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vendredi, 18 juin 2010

Comme une enfant...

Doofie, mon personnage de roman-théâtre, TZR d'allemand dans le roman,   écrit dans son journal :

1) J'ai 59 ans et lorsque proviseurs et principaux, proviseures et principales me parlent, ils me parlent souvent comme si j'étais une enfant. Et pourtant, la plupart du temps, je suis plus âgée qu'eux...

2) Au mois de décembre, alors que je faisais un remplacement dans deux établissements, l'un des établissement n'arrêtait pas de téléphoner chez moi, et faisait le siège de mon téléphone, alors que j'étais en classe en train de faire cours aux élèves de ce même établissement! Ils se sont excusés lorsque je leur en ai parlé le lendemain, en disant qu'ils téléphonaient à des parents d'élèves qui avaient le même nom de famille que moi, parce que ceux-ci  n'avaient pas payé la cantine. Sur la liste d'élève, la secrétaire avait porté mon n° de téléphone à côté du nom de l'élève!

Comme c'étaient les premiers cours que je devais faire dans l'établissement, je pense que c'était un prétexte et qu'ils ne m'avaient pas vu entrer.

3) J'ai râté le coche pour m'inscrire à la préparation pour une seule épreuve d'oral d'agrégation interne pour l'année prochaine, soit, mais cela n'empêche pas de préparer l'agrégation quand même!

4) Je dois travailler jusqu'à 65 ans pour avoir toutes mes années de cotisation pour la retraite, et pourtant on veut me dégoûter en me donnant des postes de plus en plus loin, avec des élèves de plus en plus difficiles, dans des ZEP, pour me faire partir à 60 ans, c'est à dire dans moins d'un an, mais je tiens bon. Si je pars à 60 ans, mes revenus mensuels seront en dessous ou juste au dessus du seuil de pauvreté, alors que j'ai bossé certaines années de 70 heures à 105 heures par semaine pour un lycée où les 7 classes que j'avais avaient des manuels différents les uns des autres.

Certaines années on a été jusqu'à me donner toute l'année en documentation, alors que je passais l'agrégation interne d'allemand et que je suis bi-admissible en allemand pour me dégoûter aussi et alors que je n'ai plus aucun ordre. La documentation m'a dégoûtée de la minutie avec laquelle je rangeais jadis ma maison. Je ne range plus rien.

C'est pourquoi l'inspecteur du 22 mars 2002,  alors qu'il m'inspectait dans un lycée où je me sentais bien depuis 10 ans que j'y étais (c'était un poste ministériel de certifiée) avait raison lorsqu'il disaient "Je vois l'avenir très noir pour vous!". Cet inspecteur doué de don de voyance, avait vu que mes 14,5 kilomètres de route quotidienne allaient se transformer en remplacement dans deux établissement distans de 60 km l'un de l'autre, que au lieu de faire de l'allemand à des classes pas trop nombreuses (c'est souvent le cas de l'allémand), j'allais me payer toute la permanence dans deux salles de CDI séparées par une porte à deux battants, qu'au lieu d'élève assis, j'allais avoir des élèves qui cherchent des documents dans un coin et dans un autre ceci à 32 km de chez moi, soit 64 km de route au lieu de 29km AR, qu'en allemand, j'allais avoir du collège au lieu d'un lycée, de ZEP parfois Zone Viiolence, au lieu d'un lycée relativement tranquille, Que mes trajets allaient toujours s'allonger, au fil des années. Bref, il avait su déjà que de ce lycée où c'était presque la planque (j'ai des collègues, même chahutés, alors que je ne l'étais pas, qui y sont restés durant toute leur carrière qui touche à sa fin) je serai nommée TZR et appelée à faire des remplacements de plus en plus loin.

Certes, à cette époque, j'étais parfois en mai ou en juin appelée dans d'autres régions pour interroger au BTS, ou à l'autre bout de la région en dialgonale à 250 km pour interroger au bac, mais ce n'était que pour une durée de 2 ou 3 jours au maximum et on dormait à plusieurs collègues dans le même hôtel, ce qui est concevalble encore pour un mari, mais dormir tout les jours pendant un ou deux mois à l'extérieur avec des horaires étalés sur 5 jours de la semaine quand vous êtes une femme de 59 ans et que votre mari a une soxiantaire bien sonnée, au risque de ne pas pouvoir se porter assistance en cas de problème, ce n'est pas la même chose. Les jeuines pevent encore le faire et d'ailleurs durant les 2 premières années du mariage Schnelly dormait à 50 km de chez moi 4 nuits par semaine, parce que pas motorisé et avec les communications de l'époque, il ne pouvait pas rentrer entre deux. Mais on était jeune, ce n'était pas pareil. On se demande si on ne veut pas nous faire mourir pour ne pas payer nos retraites. Mais Doofie ne veut pas mourir si jeune...

Pour Doofie qui n'est pas moi (toute ressemblance avec la réalité ou des faits ayant réellement existé est totalement fortuite)

domino