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vendredi, 15 avril 2011

Choisir : ses enfants ou ceux des autres...

Du journal de Doofie :

En tant que titulaire en zone de remplacement, et étant devenue TZR à 52 ans après avoir été sur des postes fixes, je vis depuis un moment le fait que des jeunes enseignantes font des enfants au détriment de leurs élèves;

En effet, si Schnelly et moi, nous n'avons pas eu d'enfants, c'est tout simplement que l'on s'est dit qu'il fallait choisir. en calculant que je travaillais quand j'étais sur un poste fixe en lycée de 70 à 105 heures par semaine, nous nous sommes dit qu'il était impossible de mener de front sérieusement ce métier et l'éducqation d'enfants à soi.

Il fallait choosir : avoir nos propres enfants et changer de métier ou faire ce métier à fond et ne pas avoir d'enfants;

Comme Schnelly voulait absolument rester professeur, nous avons choisi de ne pas avoir d'enfants car l'enseignement est un sacerdoce. On entre en enseignement comme on entre en religion, même dans les établissements publics et surtout dans ceux-ci.

Schnelly et moi, nous avons sacrifié nos possibilités d'enfants à nous à notre enseignement.

Nous avons sacrifié nos propres enfants aux enfants des autres.

Moi, j'avais bien envie d'avoir des enfants, mais je me disais, que s'ils me demande de les aider à faire leurs devoirs, je devrais leur répondre "Attends, il faut d'abord que je finisse de corriger ceux de mes élèves", et qu'ils me répondraient : "Mais maman, quand tu aura fini de les corriger, je serai depuis longtemps en train de dormir".

C'est pourquoi, je n'ai jamais eu d'enfants.

Et depuis que je suis TZR, régulièrement on me dit "votre collègue va prendre un congé de maternité, voulez-vous venir la remplacer?" Je n'ai pas le choix, je suis obligée de remplacer celles qui sacrifient leur vie professionelle et leurs propres élèves pour élever des enfants à elle, ou bien qu'elles adoptent rien que pour elles, les égoïstes!

Quand j'étais jeune prof et donc encore bien en âge d'avoir des enfants, sans se soucier de savoir si je 'n'étais pas en début de grossesse (mais ça n'est jamais arrivé), une collègue me disait : "Toi, tu peux t'occuper de l'échange parce que tu n'as pas d'enfants, moi je ne peux pas, je dois m'occuper de mes filles".

Cettte personne arguait du fait qu'elle avait des enfants pour travailler moins.

Pourtant, si elle avait travaillé dans une entreprise, elle aurait eu le même horaire que les autres, dans une entreprise 40 heures, c'es t40 heures, que l'on ait des enfants ou non. Il n'y a que les enseignantes qui invoque le fait qu'elles ont des enfants pour refiler les travail en plus à celles qui n'en ont pas.

Maintenant que je suis TZR, les professeures qui font des enfants et se font remplacer par moi, la vieille mariée sans enfants, au prix de longues routes, alors qu'elles habitent souvent près de leurs établssements, viennent me présenter leur bébé en fin de remplacement.

"Hein, qu'il est beau mon gosse!"

Et moi je pense, et tu auras du temps pour l'aider à faire ses devoirs,? Tu vas sacrifier tes élèves à tes enfants?

A un moment je ramassais toutes les copies deux fois et je mettais la première fois des codes pour que les élèves corrigent leurs fautes, puis je contrôlais une deuixème fois leurs copies, en mettant un bonus s'ils avaient réussi à corriger leurs fautes. Les collègues me disait, c'est bien, mais on n'ira pas dire que tu fais cela au proviseur, parce qu'après, il exigera que nous fassions de même, et ça nous prendrait trop de temps. Parmi les trois collègues qui me disaient cela, il y avait un professeur célibataire, une professeur en couple sans enfants, et une professeure en couple avec deux enfants. J'étais moins bien notée administrativement que ces trois collègues.

Bon, nous avons sacrifié les enfants que nous aurions pu avoir éventuellement, aux enfants des autres. Leurs parents ne nous en remercient même pas et écrivent des lettres contre moi, font des rapports sur moi.

Nous n'avons pas eu de vie familiale pour vivre à fond notre métier de prof et le faire à fond.

Et maintenant on envoie par monts et par vaux, mon corps fatifué remplacer les jeunes femmes sportives en pleine forme qui ne pensent qu'à faire ce que demande la France :du sport et des enfants, du moment qu'elles les ont enfanté, cela suffira pour qu'on leur ajouté des annunités sur leur retraite, même si elles n'ont pas eu le temps de s'en occuper.

Et elle viennent  dire à celle qui a sacrifié son envie de maternité pour son enseignement  "Alors, il est beau mon bébé?" (maintenant il est trop tard, j'ai dépassé l'âge et la famille a arrêté de me demander à chauqe fête de famille : Alors c'est pour quand que vous nous en faites un?" Et nous de répondre par un sourire gêné.

domino

 

 

 

 

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