. Pourtant, Schnelly n'était pas sorti du chalet  avant qu'elle ne vérifie ses sacs. Ils doivent être cachés quelque part dans le chalet. Je vais regarder sous le matelas de Shcnelly qui dort dans l'autre alcôve.

Schnelly n'était pas kleptomane quand il était jeune, jusqu'à ce que la maison soit très mal rangée comme elle l'est mantenant, depuis que Doofie a remplacement sur remplacement, et cinq jours par semaine, plus ses cours d'adultes le samedi. Quand ils étaient en appartement, souvent au dernier étage, il n'y avait que des personnes qu'ils connaissaient très bien qui venaient, parfois aussi des représentants de livres (je ne sais pas si cette pratique a été interdite, les représentants de livres qui venaient chez les profs dans les années 70/80 et qui essayaient de vous fourguer des encyclopédies, mais ce n'étaent pas des arnaqueurs, les encyclopédies existaient vraiment). Pourtant les adresses des professeurs devraient faire partie du secret pofessionnel de même que leurs n° de téléphone. D'ailleurs on ne donne jamais  l'adresse des professeurs  aux remplacants, seulement les n° de téléphone si ceux-ci acceptent de communiquer avec le remplaçant. Alors on ne peut d'autant moins donner l'adresse aux élèves, aus parents et a fortiori  aux représentants de livres.

Schnelly ne vole jamais ailleurs, car Doofie ne trouve jamais dans la maison des choses ou des livres qui ne lui ou ne leur appartiennent pas. Ou alors ils ne ramène pas ce qu'il prend à la maison.

A l'époque où Schnelly et Doofie était plus jeunes, jamais rien n'a disparu, alors que Doofie et Schnelly recevaient famille et amis, mais leur famille a toujours été honnête et leurs amis aussi. La seule chose qui a disparu environ quatre ans après le début du mariage est l'alliance de Schnelly, qu'il n'a jamais retrouvée.

Schnelly et Doofie ont fait pendant des années du camping dans des tentes qui ne fermaient pas à clef, (ce qui est amusant est qu'il a mis un cadenas à son sac à dos!), jamais rien n'a disparu sur les campings normaux, seulement une fois deux disques 33 tours de Bob Dylan qu'ils voulaient offrir à un copain de RDA ont disparu sur un terrain mis à la disposition de stagiaires de musique (ils allaient partir directement du stage qui se déroulait dans l'est, au début des années 80, en RDA), et c'était bizarre, car les livres de musique et les instruments de musique n'avaient pas disparu. C'est la seule chose qu'on leur a volé sur les campings. On a dit que c'était des gamins du village.

On dirait que Schnelly cherche à empêcher Doofie d'avancer dans ses rangements, quand ils sont en vacances à la maison (il est retraité), il l'empêche d'avancer dans ses rangements. L'autre jour, elle voulait ranger la cuisine et il est descendu à ce moment là et s'est mis dans la ccuisine pour préparer le petite déjeuner (il était 10 heures et demi et Doofie était réveillée depuis 6 heures du matin) et faire la cuisine pour midi. Dans la cuisne, il se met au tourant stratégique et prend toute la place, , comme il a bouché l'autre entrée de la salle de séjour, Doofie est obligée de passer par là pour aller à la seule table où il lui reste un peu de place pour écrire, et à chaque fois elle doit se faire toute petite pour passer derrière lui

Ses journées de retraité consistent en ceci : courses (surtout ne jamais sortir juste pour se promener, il faut toujours faire une course en même temps, il ne tenait jamais en place chez la mère de Doofie quand elle vivait encore et voulait toujours lui faire ses courses, même quand elle avait l'âge que Doofie a maintenant et même quand son père vivait encore). C'est au point que Doofie ne sait même plus ce qu'il y a dans les magasins (quelles marques, quel prix) et ne sait plus les prix que coûtent les aliments. Si elle montre sur une pub à Schnelly quelque chose qu'elle voudrait, il dit qu'il ne va pas dans ce magasin-là. 2ème activité : faire une cuisine pas toujours bonne et en plus ça sent le brûlé à la fin de chaque cuisson, parce qu'il laisse le restant du repas sur la plaque chauffante encore bien chaude. 3ème activité : faire la vaisselle en l'essuyant avec beaucoup de force pour qu'il ne reste pas un brin de buée sur les verres. (On devrait l'embaucher à faire la plonge dans les restaurants, par contre il lave très mal casserolle et poêles). Et 4ème activité : dormir en écoutant la radio et raconter les mauvaises nouvelles à Doofie : ses nouvelles préférées sont les morts de personnalité et les tremblements de terre ou les inondations.  Par contre, il ne parle jamais de la politique ou des guerres civiles ou autre, ah! si! Une fois il a dit : ça va mal en Ukraine, les Russes veulent reprendre la Crimée.

Il y a de bonnes odeurs de cuisine qui arrivent à ses narines, elles viennent d'ailleurs.

Bon,je vais laisser là Doofie et ses problèmes, ... si jai les mêmes problèmes de disparition de livres et de cahiers est une autre histoire...

domino pour Doofie et sa petite fille  (et Schnelly)

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domino

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