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dimanche, 16 septembre 2007

Un mot clef étonnant

Plus de 5% de mes lecteurs des quinze derniers jours sont venus par un mot clef étonnant, un mot clef qui me rappelle des personnes que je n'ai pas vues depuis des lustres :

épinette -Vosges -Baly- Dutertre.

Alors là, je suis restée pantois (pantoise, dis Max, ça se met au féminin?), sidérée. 5% de mes 1500 lecteurs des 15 derniers jours ont cherché Baly (Jean-Loup pour les intimes) et Dutertre (Jean-François pour les intimes), alors là c'est une marée de souvenirs qui me remontent dans la tête, une espèce d'immense nostalgie qui vient du temps passé, et il y avait aussi Yvon Guilcher, le prof agrégé d'allemand, qui faisant 12 heures en classe préparatoire avait le temps de consacrer la moitié de sa vie à la musique.

Et qu'est-ce que je l'enviais, moi qui avait 18 heures qu'il consacre la moitié de sa vie à la musique!

Je jouais déjà de la guitare, et de l'épinette des Vosges. Nous étions les fidèles du stage de Gérardmer où je suis allée durant trois années à la fin des années 70 et au tout début des années 80.

Je ne sais pas comment ils sont maintenant, mais je les revois jeunes, Yvon le danseur avec sa belle voix chatoyante (ils avaient tous les trois des belles voix, Mélusine), Jean-François avec sa vielle et son épinette à tête sculptée et ses cheveux tout doux et ondulés qui lui encadraient le visage, Jean-Loup avec ses cheveux brun et raides qui lui allaient jusqu'aux  épaules, son accordéon diatonique et ses contes. Et toutes les blagues qu'ils racontaient entre les chants et les danses pendant les concerts.

"Mélusine est le seul groupe  au monde..... " silence, la salle halète...."qui est composé de Jean-François Dutertre, Jean-Loup Baly et Yvon Guilcher", pendant la longue phrase, la salle a retenu son haleine, la salle s'esclaffe.

Et mes autres professeurs d"épinette, Anne-Françoise Turine qui connaissait Julos Beaucarne, Anne Osnowicz du Clemencic Consort, et Michel Colleu, le normand  de Jolie Brise....

Et tous les stagiaires qui venaient de toute la France, de Belgique  et de Suisse. Toute la francophonie européenne réunie.

Il y a eu aussi le stage de danse avec Marc Peronne et son accordéon diatonique et Dominique Paris et sa vielle à roue.

Je me souviens qu'une année je m'occupais de quelque chose au niveau des repas, mais je ne sais plus quoi, peut-être était-ce le nombre de convives que je devais demander à chaque repas pour la fois suivante.

Le concert des stagiaires en rond où chacun jouait ce qu'il voulait, même si ce n'était pas de l'épinette et où j'ai présenté l'une de mes premières oeuvres guitaristique.

C'est l'époque où j'écrivais mes premières chansons, où du moins la musique j'en écrivais la musique,  car des paroles attendaient depuis mon adolescence.

Il y a eu aussi le week-end de décembre à Zuydcoote et la semaine des vacances de Pâques à Zuydcoote, où l'on dansait des rondes chantées entre les cours d'épinette et où on se promenait sur la plage balayée par le vent d'hiver.

Je me revois avec mes longs cheveux châtains clairs dorés (qui sont devenus grisonnants depuis), et mes jupes indiennes mauves, mes foulards indiens mauves noués autour du cou, mes tee-shirts roses et mauves, et mes robes indiennes recouvertes de motifs dorés. Et j'étais encore toute mince.

Et on allait chez les luthiers des Vosges, chez Louis Georgel et chez Christophe Toussaint. Je me souviens aussi avoir vu jouer Laure Gravier, la dernière joueuse d"épinette des Vosges vraiment traditionnelle qui était alors encore vivante. Le premier soir où je suis arrivée à Gérardmer.

Et tpus les autres stagiaires...

C'était le bon temps, on était jeunes profs, on avait toute la vie devant nous, mais cependant on avait une espèce de nostalgie qui gorgeait notre poitrine lorsque s'élevait le son de la veille de Jean-François. Je me souviens de la première fois où j'ai entendu la vielle à roue, j'étais pétrifiée par les sentiments qui arrivaient en moi, comme si j'avais entendu ce son dans une autre vie, dans un lointain passé. J'imaginais de vastes campagnes, des montagnes, des forêts tout ce qui avait fait le passé de nos ancêtres.

Je pensais être dans ce passé, et la vie qui à l'âge de presque trente ans s'ouvrait devant moi, était pleine de promesses musicales, je croyais que je vivrai plein d'aventures, que je partirai par les chemins, mes instruments de musique sur le dos, espèce de femme orchestre. Mais je n'ai pas réalisé mes rêves. Je suis venue de la grande ville et les gens de la campagne ne m'ont pas trouvée belle.

Jamais, je n'ai imaginé le web, passer l'été devant mon ordinateur...

Non, ma vie était musique, j'étais toute musique, je n'étais que musique. Les langues elle-mêmes étaient des musiques.

J'étais épinette, j'étais vielle, j'étais guitare, j'étais flûte, j'étais ma voix, j'étais tout cela, chaque instrument dont je jouais était une prolongation de mes mains.

Je vivais intensément je crois, mais le folk a vraiment été notre musique.

Un jour, ils sont venus à Etréaupont, dans l'Aisne, faire danser les gens en plein air, dans les collinnes de Thiérache. Dans les vertes patûres et les collines, fin Juin, aux feux de la Saint-Jean, c'était beau!

Is étaient aussi venus un jour faire un concert dans mon collège d'alors, et quand tout à coup, ils m'ont dit "Bonjour Dominique!" au milieu du concert, toute la salle et mes collègues qui ne savaient pas que je les connaissais étaient sidérés, et quand ils sont venus me faire la bise à la fin du concert, alors là!  Toutes mes collègues  étaient  pâles d'envie.

domino

PS: Je remercie ceux qui ont cherché ces deux noms Baly et Dutertre sur mon i-grimoire (mais que diantre cherchiez vous ici?) pour avoir été les instigateurs de ce texte.