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vendredi, 26 août 2016

Schnelly, un Don Juan?

Roman-théâtre

 

Doofie aurait dû se méfier. Et depuis longtemps, avant même de faire sa déclaration d'amour, sur le campus universitaire en mars 69, après avoir construit un bonhomme de neige, nommé Arthur,  avec Schnelly.

Elle a laissé tomber le gentil petit ami qui jouait de la guitare comme elle, parce qu'elle s'était amouraché de ce grand garçon brun qui se vantait d'avoir couru le 400 mètres en 48 secondes (et actuellement à 68 ans, il marche avec une canne, comme quoi le sport....), qui était fort en allemand, puisqu'il venait d'un lycée franco-allemand, mais qui n'aimait pas la poésie, une passion de Doofie, ne jouait d'aucun instrument de musique alors que Doofie jouait de la gutare qu'elle étudiait au conservatoire, et chantait faux les chansons en allemand, et les chansons des colos de vacances, son job d'été.

Les colos de vacances, parlons-en! Quand Doofie a connu Schnelly, il lui racontait son premier monitorat, dans une colo franco-belge avec des flamands. Même s'il était responsable des petits garçons qui détestaient cueillir des fleurs lors des ballades à pied et avaient préparé contre lui une farce gigantesque contre lui, qu'il avait, bien qu'il n'avait jamais fait de néerlandais, déjoué, grâce à la compréhension de cette langue qu'il comprenait par l'intermédiaire de son dialecte allemand.

Mais ce qui l'intéressait surtout, c'était le groupe des ados dans lequel se trouvaient deux filles flamandes qui avaient le même patronyme qu'un célèbre général allemand de la seconde guerre mondiale. D'ici à dire que Schnelly qui se proclamait pacifiste, tenant des idées de Joan Baez, de gauche, et féministe de surcroît (il n'y a actuellement pas de plus grand macho que lui!), aurait caché son jeu et aurait été nazi, il n'y a qu'un pas; Sa mère avait été dans les Hitlermadchen et son oncle, tué dans la division du célèbre général en question,  dans la Hitler-Jugend. C'était obligatoire, a-t-il raconté à Doofie, son grand-père avait donné trop a mangé aux prisonniers soviétiques qu'il avait sur sa ferme, et on a envoyé sa mère au travail obligatoire où elle était cantinière et controlleuse sur les trains de la Baltique et son oncle se faire tuer comme conducteur de tank au front. Ce n'est que quarante ans plus tard que Doofie se doute de quelque chose et qu'il a menti sur ses idées politiques.

Bon, bref, les deux filles flamandes, il en a parlé à Doofie et il allait rendre visite à la famille flamande, le week-end, dès qu'il pouvait. Schnelly, même déjà professeur avait le don de s'incruster dans des familles, si possible relativement aisées, et de se faire inviter aux repas. C'est ce qu'il fait aussi avec la famille de Doofie. Doofie rencontrait tous les vendredi après-midi sa binôme dans la maison de ses parents et ce binôme se transforma vite en trinôme avant même que Doofie fit sa déclaration.

Mais Doofie ne s'est pas méfiée, en fait, c'était la grande époque des copains, la fin des années 60 et le début des années 70. Et on ne faisait pas trop attention, si un garçon avait beaucoup  de copines ou une fille beaucoup de copains (la meilleure amie de Doofie, décédé à l'âge de 45 ans, changeait de petit ami tous les trois mois, Doofie n'eut qu'un seul petit ami avant Schnelly, bien qu'elle était assez courtisée. Du fils du pharmacien qui faisait des études de français et lui avait écrit une lettre dans un style sublime, à l'étudiant en médecine qui est devenu un éminent chercheur en neurologie, jusqu'à l'étudiant noir en sciences sociales qui la jugeait comme très mystérieuse, elle aurait pu avoir de beaux partis. Le fils du pharmacien était venu voir le père de Doofie et avait demandé à l'emmener danser, mais son père n'a pas voulu et l'a évincé!

Bref, la grande époque des copains... Doofie a commencé à emmener Schnelly aux boums des copains et de sa meilleure copine, généralement organisées dans les maisons par les parents, mais Schnelly qui ne savait pas trop danser, était considéré comme quelqu'un de certes sympathique, mais de raide et guindé.

Ensuite, Schelly s'est incrusté dans d'autres familles. Après de sa deuxième série de colos, il nous rabâchait les oreilles avec l'un de ses colons qui était somnambule et chantait debout sur son lit en pleine nuit 'Les gaulois sont dans la plaine...". Que son colon ait été somnambule, c'est fort possible, mais qu'il ait chanté les gaulois sont dans la plaine, c'est une autre histoire... car Doofie vois mal un enfant, même en 1969 chanter," Les gaulois sont dans la plaine". S'il avait chanté la Marseillaise ou l'Internationale, cela l'aurait moins étonnée. La deuxième anecdote de cette colo était que c'était une colo d'équitation, et que la palefrénière l'avait fait monter sur un "canasson" particulièrement nerveux, qui a failli l'envoyer dans les branches des arbres, quand Schnelly a cru que pour freiner il fallait tirer sur les rênes, alors que c'était le contraire. Bref, si Schnelly ne s'était pas baissé à l'approche des arbres, avant que le "canasson" le vide, les amours de Doofie et de Schnelly se seraient arrêtées là.

Sans compter le jour où voulant faire la même chose que Doofie, il s'était inscrit dans son club de judo et a porté un plâtre gigantesque après s'être cassé le petit orteil, et que Doofie a dû lui porter les cours chez sa marrainne, pendant tout le temps qu'a duré son absence.

En plus, malgré s compréhension naturelle du néerlandais lors de sa première colo, il avait échoué à la session de juin à son UV de néerlandais à laquelle Doofie avait eu une mention très bien, et Doofie a passé ses vacances, alors qu'elle avait réussi tous ses examens et son DUEL d'allemand en juin, à lui envoyer des exercices et du thème néerlandais qu'elle lui concocté, tout comme l'année suivante en licence, il avait râté son thème oral auquel Doofie avait eu 12/20, et elle lui choisissait des textes à traduire dans les livres qu'elle lisait pendant les vacances, même dans les club des cinq de sa petite soeur.

Bon, bref, Doofie n'avait pas vu que durant la même période, toujours en colo après la famille des deux filles flamandes et celle de la palefrénière, il s'était inscrusté dans la famille d'une fille qui habitait sur la même digue de mer que la binôme de Doofie en 1968-69. Mais ce n'était pas elle, mais une adolescente de la colo qu'il avait faite, où il était responsable des petits. Schnelly lui montrait même ses lettres, il ne cachait rien. Il est probable que ce n'était qu'une amitié avec cette fille de 15 ans, bien qu'il allait manger le dimanche chez ses parents. Il a refait la même colo l'année suivante.

Dans la résidence universitaire où il était, il y avait aussi deux soeurs, l'une était en allemand et l'autre en médecine, Doofie n'a jamais su quelles étaient ses relations exactes avec ces deux soeurs dont il parlait souvent, et s'il est allée un jour manger chez leurs parents. Mais se lier d'amitié avec deux soeurs a toujours été ujne constante chez lui, il faut voir comment sur le photo de la communion de la petite soeur de Doofie il regarde celle-ci qui commençait à grandir et ne se rend pas compte du regard amoureux de Doofie qui le regarde. Cela ferait, si c'était une peinture, un excellent sujet d'histoire de l'art sur le regard.

Pendant les vacances, il fit aussi de l'aide au devoirs à deux jumelles  leucémiques dans le bloc où habitaient désormais ses parents. La mère n'avait pas été très contente de lui et lui avait "fait des histoires", mais on ne sait pas pourquoi.

Lorsqu'il commença à enseigner, Doofie entendit parler surtout de ses élèves filles, de la championne de sport qui habitait dans la même ville qu'eux, mais il ne le savait pas, à sa meilleure élève qui est devenue plus tard sa collègue de maths.

Entre deux, il alla enseigner dans une académie voisine et il fréquentait assidûment deux familles chez lesquelles il s'était invité, celle de son collègue d'allemand, qui avait deux filles adolescentes et un garçon plus jeune et une femme agréable. Et celle d'une famille qui habitait une maison isolée le long d'une rivière et dont les trois filles au prénoms simples, Anne, Marie et Claire, étaient parmi les meilleures élèves qui soient et dont Doofie n'a jamais fait la connaissance, et il ne rentrait de ce bled isolé dans la campagne que deux fois par semaine. Tout comme au début du mariage d'ailleurs. Doofie ne sait pas ce qu'il faisait entre deux, longtemps après, elle s'est dit que certaines de ses collèges avaient peut-être parmi leurs enfants, les descendants que Doofie n'a jamais eus.

Puis est venu une époque plus récente, jusqu'à sa dernière année d'enseignement à 65 ans passés, ll a fait organiser par d'autres collègues d'autres matières des jumelages et des voyages en Allemagne qu'il accompagnait.

Entre deux il s'est bien incrusté dans le cours d'adultes de Doofie, en particulier une dame assez jeune, le regardait avec une mine rayonnante quand il entrait dans la salle. Cette dame avait deux filles adolescentes... Alors qu'elle ne venait plus au cours depuis un an, une autre élève a insinué devant Doofie qu'elle était enceinte. Comme les filles de cette dame étaient déjà assez âgées, Doofie s'est demandée de qui...

Il a aussi pris des amies à Doofie, par exemple deux anciennes élèves de Doofie qui sont devenues ses collègues.

Le pire, c'est ce qu'elle a découvert sur son smartphone, Doofie a réussi à en faire partir ses deu anciennes, dont il fréquentait la famille, il l'avait larguée lors d'un marché de Noël organisé par les associations de jumelage pour accompagner cette famille, et a apparemment souvent été invité à manger le soir chez eux, pendant que Doofie l'attendait jusqu'à 9 heures du soir dans la gare où ils s'étaient fixés rendez-vous pour rentrer à la maison.

Puis, il y a les collègues qui sont venues avec lui en Allemagne, toutes des femmes, avec lesquelles il correspond encore. Elles ont comme par hasard des filles, dans une famille monoparentale dont elles ont la garde. Il demande des nouvelles des filles adolescentes : que fait-elle maintenant, a-t-elle réussi ses examens et tous ses messages se terminent par "Gros Bisous".

Les collègues d'Allemagne, passe encore, elles sont mariées et sont amies avec leur couple, elles n'ont pas de filles, mais dans leur carte postale et leurs messages sur smartphone, elles nomme toujours Doofie comme un sous-fifre. Adresse : Monsieur Schnelly Schenlly et en bas, bonjour à ta femme...A leurs yeux, Doofie n'est que la femme de Schnelly.

Ensuite, il y a ce qu'elle vient de découvrir, un message envoyé tous les trois jours à une de ses ancienne collègue, divorcée, mère de deux filles dont l'une est en classe et l'autre fait des études (un cas typique chez les amies de Schnelly). Pourquoi tu ne te maries pas avec elle? a pesté Doofie en découvrant les messages, elle est libre et tu apprécies ses filles. Elle est riche,,, elle est en ce moment en Amérique avec ses filles, après avoir passé juillet en Angleterre, une collègue d'anglais. Schnelly en fait plus comme quand il était jeune ou comme dans la famille qu'il a accompagné en Allemagne, il a choisi, la famille monoparentale à deux filles, donc à trois femmes. Son ancienne  collègue lui envoie sur smartphone de jolies photos de paysages faites lors de ses voyages. Avant que Doofie ne les découvre sur son smartphone, elle ignorait tout de cette collègue et de ses photos, il les lui avait bien caché. Où est le temps où il montrait les lettres envoyées par la fille de la digue de mer?

Il s'agit ici d'anciennes collègues plus jeunes que Doofie et pas encore retraitées. Quant à Doofie, même si elle a eu des béguins gardé secrets pour leurs destinataires auxquels elle ne s'est jamais déclarée, elle est toujours restée sérieuse et si elle a bien quelquefois été invitée à des repas entre collègues auxquels participaient généralement aussi Schnelly qui lui a bien volé quelques amitiés, et s'est souvent incrusté entre ses collègues et elle, elle a toujours été sérieuse.

Doofie a fermé les yeux sur ce que faisait Schnelly quand il n'était pas à la maison, pendant quarante ans de mariage, ce n'est qu'à la quarante et unièrme année qu'elle a réfléchi et s'est rendu compte de quelque chose... et qu'elle a fait des recoupements entre les amitiés féminines de Schnelly, au cours des 45 dernières années.

Pour Doofie

 

domino

 

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