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mercredi, 15 janvier 2014

Collègue mort à 64 ans

Roman-théâtre

Du journal de Bêtie

Rapidy vient de m'anoncer qu'un de ses anciens collègues, retraité,  est mort à 64 ans, soit un an et demi de plus que moi et deux ans de moins que lui. (NB pour ceux qui prennent le roman de domino en cours de route, nous sommes professeurs).

Rapidy retraité depuis 6 mois, vient de fêter son anniversaire de 66 ans.

Déjà un collège de Rapidy est mort dans les 50 ans à peine d'un syndôme respiratoire il y a quelques années. Il avait attrapé froid en tombant à l'eau dans une deecente en kayak avec ses élèves et ne s'en était jamais remis.

Moi, depuis hier soir,j'ai encore l'impression que je vais mourir. Je n'ai jamais fumé de ma vie et pourtant, quand je parle un peu plus que 20 secondes (d'une voix sourde et éraillée), je me mets à perdre ma respiration, quand je tousse je vois tout blanc. J'ai du mal à faire partir tout ce qui s'est collé au fond de ma gorge et qui me gêne et le rhume de nez qui s'était calmé reprend. Il y a deux semaines, j'avais l'impression de mourir la nuit, et maintenant, c'est même le jour.

En apprenant cette nouvelle, j'ai regardé les taux de mortalité dans la région où 25% des gens meurent avant l'âge de 65 ans, soit 1 sur 4. Les maladies respiratoires sont la troisièmes cause de décès chez les femmes et la quatrième cause chez les hommes. Ce n'est pas étonnant avec le climat froid et humide. Et on veut encore m'envoyer par monts et par vaux avec les transports en commun,  70 km de chez moi tous les jours, avec des parcours de 25 km enre établissements, à mon âge pour me décourager de rester juqu'à mon taux complet de pension dans deux ans et demi. Comme cela si je meure juste après la retraite, l'éducation nationale ne pourrait pas se mette ma mort sur la conscience; Et ferait l'économie de ma retraite. L'éducation nationale presse le citron jusqu'au bout tant qu'il est encore viable; on me le disait déjà quand j'étais jeune et que je passais une grande partie de mon tamps sur les échanges scolaires : "On ne te remerciera jamais. On pressera le citron jusqu'à ce que tu sois morte. Et on te jetter ensuite". C'est ce que me disait mes deux autres collègues d'allemand.

Et pourtant j'ai une belle voix (j'avais une belle voix jusqu'à il y a un mos environ), mais je n'ai plus une belle voix, elle est éraillée, je joue bien de la guitare, je m'intéresses à plein de choses, je voudrais bien encore faire beeaucoup de tourisme du 3ème âge (Rapidy pourrait déjà avoir les repas de la municipalité, mais je suis encore trop jeune).

Quand je fais des remplacements, si je suis tout juste pour le train le matin, je cours, je cours, et je mets dix minutes pour reprendre mon souffle dans le train, ceci une heure, ou deux heures avant d'aller faire cours, mais tout le monde s'en moque. Quand je suis essouflée comme cela pour avoir le dernier train possible qui me fait arriver à l'heure, les gens se détournent, personne ne se dit que je pourrais mourir sur le champ.

Quand je monte les escaliers un peu plus vite cependant que les deux garçons un peu obèses de quatrième, qui n'ont pas encore grandi et ont encore la taille des cinquièmes, et que ceux qui ont des grandes jambes dans la classe sont déjà depuis longtemps en haut de l'escalier, j'arrive toute essouflée. Généralement, il n'y a que les plus petits qui s'en aperçoivent, les autres, les grands, ça leur est égale que "mamie" soit complètement essouflée pour commencer son cours.

Au rectorat ça leur est égal aussi, d'envoyer les TZR agés sur les routes, le plus loin de chez eux possible à l'autre bout d'une zone de remplacement qui fait 100 km de large (si au moins on leur donnéait un logement de fonction, mais rien comme TZR vous devez farei la route tous les jours de votre domincile. Ils envoent "mamie" bientôt 63 ans, par monts et par vaux en plein hiver, dans une région humide et froide où 25 % des gens meurent avan 65 ans, Mamie qui a une belle voix de mezzo et joue merveilleusement bien de la guitare, mamie dont les compositions vocales, instrumentales, ne seront bientôt plus que des souvenirs dotn quelques bribes traineront ici et là sur internet alors qu'elle aurait pu en faie une deuxième carrère après 65 ans.

Bon, vous voyez qu'on est rien, dans cette région humide et froide où il fait à l'heure qu'il est à peine jour, à onze heures du matin à peine jour, toutes les lampes sont encore allumées. Il n'y a que de l pluie et on entend légèrement le vent, toujours, l'humidité, à peine chassées par nos deux souffleries d'appoint, qui font monter la tempéraure de la maison à 17 °C, car mes travaux de rangement n'étant toujours pas terminés dans mon garage et ma chauferie, il n'y a toujours pas moyen de mettre le chauffage central en route.

Rapidy fait obstruction pour les travaux de rangement, il a toujours mieux à faire ou à dormir (comme maintenant). Ou bien il est dans la cuisine à me faire à manger ou à bichonner les verres pendant une minute chacun (au début du mariage, il a cassé tous les verres en crystal qu'on m'avait offerts en appuyant trop fort dessus lorsqu'ils les essuyait, le premier verre de crystal cassé aurait dû lui servir de leçon et lu faire doser ses efforts, mais non, il a continué en appayant avec force surles verres de crysta pour qu'il n'y ait pas une seule trace dessus, mais de mon "service à limonades", il n'y a plus que la caraffe.

Bon, je vais un peu mieux après m'être épanchée, moins d'étouffement, mais toujours cette envie de tousser qui me gratte à la goge et cette voix sourde qui ne monte plus. Enfin 5 jours sans sortir un son (du 2 au 6 janver), c'était encore pire, car je me demandais si ma voix existait encore. Rapidy était trop sourd pour comprendre mes chuchotements, et ne comprend de toutes façons rien à mes gestes.

Pour Bêtie

Dominique 

 

 

 

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