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lundi, 17 septembre 2007

"Tu fais tout cela pour rien".

Combien de fois dans ma carrière ai-je entendu dire : "Tu fais tout cela pour rien", "Tu n'auras jamais de remerciements de l'administration", "tout ce que tu fais en plus ne sert à rien".

C'est vrai que je n'ai jamais demandé de rétribution supplémentaire pour ce que je faisais en plus.

Même chef de projet pédagogique pendant deux ans, je n'ai reçu aucune rétribution, bien que nous devions avoir des HSE, seul M. Je-sais-tout-ce-qui-se-passe-dans-le-lycée avait été payé, et c'était lui qui avait le moins participé au projet, moi-même chef de projet, le prof de musique, la prof d'anglais et le prof d'espagnol, n'avions jamais rien reçu. Où sont allés les HSA attribuées au lycée où j'ai travaillé dix ans pour ce projet ? Mystère !!! Le jour de l'exposition lors de la "semaine de la culture", le proviseur avait vanté les mérites de mon collègue qui m'aurait "beaucoup" aidé, mais n'a pas parlé de mes autres collègues et presque pas de moi. M. Je-sais-tout-ce-qui-se-passe-dans-le-lycée qui avait fourni trois documents pour l'exposition et m'avait remplacée pour un cours une demi-heure dans l'année, alors que j'y passais, vu que les élèves n'étaient pas libres en même temps, trois heures par semaine, avait été vanté pour sa grande collaboration à deux projets. C'est vrai qu'il avait en tant que fournisseur de documents passé plus de temps à l'autre projet qu'au mien. En fait, je crois que ce sont ceux de l'autre projet, qui plaisait plus au proviseur, ancien prof de philo, parce que c'était le projet d'un prof de philo, qui ont été payés avec nos deniers.

 -le proviseur avait été prof de philo pendant un an, seulement, puis il avait été MA de philo, puis était passé documentaliste auxiliaire, puis CPE, puis principal adjoint, principal et proviseur de ce lycée, il n'avait enseigné qu'une seule année et avait un contact assez difficile autant avec les élèves qu'avec les profs, il voulait me faire à son image (la filière documentation/CPE), mais le hic pour lui est que  j'étais titulaire du CAPES, et j'ai fait mieux depuis - 

et ces deux profs auraient  été payés avec nos deniers, en effet le rectorat avait homologué mon projet qui était pluridisciplinaire par rapport à l'autre projet qui ne faisait pas appel à assez de matières.

Bon, bref, sur mon premier poste du public, un poste en collège (1976-1982) on me disait : "Tu crois que tu auras des remerciements pour tes jumelages ? Ne te casse pas la nénette." La cinquième année quand j'ai insisté pour passer le flambeau à la collègue, celle-ci, alors que j'avais décidé de ne pas faire plus de travail qu'elle en avait fait durant les années précédentes pour ce jumelage, venait me voir en disant : "Tu ne f.... rien, cette année !" Après m'avoir dit pendant quatre ans : "Te casses pas la nénette !" Je voulais simplement que pendant un an, elle en fasse autant que moi les années précédentes pour voir ce que c'était réellement, ensuite j'ai quitté ce collège, et le jumelage a été abandonné au bout de deux ans après mon départ et donné à un établissement où travaillait mon époux, dans une autre académie, où il avait commencé à distribuer des correspondants de cet établissement, avant de revenir par ici.

Ensuite ce fut dans Lycée-où-j'ai-Travaillé-Dix-Ans que j'ai entendu la même chanson par rapport aux projets, et par rapport  aux "trop" nombreux sujets que je donnais pour les commissions d'examen de BTS (et qui étaient homologués), c'est très rare que l'on m'ait refusé un sujet, seulement un sur 5 à 7 par an a été refusé contre 3 sur 4 sujets par an ou 2 sur 3 sujets par an  pour la nouvelle prof de Grand Lycée Hôtelier. Par exemple, celle-ci avait présenté un truc sur le cigare à la fin du repas, grand tollé de protestation des 3 autres membres de la commission dont je faisais partie, on a eu du mal à lui faire comprendre, que non, ce n'était d'une part pas un sujet assez vaste, et que c'était contraire aux campagnes anti-tabac que l'on fait dans les lycées.

Maintenant même en étant anti-alcoolique convaincue, en section hôtellerie on était obligé de faire des sujets sur la sommellerie ou en option art culinaire d'ajouter dans les descriptions de restaurant un petit dialogue dont la question rituelle était "Et qu'y a-t-il dans votre cave ?"  Je ne divulgue rien ici dans la mesure où tous ces sujets sont dans les archives d'examen utilisées encore par mes collègues pour leurs cours. Mais pour le tabac, il y avait de l'exagération. Que l'on fasse un sujet sur les zones sans tabac  dans les restaurants (elles étaient en création à l'époque) , cela aurait été normal, mais le cigare à la fin du repas, là, non!!!!! De plus pendant la commission on a dû corriger beaucoup de fautes dans ses sujets qu'elle ne dactylographiait pas. Il manquait beaucoup de terminaisons, en particulier des -n, et certaines phrases étaient mal construites.

Mon mari est à moitié germanophone (bilingue de naissance) et c'est lui qui enregistrait une partie de nos sujets (pas tout car c'était des dialogues, et on profitait du fait que les allemands du jumelage étaient là généralement début Mai, pour les faire aussi enregistrer quelques rôles). Mais le responsable de commission l'a toujours fait passer pour son "assistant allemand". Or, mon époux n'a rien d'un assistant, il est professeur certifié d'allemand.

Mon mari ne faisait pas mes sujets, mais il les relisait pour regarder s'il ne restait pas quelques fautes d'expression, il n'a jamais trouvé grand-chose à y redire. Il me fallait trente minutes pour pondre un sujet, là où certaines collègues y passaient des heures.

Il faut dire que l'administration de mon lycée ne s'occupait que peu des commissions d'hôtellerie,  Ce que j'y faisais y était égal. Si ceci est entré dans ma note pédagogique de l'année jusqu'à l'inspection fatidique de 2002, c'est en 2002 la dernière fois que j'ai siégé dans ces commissions (parce que la prof de Grand Lycée Hôtelier s'était plainte que l'on avait refusé presque tous ses sujets depuis trois ans qu'elle était là ? On n'avait rien contre elle, elle était sympa, on jugeait seulement la cohérence du sujet par rapport au programme).

Ma collègue de première année ne faisait plus de sujets depuis quatre ans, parce que "nous n'étions plus abonnées à une revue d'hôtellerie", pour son inspiration.  Le paiement de l'abonnement était toujours fait, mais n'arrivait jamais à destination, en Allemagne. On ne paie pas de facture par Internet dans l'Education Nationale.

La prof de Grand Lycée Hôtelier  avait été inspectée le même jour que moi, paraît-il par une inspectrice, en BTS, ça s'était mieux passé que pour moi qui avait été inspectée en Terminale STT. J'ai réussi à sortir de cette classe pourtant trouvée faible par l'inpecteur un germaniste actuellement en Master 2 et peut-être aussi en Capes. Dont tous mes collègues disaient qu'ils ne pourraient jamais faire d'études d'allemand. Je l'ai eu en Première et en Terminale. Il aura peut-être son agrégation avant moi !!! Peut-être même qu'il va la passer dès cette année! Le jour de l'inspection, je lui avais dit de moins participer pour qu'on entende mieux les autres. L'inspecteur et le proviseur bavardaient dans le fond de la classe et n'écoutaient rien.

Pareil quand je corrigeais des cassettes enregistrées au labo par et pour mes étudiants de BTS et les élèves qui passaient des oraux. C'était plus long que de corriger des travaux écrits, mais les résultats ont sans doute été meilleurs comme cela. Cependant mes trois collègues disaient : "Tu fais tout cela pour rien!"

L'année dernière ma collègue ne disait pas vraiment "Tu fais tout cela pour rien!", elle me donnait la clef du CDI pour faire mes clubs hors horaire "entre midi", mais disait que elle, elle en faisait le moins possible, et me mettait des bâtons dans les roues pour certains travaux. Elle a remis comme au début de l'année tous les livres que j'avais classé dans un classement plus compréhensible pour les élèves, parce qu'un inspecteur de la vie scolaire venait, avait enlevé ma signalétique pour les documentaires....

Bref, "en faire le moins possible", c'est l'opposé de "faire tout cela pour rien",  - et  si j'étais  allée à la médecine du rectorat, on m'aurait mise en congé, donc empêchée  d'être active -, même si on me destitue pour ne pas être allée à la médecine du rectorat (à cause de l'affaire du paperboard, lire mes articles du mois de mai), mon avis sera toujours le suivant :

Dans l'Education Nationale, j'ai toujours fait beaucoup quand on m'a permis d'être active, pour les élèves, pas pour moi, et c'est pourquoi j'ai toujours lutté contre ceux qui en faisaient le moins possible.

Je dis  : quand on m'a permis d'être active, car depuis que je suis TZR, et durant l'année pendant laquelle on m'avait mise de force en congé longue maladie, j'estime que l'on m'a empêchée de travailler, on m'a empêchée d'être active. On m'a empêché d'être utile aux autres et en particulier aux jeunes.

Et maintenant, en me convoquant à la médecine du rectorat, on veut encore m'empêcher d'être utile aux autres t en particulier aux jeunes!

J'ai pensé que tout cela,  c'est une affaire de syndicats, la plupart des syndicats préconisent d'en faire le moins possible si on n'est pas dans sa matière comme pour ma collègue l'an dernier, mais le problème est que ceux qui disent cela sont des deux bords.

Alors à quel saint me vouer????

Et que va-t-il se passer s'ils me mettent en congé? Je vais rester chez moi! Et que se passera-t-il si je reste chez moi? Je serai plus sédentaire, mes pieds vont se remettre à gonfler comme à chaque fois que je ne bouge pas assez, je vais grossir encore plus parce que j'aurai le réfrigérateur à proximité et que mon époux le remplit toujours. Je vais me morfondre : "Ils m'ont mise en congé parce que je n'étais pas une bonne prof!"  En fait, je sais que je suis une bonne prof.

Alors que si j'ai des jeunes autour de moi, je serais heureuse. Mon époux a des élèves que j'avais l'année dernière, parmi les plus agréables, les meilleurs. Il me donne des nouvelles d'eux et je l'envie un peu. Beaucoup des élèves du collège où j'étais rattachée sont partis là-bas.

(note pas terminée, en cours de relecture)

domino

Commentaires

Pourquoi avoir évacué le sujet sur le cigare ? Pensez-vous réellement que cela aurait incité les élèves à fumer ? Le sujet me semble-t-il avait au moins le mérite de prendre la bien-pensance à contrepied et pouvait donner lieu à une réflexion intéressante. Vous connaissez le proverbe : l'enfer est pavé de bonnes intentions. Méfiez-vous, à force de vouloir faire le bien, de ne pas tomber dans la censure idéologique...

Écrit par : Dan | mardi, 18 septembre 2007

On demandait aux étudiants d'être compétents en hôtellerie-restauration, c'est à dire de parler de restaurants, d'hôtels, des métiers qui s'y font et de la façon dont on les exerce, pas de faire un débat sur le tabac, c'était un sujet trop spécialisé, par contre on aurait pu parler dans un sujet des espaces non-fumeurs, qui étaient un vrai débat des restaurateurs.

Écrit par : do_mino | mardi, 18 septembre 2007

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