samedi, 11 juin 2011
Les américanismes et les erdéaismes
(Du journal de Sottie, mon personnage de théâtre, prof d'allemand)
Je me suis toujours insurgée contre les professeurs français qui comptaient comme fautes, les américanismes en espagnol et en anglais, dans les devoirs et examens, ou les profs d'allemand qui consièrent le -r roulé du Sud comme une faute. Comme ceux de ma grand-mère alsacienne. Qui d'après mon arbre généalogique avait des orgines à la fois alsaciennes, vosgiennes, et de la Hesse (Odenwald) et de la Haute Bavière (Alpes bavaroises). Et malgré le fait que je n'ai jamais parlé alsacien avec ma grand-mère (sauf quand j'ai commencé à faire de l'allemand LV2) et que ma mère ne le parlait pas, j'ai quand-même un accent du Sud en allemand, c'est ainsi que les allemands du Nord me classent; l'accent alsacien en français s'est d'ailleurs transmis à la famille sans que nous vivions en Alsace, et mes élèves pensent que j'ai un accent allemand, alors que c'est l'accent de l'Est de ma mère née à Paris et qui n'a jamis vécu dans l'Est, qui s'est transmis à moi. Teinté de l'accent du Sud des voisins de mon enfance.
Il y a aussi une différence entre l'allemand de RDA et celui de RFA et l'allemand autrichien. Certains professeurs frnaçsi s'insurgent contre les r roulés autricheins, et bavaros, en disant que les élèves français ne comprennent pas les enregistremetns avec des r roulés. Et évincent carrément les asssitantes du Sud de leurs enregistremetns.
En RDA c'était plutôt une diffrence d'accentation et aussi d'accent, de couleur de voyelles, les thuringeois (je suis allés au moins huit fois en Thuringe) et du Sachsen Anhalt, ayant des voyelles très spéciales (actuellement j'ai surtout des contacts avec le Sachen-Anhalt. Et aussi une différenciation de vocablulare, car en RDA, le vocabulaire depuis 40 ans avait évolué et était très différent du vocabulaire de RFA, car les alemands de lEst vivaient dans un microscome et avaient leurs propres termes de scoiété. Jugenweihe, Jungpioniere, zehnklassige polytechnische Oberschule (un peu la Gesamtschule), étaient des termes que l'on entendait tous les jours, de même que kapitalistisches Ausland, drüben (qui désignait l'autre côté de la fronière), unsere DDR... et avec moquerie la Drrrre, tandis qu'à l'Ouest on parlait encore de die Zone, dans mes randonnées autrichiennes, j'ai rencontré des Jausenstationen, fait des Jausen (pause pique-nique), je suis monté jusqu'au Almen, et aux Almhütten, différentes des Berghütten, qui sont plutôt pour les alpinistes. Et commme Doofie, je sais jodler.
En effet, j'ai commencé par aller chez ma correspondante en RFA, puis je suis allée en RDA entre huit et dix fois, pour au moins une semaine à 10 jours à chaque fois, mais aussi 3 semaiens ou 1 mois. Lors de ces séjours, j'ai fait deux fois un Sommerkurs dans ne grande ville (Sprachkurs + cours avec accent sur la société, Gesellschaft), le Symposium de Halle qui était un must pour les profs d'allemands français à l'époque, et des séjours chez des amis qu'on s'étaient fait des amis. Donc, j'ai vécu en famille des deux côtés du rideau de fer, ma coorespondnate de l'Ouest n'était pas au curant de mes séjours à l'Est. Et après la chute du mur, j'étais embêtée pour organiser alternativement leurs séjours chez moi, craignant qu'ils choisissent les mêmes dates! Mais ceux de l'Est savaient que j'avais une correspondante à l'Ouest.
Mon père était furax :"Tu vas en RDA (il disait Allemagne de l'Est), tu vas te faire metre en prison là-bas!". Mais je ne pense pas que les gens de l'Ouest, sauf les espions, allaient en prison là-bas. C'est vrai que Quicky aurait fait un bon espion. Et Dummie aussi, parce qu'elel paralit moins souvent que Speedy, mais elel comprenait tout. En ce qui concerne l'éventuelle "prison", je pense qu'on était, en tant qu'étrangers de l'Ouest, plutôt hyper-protégés. Il ne fallait pas qu'il nous arrive quelque chose. Et j'étais pourtant les deux premières fois où je suis allées là-bas dans l'enseignement privé, et je suis passée dans le public après mon CAPES, question de sécurité de l'emploi pour mon début de carrière dans le privé.
Bon, ceci dit au bout d'une dzaine de séjours en RDA, de quelques séjours de vacances sporives en Auriche, mon allemand de l'Ouest, s'est teinté d'expressions et de vocabulaire du Sud et de l'Est, et avec les séjours chez mes beaux-parents et ma belle-soeur en milieu dialectal, j'ai fini par y joindre quelques tournures dialectales.
J'ai essayé de parler aussi ce dialecte que je comprenais intégarlement (je le comprends moins maintenant, parce que les gens qui parlent dialecte (et les allemands en général, mais je les comprends toujours) parlent plus vite et moins accentué.
Depuis presque 50 ans que je fais de l'allemand, j'ai constaté une évolution de la langue, non seulement sur le plan du vocabulaire (nombreux néologismes journalistiques, mais aussi sur le plan de l'accentuation (toujours aux mêmes endroits, mais moins marqués) et de la vitesse du débit.
Mais imaginez un peu que je me suis trouvée à avoir des problèmes de compéhension de ma langue maternelle, le français, dans l'un des collèges où j'ai fait un remplacement, et dans ma région, parce que le patois n'est pas pareil que celui de mon grand-père, de grande métropole régionale, et en plus les élèves n'ouvrent pas la bouche pour parler français, et parlent vite d'une façon presque inaudible. Quand il me posaient des questions en français, j'étais obligée de les faire répéter plusieurs fois.Jusqu'à ce qu'ils articulent et ouvrent leur bouche. Apprendre l'allemand les aident à ouvrir la bouche!
Sottie
Pour Sottie, mon personange de roman-théâtre,
domino
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