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mercredi, 26 mars 2014

Les arbres étêtés

Romant-théâtre

Bêtie : Allo, Doofie...

Doofie : Allo, Dummie, quoi de neuf?

Bêtie : Tu connais les arbres de mon quartier, les grands platanes plantés dans les années 60...

Doofie : Oui, j'étais d'ailleurs dégoûtée... Quand j'étais dans ton académie, j'habitais près de chez toi et ils étêtaient ces arbres tous les deux à trois ans.. De plus en plus court...

Bêtie : Oui, et ils continuent. Il y a deux ans, ces arbres n'avaient plus aucune branche. Elles ont repoussé péniblement, et on avait l'année dernière des jolies têtes vertes, pas trop grandes, mais rien à voir avec les grands arbres qu'il y avait encore quand on est arrivé ici, des arbres magnifiques qui en 30 ans n'avaient jamais été taillés.

Doofie : Oui, je m'en souviens... ce sont d'ailleur tous ces arbres qui nous avaient attirés Schnelly et moi, dans ce quartier, tous ces arbres magnifiques.

Bêtie : Oui, mantenant le printemps est tardif, même s'il n'a pas fait froid... il n'y a que quelques bourgeions sur ces arbres, on attend la verdure avec impatience, et vlan, on est en train de nous empêcher de la voir, ils sont là avec leur camions plein de branchages et leur échelle et sont encore en train d'étêter les platanes de notre quartier parce que quelques personnes ont râlé contre les feuilles mortes en automne.

Doofie : Dans ma ville natale, elles jonchent encore le sol en automne, on ne les ramasse même pas, on trouve ces tapis dorés magnifiques, même les voitures roulent dedans. Les arbres sont immenses.

Bêtie : De plus, ici, on ne peut même pas dire que ces arbres gêneraient les fils électriques parce que ceux-ci sont enterrés dans le sol des trotttoirs, il n'y a même pas de ligne électrique en l'air, les lampadaires ont leurs fils qui rentrent dedans par en-bas.

Doofie : Partout ailleurs, il y a des arbres plus haut que les maisons et souvent même plus haut que des appartements de quatre étages. Tu n'as qu'à aller à Paris, les arbres sont immenses et tout le monde veut les garder ainsi, parce que dans les grandes villes, on a besoin d'oxygène.

Bêtie : En plus faire la taille des arbres au printemps, c'est aberrant; on ne taille jamais les arbres à la montée de sève, sinon, ils n'ont pas le temps de cicatriser et ils perdent leur sève par leurs plaies.

Doofie : Ils ont attendu les élections pour tailler les arbres?

Bêtie : Oui, je n'ai pas été votre, c'était la liste du maire apolitique contre certains de ses anciens adjoints apolitiques comme lui, avant ils étaient sur la même liste. Deux listes seulement, les adjoints contre le maire...ce sont les querelles internes. Je ne sais pas s'il y en avait contre la taille des arbres, mais apparemment c'est le maire qui est pour la taille des arbres et qui a gagné.

Doofie : Et tu crois que l'autre liste était contre la taille des arbres.

Betie : Les programmes n'étaient pas explicites : abstention!  Que ce soit d'un côté ou de l'autre, ils sont contre la nature qu'ils ont à profusion autour d'eux. On voit bien qu'ils n'ont pas passé leur enfance dans une grande ville dans une rue où toutes les maisons étaient pareilles avec du pavé entre les deux rangées qu se faisaient face, et il fallait bien marcher cinq à dix minutes pour arriver dans les avenues où il y avait des arbres. De plus les panachages n'étaient plus autorisés, sinon j'aurai enlevé le maire et quelques uns de ses anciens adjoints.

Doofie : Il faut que les arbres soient plus haut que les maisons, cela les dissimulent à certains yeux aériens...

Bêtie : Oh, Doofie, arrête... tu ne vas pas encore parler de cela... Mais si tu veux, les arbres cela amène les oiseaux, tous les matins ici avant le lever du jour, on entend les rossignols. Ou les merles... Magnifique...

Doofie : Oh, tu as de la chance... ici, on entend les grillons...

Bêtie : Ah! Cela fait longtemps que je n'en ai pas entendu...

Doofie : Il faudra descendre chez nous aux prochaines vacances... on ira sur la camping au bord de la piscine..

Bêtie : D'où l'on voit la mer scintiller au loin entre deux collines...

(Letimotiv du roman-théâtre!)

Bêtie : J'espère qu'ils ne sont pas en train de déloger les merles et les rossignols..

Doofie : Les rossignols comme to, ma Bêtie...

Bêitie : Ou plutôt comme toi, ma Doofie... Tiens, est-ce que tu sais que j'ai fait un contre-ut #. J'ai vérifié sur la piano du prof de musqiue.

Doofie : Un contre-ut #? C'est bien ma Bêtie, tu redevins soprano comme dans notre jeunesse...

Bêtie : Oui, ma Doofie..

Doofie : Il faudra que je vérifie ma voix...  (Doofie joue quelques notes de guitare qui ressemblent à des arpèges sur quinte et chante en même temps à l'octave au-dessus, car la gutare est écrite une octave plus bas...) Contre-ré! crie-t-elle victoreusement!

Bêtie : Oh, je suis battue, mais pour des femmes qui comencent à aller vers le 3ème âge comme nous, avoue quel l'on chante encore bien, surtout après avoir passé une bonne partie de notre vie à râler sur les élèves paresseux.

Doofie : Oh! Oui! Nous aurions dû faire chanteuse...

Bêtie : Ou politiciennes pour éviter que l'on taille trop souvent les arbres du quartier.. Pour en revenir aux élections, dans la ville d'à côté, la liste d'opposition est une liste contre l'urbanisme à outrance.  Ils ont démoli un ensemble architectural des années 80 avec une place où l'on faisait la fête des associations, deux collèges, un lycée technique, pluseurs blocs d'HLM (passe encore pour les blocs rectangulaires), un pont, qu'ils ont remplacé par un pont suspendu de type Golden Gate, au dessus du chemin de fer... ils ont démoli les vieilles maisons du quartier de la gare, enlevé les arbres centenaires des jardins de ces maison pour construire un centre commercial qui va faire qu'il va y avoir la cohue du côté de la gare... ils voulaient mpeme enlever la salle de spectacle à l'acoustique magnifique qui avait été construite dans les années 80. Bref.... tout cela en même pas 5 ans, les gens ne reconnaissent même plus leur ville. Alors, le maire va sûrement y perdre les élections : les petits comerçants vont voter contre lui, mais aussi les cheminots qui ont pleuré quand on a enlevé leur pont. Par contre, le dossier des deux passages à niveaux entre lesquels les voitures se trouvent parfosi coincés pour un bon moment (quand c'est fermé derrière et fermé devant) , si bien que tout le monde évite de passer par là, ce dossier là est au point mort depuis que je suis arrivée ici dans les années 70!

Doofie : Oui, je m'en souviens aussi de ces passages à niveaux, dit Doofie..

.../...

Pour Doofie et Bêtie

domino

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