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lundi, 24 août 2009

Ma vantardise..

Bon, parlons maintenant de ma vantardise...

Certains m'ont dit que j'étais une "m'as-tu-vue", une "vantarde", parce que j'ai écrit sur mon blog que je suis bi-admissible.

Moins vantarde que d'autres...

Je me souviens à ma première rentrée dans lycée-où-j'ai-travaillé-dix-ans avoir rencontré pour la première fois Monsieur Je-sais-tout, bi-admissible alors, passé agrégé par concours cette année là.

Monsieur JeSaisTout (Certains l'appellent aussi Monsieur Supposition, car à partir d'une information, il en tire toutes sortes de conclusions parfois hâtives), m'a fait plutôt bon effet. Ce n'est pas à cause de son costard et de sa cravatte, mais avec ses cheveux coupés cours, son loden ou son anorak vert, il m'avait fait l'effet d'être le prof d'allemand parfait, bref, il ressemblait un peu au prof d'allemand que j'ai eu en seconde et en première, du moins, il était du même style (Mon prof d'alleamnd était le seul prof masculin d'une institution vénérable de jeunes filles, dans le centre ville). Bref, monsieur JeSaisTout est l'archétype du prof d'allemand.

Avec sa prononciation légèrement française, son vocabulaire littéraire très poussé, sa réputation de dictionnaire ambulant, sa culture de civilisationniste du XXème siècle, axée uniquement sur l'Allemagne, bref, le prof d'allemand azimuté sur sa matière, bref, le prof d'allemand, quoi!

Arrivé l'un des premiers dans le cinéma local où avait lieu la pré-rentrée (les pré-renttrées de lycée, quand le lycée n'a pas de salle assez grande, se passent parfois dans des endroits insolites...), il était accoudé sur le bar vide du hall du cinéma.

- Vous enseignez quelle matière, monsieur?

Je dis toujours Monsieur à mes collègues  que je ne connais pas, parce que je ne sais pas d'avance, s'ils sont des adeptes du "tu" ou du "vous".

"Je suis professeur d'allemand!"

"Tiens, moi aussi!"

"Ah! Vous êtes l'une des deux nouvelles collègues qu'on attend..."

Et Monsieur JeSaisTout commence à me parler des anciens professeurs d'allemand du lycée, du lycée, des anciens proviseurs et du proviseur d'alors... bref, en un quart d'heure je savais tout et aussi sa bi-admissibilité.

Il me raconte par le menu ses trois écrits et ses deux oraux. Bref, chaque passage, dans chaque matière, parfaitement décrit. Ah! Tu  prépares aussi l'agrégation? -entre temps, on était passé au "Tu", car il avait dit qu'entre collègues d'allemand, on se tutoyait. D'ailleurs, dans le collège où j'étais avant, je tutoyais ma collègue d'allemand, mais j'avais voulu faire une essai en lycée en DR (Délégation Rectorale, j'ai eu le poste ministériel deux ans plus tard après être passée par un autre lycée), pour voir, si ce n'était pas plus intéressant que le collège). "Tu prépares aussi l'agrégation, alors on va pouvoir préparer ensemble". Ce qu'on a fait, mais comme j'avais tous mes cours nouveaux à préparer, je n'ai pas été admissible (il faut dire aussi que j'étais moins bonne que maintenant), et il a été admis.

D'autres collègues sont arrivés et l'oral de l'agrégation externe étant en juin, ils ont demandé à mon collègue "Alors, cette agrégation, tu l'as eue?" Et bien non, pas encore, mais je suis bi-admissible..." Et 20 fois, j'ai entendu raconter l'oral de juin et les deux oraux, pour ceux qui n'avaient pas encore entendu le récit du premier orale. "Et bien tu sais...."

C'était en septembre 1990, j'étais arrivée avec ma nouvelle Clio flambant neuve, l'une des premières sorties des ateliers Renault, celle qui roule toujours... et dedans quelques brins de génépi, recueilli sur la lande bretonne qui recouvrait la falaise rocheuse du Nord-Finitère. Délicatement posés sur le pare-brise, ils m'ont suivi quelques années, parmi les meilleures de ma carrière avant de disparaître à l'occasion d'un passage chez le garagiste.

Bon, et bien, voilà tout cela pour vous dire que je ne suis pas la seule à avoir déclaré à tout và que je suis bi-admissible (mais moi, à l'interne seulement, ça ne vaut pas les deux admissiblités d'externe que mon collègue avait alors, bien que j'ai pu constaté que l'interne est plus difficile que l'externe, le niveau des candidats tous professeurs certifiés, est au moins dans mon académie (je ne parle pas de cette année, où tous les candidats d'externe de mon académie étaient aussi professeurs certifiés) supérieur à celui de l'externe. Je le peux le constater parce que je vais à l'université, en version et en thème oral particulièrement les certifiés sont bien meilleurs que les étudiants venant de Master.

Pour comparer la difficulté de concours, cela fait déjà deux fois qu'une collègue ayant échoué à l'écrit de l'interne soit admissible à l'externe la même année.

(Ce n'est pas parce que vous êtes bi-admissible à l'interne que vous n'avez pas le droit d'être admis à l'externe. Beaucoup de légendes courent à ce sujet, mais tout professeur bi-admissible ou non, bi-admissible à l'nterne ou à l'externe a la possibilité d'être admis aux deux agrégations.)

Pour en revenir à mon sujet, la vantardise, on n'a jamais reproché à mon collègue Monsieur JeSaisTout, d'être vantard, car il a étalé en long et en large l'histoire des ses épreuves d'admission, et la façon dont il a été admis, son 16/20 en thème écrit et son 13/20 en thème oral, un puits de science, quoi! Un fort en thème! Son agrégation fait partie des légendes vraies du lycée où il sévit (euh pardon, c'était une expression...où il enseigne) depuis le début de sa carrière, car contrairement à moi, qui ait connu maint poste de collège, deux postes de lycée, et un poste de TZR aux multiples facettes, il n'a jamais changé de poste.

Je voulais dire, que moi qui fait état de ma bi-admissibilité que si on me demande "T'es certifiée ou agrégée?" (En collège on me demande, "T'es certifiée ou PEGC?") et qui écrit ici sur mon blog que je suis bi-admissible, je suis très peu vantarde, à côté de mon collègue qui n'a jamais été considéré comme vantard, parce que à cette époque-là, il y a seulement entre quinze et vingt ans, on ne considérait pas cela comme de la vantardise.

domino 

 

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