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vendredi, 13 septembre 2013

Les profs de langue toujours en formation pendant les vacances..

Roman-Théâtre

Bêtie avait reçu à son retour de formation de trois semaines à 'létranger, une lettre du recteur ou de ses services, lui indiquant qu'elle n'avait aucune excuse de n'être pas allée à un rendez-vous le 8 juillet (alors que la sortie des classes de collège et elle avait enseigné toute l'année en collège était le 5 juillet), disant que le devoir du professeur était de se former durant toutes les grandes vacances. Bref, un professeur n'a jamais de vacances.

En fait, elle n'a pas voulu dire dans sa lettre d'excuses écrite avant son départ pour sa formation à l'étranger, qu'elle partiait en formation, car bénéficiant d'une bourse pour cette formation, si elle avait fait un départ décalé pour honorer ce rendez-vous (décalé de 3 jours, car la formation commençait le dimanche à midi et il y a une journée complète de route, si elle était partie le lundi soir, elle serait arrivée le mardi soir et aurait râté deux jours et demi de formation, et aurait perdu sa bourse d'études, qui demandait une assiduité. C'est pour cela qu'elle n'a pas voulu le dire à l'avance.

Bêtie avaot en effet une bourse d'études pour trois semaines de cours de langue, certes pas dans sa matière, mais cela pouvait   quand même  lui donner des idées à la fois sur le plan pédagogique, et la faire metre dans la peau de ses élèves en lui montrant qu'étudier une langue (de plus à déclinaisons comme l'allemand, mais des déclinaisons très différentes, beaucoup plus proches du latin que de l'allemand, même si sur le plan du vocabulaire cette langue n'a rien à voir avec le français et l'allemand). Mais là-bas, elle a parlé aussi allemand, car il y avait des allemands dans la classe (trois allemands bavarois et une autrichienne sur les neuf élèves du groupe), et une excursion d'une journée en Bavière était aussi au programme. Et de plus ils on ttraversé l'Allemagne du Sud de fond en comble avec des petits trains régionaux (De l'Ortenau-Express à l'Oberplälzer Bahn)  à l'aller et au retour avec une longue attente en pays allemand à Stuttgart  à l'aller et à Munich au retour.

Pour son mari qui l'accompagnait sur place, c'était des vacances, les dernières de sa carrière puisqu'il prenait sa retraite au 1er août (pourquoi le 1er août et pas le 1er septembre? Il n'aura eu que trois semaines de congés payés pour sa dernière année de travail. Je trouve cela bizarre, mais enfin, comme nous avons un compte commun, nous nous sommes encore fait rouler.

Ceci dit, je voulais rappeler qu'un professeur de langue est toujours en formation pendant les vacances dès lors qu'il passe ses vacances dans les pays des langues qu'il enseigne.

Bpetie et son mari ont quasiment durant toute leur carrière passé une bonne partie de leurs vacances de Noël, de Février, de Pâques et les grandes vacances en Allemagne. Quand ils étaient jeunes, ils avaient trois "points de chute",

- Chez la correspondante de Bêtie, que l'on invitait aussi à la maison en retour, comme son mari ne parlait pas français, on parlait alors aussi allemand à la maison,

- Dans la famille de son mari,dont la mère est d'origine allemande, on y passait souvent deux semaines en été, on allait chez la belle-soeur passer la nouvelle année en Allemagne avec le feu d'artifice, bien que l'on "devait" passer Noël chez la mère de Bêtie en France qui l'exigeait.

- Pendant une  dizaine d'années après avoir passé deux stages linguistiques en cours d'été de trois semaines, en RDA, c'était moins cher qu'en RFA, ils ont été régulièrment invité chez des amis de RDA en Thuringe, non loin de la ville des classiques, et ils ont pu y faire un tourisme culturel intense et visiter aussi le Nord de la RDA et les abords de la Baltique. Ne dites pas de mal de nous, Angela Merkel, bien que fille de pasteur, ce qui balaiera pas mal de préjugés des français sur la question,  est une pure émanation de la RDA, qui a eu la meilleur note possible du bac et est docteur-professeur de sciences physiques. Angela Merkel, bien que d'un parti de droite, n'a jamasi caché qu'elle était de la RDA! Ce qui fera tomber aussi quelques préjugés aux français.

Pas tous les français ont des oeuillères à ce propos, je connais des adultes français actuels qui enfants ou adolescents ont été en colo en Allemagne (en RDA, précisons..) et en ont gardé un souvenir émerveillé.

Un quatrièeme moyen de formation et non des moindres était le camping. Outre la dextérité manuelle que réclamait le montage de la tente... ce qui ne demandait certes pas de formation, mais était toujours un terrain de discorde avec son tendre et cher époux qui ne tirait pas les tissus de la tente dans le sens où il fallait, les séjours pédestres en Allemagne (les 2/3 du tour de Sarre à pieds, plus la Bliesgauschleife), et les longues randonnées dans les Alpes de la Suisse alémanique et les Alpes autrichiennes, et celles du Tirol du Sud, (Italie, Dolomites) où il n'était point nécessaire de connaître l'italien pour se faire comprendre quand on est germaniste... tout cela, c'était leurs vacances. Même si son mari y parlait sa langue maternelel (il la parlait aussi copieusement à la maison, ce qui fait que Bêtie était toujours en formation, puisque sa langue d'enseignement n'était pas sa langue maternelle, mais était la langue de son époux, donc, en constante formation alors que lui ne l'était pas. ce qui était formation pour Bêtie (en langue et en civilisation) n'était pour lui que formaiton dans la connaissance des pays de langue allemande au nombre de quatre à l'époque, puisque l'Allemagne comptait pour deux pays, et non formation linguistique. Bêtie qui étudiait les livre-guides de randonnée, achetés bien sûr comme la plupart de nos livres de formation, sur nos salaires, se perfectionnait  par la-même en lisant les  noms des plantes de montagne, des reliefs géographiques de haute et de moyenne montagne dont ces guides étaient friands, lisait les cartes de randonnée, guidait son mari par monts et par vaux (Habituées aux cartes depuis son plus jeune âge, alle rêvait d'ailleurs d''être cartographe, mais n'a jamasi trouvé la formation, elle a été aussi guide d'un club de randonnée en plaine, Bêtie n'avait aucun mal à lire toutes ces cartes). Vous comprenez maintenant pourquoi Bêtie est incollable en noms de fleurs, de plantes, d'animaux sauvages, d'oiseaux... en allemand, le Auerhahn et la Gemse particulièrement émallaient ses lectures, bien qu'on  ne voyait jamais le Auerhahn et que la Gemse était rare et sauvage, mais que les petits chevaux Haflinger (des genres de pottok basques), venaient à proximité.  Et le glacier où on a trouvé  Ötzi, elle le connait.

Bien sûr, on ne passait pas forcément toutes les vacances dans les pays de langue allemande, à une époque où les vacances d'été allaient du 1er juillet au 12 septembre, les vacances de novembre (3 jours) et de féviier (8 jours) étant plus  courtes, Bêtie et son mari se permettaient quand même un petit séjour à la mer du 1er au 9 septembre environ, quand c'était devenu désert... et deux ou trois fois dans leur jeunesse et plus souvent dans les années 90, des stages de musique  de 10 jours, souvent dans l'Est en pays frontalier, donc avec des incursions en Allemagne et en Suisse. Et la sonorité de l'alsacien dans l'oreille.

Bref, toutes nos vacances où presque, tournaient autour de notre langue d'enseignement, sans compter que le loisir principal de Bêtie, la musique, était aussi beaucoup influencé par l'allemand : elle chantait des chansons allemandes, lisait des partitions avec les introductions en allemand, chantait des Lieder allemands, apprenait ou plutôt se perfectionnait en gutare sur des méthdes  allemandes, écoutait des disques de chanteurs et de groupes (à l'époque folk) allemands, était abonnée à de revues de guitare et de musique folk et de chanson allemandes, Ne demandez pas si elle les a encore, elle ne vous les prêtera jamais : elles valent maintenant un fortune. Bref, tous ses loisirs tournaient autour de l'allemand. Elle jourait sur des flûtes à bec de RDA et une flûte soprano Moeck allemande.

Parmi les séjours en Allemagne, il faut aussi compter les marchés de Noël, parfois au rythme de plusieurs par an, dont certains les samedis et dimanches, hors temps scolaire, les voyages de jumelage, ceux  avec les élèves, une partie était hors temps scolaire, par exemple si'l y a un samedi ou un dimanche dans le voyage ou plusieurs dimanches dans le séjour, ce qui était encore le cas dans les années 70/80, les voyages de jurelages de ville hors temps scolaire, avec travaux d'interprétation, frait gratuitement,  à la clef (et même quand on est interprète, certaines associations demandent de payer le voyage). Même quand les allemands sont en France, on leur parle en allemand directement, on les renseigne quand on les rencontre dans la ville, on les guide. .. en dehors des heures officielles de rencontres ou d'interprétation.

Et encore maintenant, même si elle s'est diversifiée sur d'autres langues et matières et devient plurilngue... et a deux nouvelles passioss la généalogie (qui la ramiène en partie à l'Allemagne et à la Suisse Alémanique, car elle a, sans le savoir des ancêtres à Coblence, en Hesse et en Suisse germanique,) et le plurilinguisme, avec lEurope Centrale (dont font partie accessoirement l'Autriche et l'Allemagne), elle consacre une bonne partie de son temps à l'allemand, elle enseigne bénévolement l'allemand à des adultes qui ne pourraient pas se payer des cours particuliers,  elle lit des revues et des journaux en allemand, des livres son allemand, des cours en allemand, écoute des chanteurs allemands, regarde le Tagesschau en allemand, bref, toutes ces petites choses qui, bien que ne faisant pas partie directement du travail, font quand même un peu partie de notre métier et de notre formation. En fait, on est en quelque sorte azimutés sur notre matière...

Et en plus quand on a préparé l'agrégation pendant des années, je ne vous dit pas... on est vraiment, comme on dit, des germaniste jusqu'au bout des ongles.

Et la question d'élèves qui vous met à terre quand vous arrivez sur un remplacement, ou alors parfois tardivement après un mois de remplacement : "Vous êtes déjà allée en Allemagne, Madame?"

Cela me scie liittéralement quand j'entends une telle question...  (Et pour Bêtie, c'est la même chose) j'ai passé des jours et des jours, des semaines et des semaines, des mois et des mois en Allemagne, et quand ils me posent - naïvement, certes! - cette question, j'en tombe presque à terre et je me fâche : "Mais enfin, comment pouvez-vous imaginer une seule seconde qu'un professeur d'allemand n'ai jamais été en Allemagne? Cela tombe sous le sens, qu'un professeur d'allemand va souvent en Allemagne ou en Autriche." Parfois, on se demande s'ils le font exprès, mais malheureusement, non!

domino

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