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vendredi, 05 mai 2006

Agrèg..;

Je viens de regarder les résultats de l'agrégation interne d'allemand, à laquelle je n'ai pas été tri-admissible, mais à laquelle je suis toujours, en attendant mieux bi-admissible. Et bien, 14 lauréats au minimum ont noms et prénoms allemands, ceci sur 25 lauréats. Je vous rappelle que les 3/4 des épreuves écrites sont en allemand. Donc, la proportion de lauréats de langue maternelle germanique ayant réussi oral et écrit a encore augmenté (les dames sont inscrites sous leur nom de jeune fille) :

- 1 sur 3 en 2003,

- 1 sur 2 en 2004,

- 1 sur 2 en 2005,

- presque 2 sur 3 en 2006.

Les lauréats germanophones (de langue maternelle allemande) qui ont réussi l'agrégation interne habitent généralement depuis au moins 5 ans en France, puisque il faut 5 années de services publics pour pouvoir s'inscrire, (donc, ils parlent bien français),  alors que si nous voulions passer 5 années en Allemagne, il nous faudrait sacrifier 5 années de carrière et de cotisations pour la retraite.

S'il existait en Allemagne un concours du niveau de l'agrégation interne en français (pour être professeur de français) avec les 3/4 des épreuves écrites en français, gageons qu'il y aurait au moins 2/3 de lauréats français, mais ce concours n'existe pas en Allemagne et en Autriche.

Dans les années 70, quand j'ai passé et réussi mon CAPES, mon époux parfaitement bilingue de naissance (mère allemande et père français, de nationalité française car né en France de père français, mais ayant passé 18 ans de sa jeune vie en Allemagne, ayant fait ses études dans un lycée franco-allemand et ayant été alors dans la classe de baccalauréat français des germanophones), s'était entendu dire à l'oral -c'est le jury qui lui avait dit cela- : "On n'a pas besoin de vous pour expliquer la grammaire allemande aux petits français, car les germanophones ont appris la grammaire d'une façon innée, et ne savent pas l'expliquer aux élèves". Maintenant la tendance s'est radicalement inversée. Mon alors futur époux, avait accumulé les mentions dans ses études universitaires d'allemand en France. Et il est certifié par liste.

Je trouve que les francophones qui ont réussi cette agrégation interne (au nombre de 10 sur les 25 lauréats) sont vraiment méritants et je les félicite.

Il ne s'agit pas ici d'une attitude anti-allemande de ma part, car je ne serais pas professeur d'allemand si je n'étais une passionnée d'allemand ; je n'aurais pas consacré deux après-midi à jouer aux marionettes (Kasperspiel), avec mon époux pendant les vacances et à apprendre des petites chansons allemandes aux enfants avec ma guitare, dans les centre aérés, si je n'étais d'avis qu'il faut défendre nos postes d'allemand (ceux des francophones ?). Je n'ai rien contre mes collègues allemands et autrichiens qui enseignent en France la langue de Goethe et je m'entends bien ceux que je connais et ils ont raison de trouver cette solution facile d'emploi.

Imaginez que moi qui était plongée dans la littérature française entre l'âge de 14 et 17 ans, dans l'histoire française depuis ma plus tendre enfance, je doive aller disserter sur Verlaine, Baudelaire, Victor Hugo, Chateaubriand, Malraux, Molière, Racine en Allemagne... Connaissant les fautes de français que font nos assistants qui étudient le français, je me dis que j'aurais pu devenir facilement professeur de français là-bas et ,qui plus est, gagner avec le "2. Staatsexamen" le double du salaire d'un professeur certifié franais. Le "2. Staatsexamen" qui est un bac + 4 est l'équivalent du CAPES.

C'est pourquoi il serait souhaitable d'ajouter à l'agrégation interne d'allemand dès l'écrit une explication de texte en français sur un texte de grande littérature française inconnu et bien difficile à comprendre pour un non francophone, et qui ait un coefficient égal à la dissertation de littérature ou de civilistation allemande, de façon à égaliser dès l'écrit les chances des deux types de candidats ; puisqu'il y a à l'oral une épreuve en allemand (avec une toute petite partie en français, la linguistique, mais il paraît que l'année dernière à l'oral on n'en a pas tenu compte -ce sont d'autres candidats qui m'ont dit cela pour expliquer pourquoi ma note à l'épreuve universitaire orale avait tant baissé en deux ans, elle avait baissé de 8 points sur 20- , car sinon j'aurais eu une meilleure note, car mon explication linguistique (c'est ou c'était ma spécialité) était impeccable) . Par contre, il faudrait tenir compte des fautes de français et de la prononciation française et de l'accent français des candidats germanophones à l'épreuve de didactique qui se déroule en français (sur des documents allemands). Je dois dire que en Allemagne, bien que francophone, je passe pratiquement inaperçue. Dans le Nord de l'Allemagne on me prend souvent pour une allemande du Sud ou une Suisse, bien que n'ayant commencé à étudier l'allemand qu'à l'âge de 12 ans en seconde langue étrangère après le latin et l'anglais.

Si on ne veut pas ajouter une épreuve tout en français à l'agrégation interne d'allemand, pour faire le pendant à l'épreuve tout en allemand, pourquoi ne pas mettre un bonus aux candidats francophones ou ayant d'autres langues maternelles ? Cela ne doit pas se juger d'après les copies, car certains candidats francophones écrivent l'allemand aussi bien que les candidats germanophones et d'une façon aussi idiomatique. Quand je me suis présentée en 2002 pour avoir le rapport sur mes copies d'agrégation externe, la dame qui avait corrigé ma dissertation allemande avait écrit dans ses notes, sans savoir si j'étais un homme ou une femme, "le candidat est germanophone". C'était un véritable compliment pour moi ! Mais peut-être cela a-t-il abaissé ma note... Je lui ai même répondu, en oubliant que la correction des copies était anonyme, évidemment avec le prénom de Dominique vous ne pouviez pas savoir si j'étais un homme et une femme.

(Parenthèse : Vous ne pouvez pas savoir le nombre de lettre que je reçois avec l'en-tête "Monsieur Dominique..")

Ceci, sans rancune pour mes collègues gemanophones, allemands et autrichiens,  qui ont réussi ce sublime concours qu'est l'agrégation d'allemand, qui était destiné au départ à récompenser des candidats qui avaient fait des études méritantes et les "forts en thème".

domino

 

Je vous afficherai bien la liste des lauréats, mais ma fonction "lien" ne fonctionne pas.

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Commentaires

Je pense que vous avez raison, le problème est le même dans tous les concours de langue. Depuis l'ouverture des concours de fontionnaire à tous les candidats de l'Union Européenne, les CAPES et Agrégations de langue sont pris d'assaut pas les locuteurs natifs résidant en France. Cependant comme vous, je pense qu'ils ont raison d'utiliser ce moyen de trouver un emploi sûr de fonctionnaire. Savoir s'ils avaient comme nous au départ la vocation d'enseigner la langue de Goethe, de Shakespeare ou de Cervantès, parce qu'il ont éprouvé dès leur jeunesse le coup de foudre pour ces langues est une autre histoire. Beaucoup de candidats germanophones ont étudié en Allemagne huit semestres de deux autres matières, par exemple Geschichte und Romanistik ou pourquoi pas Physik und Geographie; ils seront dans ces cas là tout particulièrement destinés aux classes européennes où on étudie l'histoire, la géographie et la physique en allemand; sans tenir compte d'ailleurs du niveau réél de ces classes dans les petites villes de province. J'ai fait une suppléance dans une classe de 3ème européenne, où les élèves ne savaient pas faire la différence entre l'Est et l'Ouest et confondaient la RDA et la RFA, même après mille explications et répétitions et après avoir fait ce programme en histoire, en langue française. C'est pour cette raison que le principal m'a dit que ayant longtemps enseigné en lycée, je ne saurais soi-disant pas m'adapter à l'enseignement en collège. Mais j'avais nettement l'impression d'avoir affaire à des élèves qui n'avaient pas de mémoire (ceci dans une région où sévit l'alcoolisme et les toxicomanies).
Il faudrait interroger les collègues francophones de concours d'espagnol ou d'anglais pour savoir s'ils ont les mêmes problèmes que nous dans les concours de langue.

Un candidat étranger qui réussit un concours d'administration où les épreuves sont en français, ou un CAPES ou une agrégation non linguiste est très méritant, car il doit posséder parfaitement notre langue pour réussir ce concours (excepté les épreuves scientifiques où on ne tient pas compte de la langue). Un candidat étranger qui réussit un concours d'enseignement de sa langue maternelle a plus de chance de le réussir qu'un candidat français. Nous savons nous-même par expérience que nous gommons à l'oreille les fautes de français des assistants de langue vivante étrangère, alors que nous sursautons à la moindre faute de déclinaison en allemand (par déformation professionnelle?). Il doit en être de même pour le jury souvent francophone de didactique qui gomme à l'oreille les fautes de français des candidats germanophones et sursaute à la moindre faute d'accentuation du candidat francophone qui lit une citation de texte allemand. On devrait demander que dans ce jury et dans tous les jurys d'épreuves orales en français, il y ait un romaniste, professeur de français à l'université allemande, qui sursaute aux moindres fautes de français des candidats germanophones. Présente à l'oral l'an dernier, j'ai entendu des candidats germanophones parler français avec un épouvantable accent chuintant. Je ne sais pas s'ils ont été reçus, mais il est sûr que le Pariser Deutsch chez un candidat français serait fortement sanctionné, et ce serait pourtant l'équivalent de ce type d'accent allemand en français.
Dominique.

Écrit par : Dominique | vendredi, 05 mai 2006

Je comprends ton irritation devant tant de germanophones dans la liste des admis à un concours si difficile à obtenir pour les candidats français. Rappelons toutefois que les Français ont maintenant aussi le droit de postuler à des emplois de professeurs en Allemagne. Bref, peut-être que "agrégation" rimera davantage avec "intégration" qu'avec "ségrégation".

Écrit par : Gral | vendredi, 05 mai 2006

Oui, mais comment veux-tu à 55 ans, quand tu passes un concours pour ta promotion financière et essayer d'avoir une retraite qui t'assurera un peu plus que la nourriture et le chauffage, aller passer des concours en Allemagne. Quand tu es marié depuis 32 ans, que tu as ta maison, que tu as fini de la payer, tu n'as pas envie de recommencer ta vie professionnelle à zéro, sans emmener ton mari... Et en Allemagne les maisons sont quatre à cinq fois plus chères qu'en France.

Écrit par : domino | samedi, 06 mai 2006

L'Allemand est donc une langue fort difficile à manier, semble-t-il?
Est-ce vraiment le cas? Combien de temps faut-il à une personne motivée pour en maîtriser suffisamment les rudiments et suivre une conversation par exemple?

Écrit par : Evariste | samedi, 06 mai 2006

Domino, ne t'en fais pas, je comprends que ce soit de plus en plus difficile... La cousine de mon mari qui est institutrice a une maîtrise d'Allemand (elle est née en 1954). Pour elle aussi c'est très difficile, elle n'arrive pas à obtenir son concours.
Remets toi et bon week end.
J'ai publié une note sur la musique de Eric CLAPTON et sa vie sur mon blog. Va te détendre en écoutant un CD, n'importe lequel que tu possèdes dans ta discothèque et ne pense plus à rien d'autre...

Écrit par : elisabeth | samedi, 06 mai 2006

Je donne des cours dans un comité de jumelage à des adultes très motivés. Je dois dire que cela dépend. Certains ne connaissaient pas un mot l'an dernier (en janvier 2005). Maintenant 1) Ils prononcent tous bien. 2) Ils formulent tous de petites phrases. 3) Une personne qui
a sa fille en Allemagne regarde tous les jours des recettes de cuisine à la TV allemande, elle commence à comprendre des petites phrases, même intuitivement sans les avoir apprises quand elles reviennent souvent.
Je pense que dans 2 ans elles seront capables de tenir une conversation en comprenant le sens général des conversations. 4) En général ce qu'ils trouvaient difficile cette année est facile cette année. Je leur dis que ce qu'ils trouvent difficile cette année sera facile l'an prochain. Ils commencent les infinitives, les subordonnées et les relatives. Ils ont employées ces dernières d'une façon presque intuitive à partir du moment où je leur ai expliqué que le relatif était presaue toujours l'article défini de l'antécédent.

Écrit par : domino | samedi, 06 mai 2006

Mon commentaire ci-dessus était une réponse à Evariste.
Ceci dit l'allemand n'est pas difficile pour moi. Au bout de quatre ans et demi détude scolaire de l'allemand (de la quatrième à mon premier séjour en Allemagne en Terminale), je comprenais quasiment tout ce que les gens disaient. Je me souviens qu'en Teminale, le père de ma correspondante m'expliquat l'histoire des anabaptistes dans les cages de la Lambertikirche (une église) à Münster, et je comprenais toutes ses explications historiques. J'ai tout de suite compris quand il a annoncé à moi et à ma correspondante la mort de Martin Luther King et qu'il disait dans l'encoignure de la porte de la chambre, bouleversé : "Martin Luther King ! Erschossen!" et il nous priait de nous dépêcher de venir voir la télévision. Je chantais les chansons que son père et son frère m'apprenaient à la guitare (je jouais depuis 2 mois) en allemand et je comprenais tout le contenu des chansons et les explications pour la guitare avec les notes en allemand.
domino

Écrit par : domino | samedi, 06 mai 2006

Très bien domino, tu aimes cette langue...

Écrit par : elisabeth | dimanche, 07 mai 2006

Très bien, elisabeth, c'est normal, puisque je l'enseigne...
domino

Écrit par : domino | dimanche, 07 mai 2006

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