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lundi, 03 juillet 2006

La "politique" à domino

 J'ai fait ce commentaire sur le blog d'ElisabethLeroy, comme ce commentaire  est de moi, je me permets de le recopier :

Je ne peux que cautionner ce qui est écrit ci-dessus (voir l'article d'Elisabeth). La politique des partis n'est pas une bonne politique. A l'origine la racine grecque "polis" dans politique signifie cité, ville. La politique, c'était discuter de ce qu'il serait bon de faire pour la ville et le bien commun. Chez les grecs, qui ont inventé la politique, il n'était pas questions de gros sous, de restrictions budgétaires. Quand il fallait construire, ils construisaient quelque soit le temps qu'il fallait y passer et le coût de l'extraction des matériaux importait peu. Dans un monde où il n'y avait encore presque rien, on construisait sans compter. Il fallait laisser la trace de l'esprit humain et de l'esthétique que les hommes avaient trouvé dans le monde, créer une harmonie dans ses nouvelles contructions en accord avec l'harmonie du monde. Voilà ce qu'était la politique pour les grecs, du moins les Athéniens; mais le terme de politique a été galvaudé. On a fait de la politique un bas commerce lié à la soif de pouvoir, à l'intérêt des plus riches. Aussi dans les pays communistes, qui se disaient égalitaires les sbires du parti s'embourgeoisaient, en RDA par exemple, ils s'achetaient de belles villas au bord de la Baltique, villas qui faisaient envie au peuple, le peuple, ce fameux fer de lance des démocraties populaires, le peuple qui se sentait trahi : "Eux ou les capitalistes, c'est du pareil au même", disait-ils alors (témoignage oculaire et auditif direct recueilli aurès de "citoyens de la RDA" (dénomination officielle DDR-Bürger"). La jeunesse regardait du coté de la scène alternative occidentale, et écoutait en cachette sa musique, elle ne regardait pas du coté des politiciens de partis.
En fait, ce qui manque à la politique, c'est une autre alternative...
Je me suis toujours dit : pour trouver la politique que je veux, il faudrait que je fonde mon propre parti. Mais je suis contre les partis.
Voilà ce qu'il faudrait faire :
Abolir tous les partis et faire des conseils municipaux, de régions, d'état sans partis, etc... en se disant: on est ici pour discuter de ce qui est meilleur pour la vie des gens, sans clivage politique.
Les élus seraient élus individuellement, et non sur des listes, sur des programmes qu'ils présenteraient au peuple.
Voilà, je fais un programme pour ma réforme de l'enseignement et on m'élirait comme conseillère à l'enseignement dans le conseil municipal, de département, de région, parlement d'état, etc...
Le peuple pourrait trancher lui-même entre ceux qui sont assoiffés de pouvoir et d'argent et ceux qui pratiquent la politique au sens vrai et premier du terme, au sens de "vie de la cité", "civitas", et chercheraient dans les conseils uniquement à prendre les meilleures décision en fonction du bien commun. On ne serait pas bloqué par des "majorités" qui resteraient les mêmes pour tant et tant d'années. Chaque conseiller ou député serait libre lors des votes de ce pour quoi il vote et ne devrait plus alors se conformer à la volonté d'un parti particulier. Il serait libre de ses choix en fonction du programme qu'il a élaboré et donné aux citoyens de sa ville, de sa région, de son pays, de sa confédération, et s'il ne correspond plus à ce pour quoi il a été élu, les citoyens auraient le droit de faire des pétitions demandant qu'il soit remplacé, sauf dans le cas où entre deux votes, la situation aurait évolué d'une façon qui ferait que pour le bien de la cité, il faudrait changer d'avis.

J'ai corrigé ci-dessus quelques fautes de mon commentaire et fait de menus ajouts pour une meilleure compréhension.

Ajout :

Ma proposition n'est pas de l'anarchisme (on  devrait arriver dans ces conseils et ces parlements à une entente commune).

Ce n'est pas une dictature, puisque ce serait ici le peuple, sans le clivage des partis, mais dans sa pluralité de vues, qui devrait arriver à un consensus qui serait la meilleure solution pour le bien des concitoyens.

Bien sûr, il y aurait sans doute des regroupements de conseillers ou députés ayant des idées semblables, mais il ne faudrait pas leur donner le nom de partis (qui fait politique partisane). Ces regroupements ne devraient pas être fixes et constant. Je peux avoir certaines idées communes avec A sur un problème de santé publique ou d'environnement et des idées différentes de A et communes avec B  sur un problème de financement.

C'est pourquoi ces mouvances se dessineraient par rapport à  chaque idée débattue et pourraient être différentes selon chaque idée débattue.

Pour moi, la politique de parti a fait son temps. Cette politique est dépassée. Ce qu'il faut, c'est pouvoir s'exprimer sur chaque idée en fonction de son bon-sens, de son coeur -un peu comme on fait sur les i-grimoires-, de ce que l'on veut obtenir de la vie, et de la meilleure vie possible pour tous (cadre de vie, études, profession, santé....)

La politique de parti, la politique partisane a vécu ! C'était la politique des 19èmes et 20ème siècles.

Vive le 21ème siècle et la "civitas", la discussion entre les humains pour le meilleur monde possible qui n'est certainement pas non plus le meilleur des mondes à la Aldous Huxley.

Ecoutez les enfants qui ont souvent pour l'avenir des idées très simples que l'on peut réaliser sans partis : "Plus de guerre, tout le monde mange à sa faim, tout le monde est en bonne santé (les enfants disent aussi : "on ne meurre plus, on n'est plus malade"), tout est beau autour de nous, il y a des arbres, des oiseaux, des animaux tout autour des maisons, tout le monde est gentil, on se sent bien toujours..."

Relisez la "Conférence des Animaux" d'Erich Kästner. Mes secondes aimaient bien le texte qui était dans leur livre d'allemand .Ils aimaient bien aussi quand je faisais la grosse voix du lion ou de l'éléphant. Dans ce livre, les animaux trouvent que les hommes n'arrivent pas à s'entendre, à trouver un consensus. Ils sont sclérosés dans leurs idées et dans leur partis. Erich Kästner était à l'avance sur son temps.

La politique des partis a vécu. C'était la politique des siècles passés. C'est une politique sclérosée. La politique des syndicats est aussi sclérosée. D'ailleurs les syndicats sont des espèces de partis aux idées politiques sclérosées. On a choisi une opinion il y a trente ou quarante ans et on s'y tient sans jamais évoluer, voilà ce que j'appelle la sclérose des syndicats!

Bien sûr, les syndicats interprêtent mal ce que je dis parce qu'ils pensent que je serais soi-disant anti-syndicaliste. Or, je suis syndiquée. Pour défendre mon pain quotidien et mon avenir. Mais, ce que je dénonce, c'est que les syndicats refusent d'évoluer. Je ne leur demande pas comme les politiciens de parti d'évoluer dans le sens du libéralisme politique qui n'a rien à voir avec l'idée fondamentale de la liberté, bien au contraire ! Je leur demande d'évoluer dans le bon sens, et de ne pas rejeter un syndiqué qui veut faire progresser l'enseignement dans le sens où il veut proposer à chaque élève d'étudier ce qu'il est capable d'étudier dans des classes qui sont à son niveau et ne sont pas hétérogènes. Ne pas obliger les élèves les moins avancés ou qui ont perdu les pédales à un moment de leur scolarité  à écouter des cours trop forts pour eux où ils s'ennuient, ne pas obliger les plus avancés à rabacher le ba-ba avec les plus faibles pendant des années. On entend prafois des réflexions d'élèves de ce type : "En sixième, on a fait la même chose qu'à l'école primaire et en 5ème, on refait la même chose qu'en sixième parce qu'il y en a toujours qui ne suivent pas!"

Les élèves, eux, souhaitent l'homogénéité des classes.

Et les syndicats disent : "Non! L'égalité des chances, c'est tout le monde dans le même moule, le collège unique!". 

Tout le monde dans le même moule, ce n'est pas l'égalité des chances.

Tout le monde dans le même moule ne respecte pas des degrés différents de maturité qui eux-mêmes peuvent être différents selon les matières. Dans ma famille, il y beaucoup  d'exemples de "Excellents en maths, et pas bons en français", une maturité de la logique venue très tôt, et une maturité littéraire souvent bonne, mais tardive. Il existe aussi le contraire.

Tout le monde dans le même moule, cela veut dire pour les moins avancés "pédaler dans la choucroute" et pour les plus avancés "s'ennuyer", "avoir des connaissances inférieures à la maturité intellectuelle". Voilà ce que j'ai à dire aux syndicats.

Ma réforme de l'enseignement.

Dans "Ma réforme de l'enseignement", lire surtout "Remarques préliminaires au préambule de la préface".

Vous pensez que je suis idéaliste. Les idéaux du 18ème siècle, celui des Lumières, ont fait le 19 et le 20ème siècle. On s'est battu aussi pour des idéaux. Il ne faut pas se battre pour des idéaux.

Une société où chacun peut dire son avis sans être dans un parti (comme ceux qui sur les i-grimoires, ne sont pas dans un parti, et pour une fois, comme moi depuis que j'écris sur un i-grimoire, ont le droit de dire leur avis et à un endroit ou à un autre d'être lue et écoutée et parfois appréciée (et aussi honnie, on ne peut plaire à tout le monde), c'est cela le pluralisme non partisan et sans parti ...

(Je vois ici un politicien qui fait en ce moment un discours à l'assemblée en lisant mon blog aux autres députés et en faisant comme si c'est lui. Il lit :"le pluralisme" et avant que je n'écrive la suite "des partis", puis en lisant ma suite "Euh! Pardon! Le pluralisme sans parti ! (parenthèse dans la parenthèse : applausissements, huées) et pendant que je fais cette parenthèse, s'éponge le front en attendant la suite de ce qui apparaît sur son écran pupitre relié à HAUT et FORT),

..le pluralisme qui arrive à une entente entre tous les partis, euh pardon, ce n'est pas du tout cela que je voulais écrire, toutes les parties, voilà ce que je voulais écrire.

Bon... Le pluralisme.. Voilà que j'emploie des termes galvaudés par les politiciens; parlons plutôt de pluralité d'opinions qui s'exprimeraient dans ces différents conseils municipaux, départementaux (pas des conseils généraux, personne hors de France, ne sait ce que ce mot recouvre), régionaux, nationaux, confédéraux.

"L'idéalisme  politique, volà bien une affaire de doux-dingues", me direz-vous. Le mot idéalisme contient le mot idée. L'idée est formée par la pensée humaine. "Die Gedanken sind frei" disait une veille chanson allemande L'idée émise est une pensée qui s'exprime. Plusieurs pensées, plusieurs idées qui se rejoignent ou s'affrontent, se complétent ou s'opposent forment une pluralité, plus qu'une diversité d'opinions et c'est de cette pluralité que sort l'entente commune. Bien sûr on ne pourra arriver à cette entente, tant qu'il y aura sur la terre des personnes qui penseront d'une façon obtue, en ne lisant pas et en n'écoutant pas ce que disent les autres groupes d'opinion et en pensant être dans le vrai alors qu'ils gardent des oeuillères,  je pense aux idées reçues et sclérosées depuis des dizaines d'années. Tant qu'il y aura des personnes qui se crisperont sur ce qu'ils ont pensé une fois pour toutes, sans jamais changer d'opinion ou évoluer avec le temps, on ne pourra rien faire de solide dans la vie de la cité (civitas).

Il faudrait créer des assemblées constituantes élues selon les principes que j'ai évoqués en haut de la note (sur le commentaire que j'ai fait sur le blog d'ELISABETH, lien en haut de ma note), mais il faudrait élire ces assemblées dans une période de relative paix sociale et de relatif confort économique pour que de ces  constitutions nouvellement créées n'émergent pas des idées dictatoriales, car les dictatures arrivent souvent  au pouvoir dans les périodes  socialement et économiquement difficiles. Le danger serait alors que de ces peronnes présentant des programmes à leurs concitoyens émerge quelque dictateur "bienveillant", un "père des peuples", qui fédérerait d'autres élus autour de lui prendrait la tête d'un nouveau parti peut-être unique.

Le but de cette nouvelle constitution et société serait alors de ne plus former de parti, mais d'écouter toutes les idées dans leur pluralité, sur chacun des thèmes de discussion, pour en choisir ensuite d'un commun accord la meilleure, un conseiller qui avait commencé par une idée pourrait alors en choisir une autre meilleure dans le courant du débat, et chaque conseiller pourrait avoir des idées différentes selon les diverses questions évoquées dans les débats et se joindre  à des lobbys ou groupes différents qui ne seraient jamais formés définitivement, mais varierait selon les choses débattues.

Exemple :

Ordre du jour (pour une petite ville) :

1. Construire un établissement scolaire dans le bourg selon la réforme de dominique (domino) (lien dans la note).

2. Comment va-t-on recycler les friches industrielles?

3. Diversifier le tri sélectif des ordures.

4. Organiser le cortège carnavalesque.

5. Décider de la création d'un jumelage avec l'Allemagne.

Je suis pour construire un établissement scolaire selon ma réforme, construire des éoliennes sur la friche de la centrale, diversifier le tri des ordures, faire défiler le géant à la fin du cortège, juste avant les Gilles, créer très rapidement un jumelage avec l'Allemagne.

A est pour construire un lycée, mais pas selon ma réforme, construire un collège unique (houh!), construire une centrale à gaz, diversifier le tri des ordures, mettre les Gilles à la fin du défilé et le géant  au début, parce que sinon ce serait trop long pour les enfants accompagnant le géant d'attendre presque jusqu'à la fin du cortège, créer un jumelage avec l'Angleterre.

B est pour  construire seulement un collège mais homogène,, construire le collège sur la friche de la centrale, ne plus trier les ordures, faire défiler le géant à la fin du cortège, mais les Gilles avant, créer un jumelage avec l'Alemagne).

Pour la question n° 1,

B pour la question de l'établissement scolaire se rallie avec moi, moi et B formons la majorité, c'est mon opinion qui est prise.

Pour la question n° 2.

Je me rallie à B qui veut construire un établissement scolaire sur la friche industrielle, de cette façon la centrale au gaz est évitée. Puisque moi et B, nous nous rallions,  l'idée de A n'est pas prise.

Pour la question n° 3

Ici je  suis d'accord avec A.  B continuera à trier ses ordures.

Pour la question n° 4

Ici, je change d'idée, car l'argument des enfants qui devraient attendre trop longtemps me séduit, pour les Gilles après nous être rendu compte que le brulâge des Bosses ne peut se faire qu'à la fin du cortège, nous décidons moi, A et B de garder l'ordre actuel, le géant au début et les Gilles à la fin, nous avons trouvé un consensus complet.

Pour la question n°5

Ici, je suis d'accord avec B, donc l'idée d'un jumelage avec l'Allemagne l'emporte sur celle d'un jumelage avec l'Angleterre, puisque nous avons tout de suite la majorité absolue.

Bien sûr j'ai pris l'exemple de seulement 3 personnes pour être plus brève. Mais il est évident que les conseils municipaux de trois personnes sont rares. Si j'ai pris 3 personnes, c'est pour simplifier et pour que se dessine une majorité. Si les romains avaient un moment gouverné en trumvirat, c'est parce que une personne qui gouverne seule est un despote, deux personnes qui gouvernent peuvent ne jamais être d'accord, un triumvirat a un pouvoir de décision à la majorité absolue.

Finalement, nous voyons ici que parmi nous, (moi, A et B), aucun n'étant rallié à un parti, aucun n'a du rester d'une façon ferme sur ses positions en disant "Mon parti a décidé que, donc je dois voter pour ce qu'a décidé mon parti... Je peux changer d'opinion en cours de route si je trouve une idée soit plus séduisante que la mienne, soit plus proche de la mienne, dans ce cas j'abandonne mon idée '"celle des éoliennes" pour en prendre une autre qui me convient aussi "la construction d'un établissement scolaire sur la friche",  évitant la construction de la centrale au gaz.

Je ne me suis pas forcément ralliée avec toujours la même personne. Transposé à plus grande échelle, un groupe de personnes qui ont  la même idée sur un sujet pourrait se raliler pour ce sujet avec un premier groupe et pour un autre sujet avec un deuxième groupe, si bien que se déciderait à la longue des décisions qui correspondent vraiment à la majorité de ce que pensent les citoyens. C'est un peu le même principe que pour les sondages. Et le meilleur pour la société pourrait ainsi se dessiner peu à peu et sortir de ces nouvelles assemblées.

Et les finances dans tout cela? Le problème de la politique politicienne est qu'elle se réfère trop aux finances. Quand les finances manquent on peut aussi sponsoriser, trouver des mécènes...

(Mes notes sont enregistrées en plusieurs fois à cause des déconnexions en cours d'écriture. Si vous la lisez trop tôt, vous commenterez une note incomplète.)

(Si vous imprimez attendre aussi que j'aie le temps de relire, et de corriger les fautes de frappe, car des déconnexions me sont annoncées avant que je n'aie le temps de relire.)

(J'ai fini la correction de la note, en principe. Vous pouvez lire et commenter.)

domino

11:10 Publié dans Société | Lien permanent | Commentaires (11)

Commentaires

Je suis toujours d'accord avec toi Domino. Je renonce à faire de la politique car il y aura toujours des clans. Très bon sujet... !!!

Écrit par : ELISABETH | lundi, 03 juillet 2006

Le tout n'est pas "Ne faisons pas la politique politicienne", mais "Faisons autre chose que de la politique politicienne! Faisons de la "civitas"! Oeuvrons pour la vie de la cité en trouvant des terrains d'entente et non des terrains de division!".

Écrit par : domino | lundi, 03 juillet 2006

Bravo, Domino, j'ai lu ta note en diagonale, mais elle correspond dans les grandes lignes à ce que j'aurais eu envie d'écrire. Si tu te présentes, je vote pour toi... Et si tu veux constituer un trumvirat (bien que la notion de triumvirat, par définition, exclut les femmes), je veux bien être le numéro 2.

Écrit par : Quiet Man - | lundi, 03 juillet 2006

Le triumvirat moderne n'exclut pas les femmes. Je pense qu'Elisabeth fera partie aussi du triumvirat. On va déjà devoir changer la constitution pour qu'un triumvirat se présente aux élections présidentielles !
domino

Écrit par : domino | mardi, 04 juillet 2006

Bonne idée, on va suggérer à JC de provoquer un referendum pour cela!

Écrit par : Quiet Man - | mardi, 04 juillet 2006

Je crains que vous ne vous fassiez des illusions sur la politique athénienne ancienne; cela nécessiterait une discussion à soi seul. Etre contre les partis est forcément une erreur, c'est du simplisme, ils ont aussi leur rôle à jouer et je vais essayer de vous le prouver.
Vous voulez qu'on favorise l'intérêt général au lieu de privilégier les clivages politiques. Très bien, et figurez-vous que justement mon parti (l'UDF) le propose.
Mais si les élus sont élus individuellement sur un programme, même sans parler des problèmes pratiques, toutes les dérives sont possibles et rien ne garantit au peuple que ce qu'il veut comme réforme aura lieu, et que l'élu ne fera pas le contraire de ce pour quoi il aura été élu, d'abord, mais rien ne garantit non plus que le peuple tiendra compte du programme dans ses votes (il ne le fait pas tant que cela d'habitude déjà) et cela tournerait au populisme généralisé de candidats qui ne défendraient plus des convictions personnelles ou des idées. Rappelez-vous que le peuple a réélu les pires affairistes et les pires malhonnêtes, pourvu qu'ils fassent une bonne campagne populiste sur leur personne (cela me fait justement penser à SR et NS...). Et le résultat serait le poids énorme des lobbys économiques ou communautaires sur les candidats isolés qui céderaient à tous les coups. Un parti c'est une garantie pour le peuple; d'un minimum de compétence aussi.
Le blocage par les majorités automatiques n'est pas dû aux partis mais au régime institutionnel de la Vème République: 49-3, choix de l'ordre du jour du parlement par le gouvernement, nominations quasi exclusivement par le Président, absence de pouvoirs de contrôle et d'enquête par le Parlement, etc (et c'est pour cela que mon parti veut passer à une sixième république justement). Nos députés sont toujours libres de leurs votes à chaque fois (ça choque toujours, et l'on parle de divisions, etc) et l'UDF est le seul parti à le faire.
Je ne crois pas à une démocratie directe se passant des partis, pas plus qu'à une démocratie non participative ne tenant guère compte du peuple comme aujourd'hui. Or à l'heure des blogs il est possible de modifier en profondeur les rapports entre les élus et le peuple; cela suppose la réforme institutionnelle que mon parti propose, d'une part, et d'autre part un usage sérieux des instruments possibles: référendum pour des questions sérieuses, contact permanent par les blogs en temps quasi réel, etc. Cela demanderait une longue discussion. Et les seuls instruments permettant de mettre en place ce dialogue participatif entre citoyens et élus, ce sont justement ces partis que vous voulez supprimer, comme s'ils étaient responsables des bêtises institutionnelles (et j'en parle d'autant plus aisément que mon parti ne s'est pas retrouvé au pouvoir depuis longtemps, n'a participé à aucun des clans Mitterand, Chirac ou Jospin, n'a pas de ministre depuis 10 ans sauf un seul, contre le choix unanimede son propre parti, depuis 2002...).
Vous dites que le peuple devrait arriver à un consensus (et l'UDF est justement le parti qui cherche à promouvoir ce consensus), vous êtes favorables à des majorités d'idées, très bien, moi aussi. Mais que se passe-t-il s'il n'y en a pas? Et il y a nombre de cas où cela se produirait forcément.
Vous voulez qu'on s'exprime en fonction de son coeur, ou de son bon sens; le problème c'est qu'il faut connaître quelque chose à ce dont on parle pour que la politique obtenue mise en place aboutisse à quelque chose. Il est tellement facile de manipuler (nos médias le prouvent tous les jours) ceux qui ne raisonnent pas avant de décider. En affaiblissant le pouvoir partisan, peu élevé en France, vous instaureriez un régime fondé sur les autres pouvoirs forts, à commencer par les médias, puis l'administration chargée d'appliquer les décisions, et non le peuple: est-ce souhaitable?
Dans les partis, vous rencontrerez beaucoup d'idéalistes, surtout ailleurs qu'au PS et à l'UMP pour être juste (je ne parle pas des extrêmes bien sûr!). L'idée d'abolir les partis, c'est celle qu'avait le communisme... elle a une histoire. Cela ne favoriserait pas les idées. Vous avez de jolis objectifs, mais ils ne sont pas si partagés que cela, et imaginez ce que serait un référendum pour savoir s'il faut ou non choisir comme bouc émissaire telle ou telle minorité. Il ne suffit pas de respecter les décisions de la majorité pour être démocratique, mais de respecter les minorités aussi... Tout dépend de l'organisation des pouvoirs et contre-pouvoirs. Et pendant que j'y suis, trouver des mécènes en politique, c'est justement se mettre dans leur dépendance. Ce qui est proprement le problème du politique, c'est de faire en sorte que les objectifs soient mis en correspondance avec des moyens.
En fait, je conjecture ce que vous voulez n'est pas tant abolir les partis que changer les RESULTATS du fonctionnement actuel, qui n'est pas dû d'abord à l'existence de partis (regardez ailleurs en Europe) mais au régime, à la loi électorale, et autres questions législatives comme j'en parlais ci-dessus. Vous devriez donc faire l'inverse: rejoindre le parti qui correspond à vos objectifs et les rend réalisables. Il y en a justement un. Vous êtes centriste sans le savoir.

Écrit par : Cratyle | mardi, 04 juillet 2006

Mais historiquement, l'UDF n'est pas un parti! Ce n'était qu'un conglomérat de politiciens en bout de souffle (les Lecanuet et Giscard) se réunissant pour faire oublier qu'ils n'existaient plus. Et une partie de l'UDF s'est dissoute dans l'UMP!
Cela dit, j'ai beaucoup d'estime pour Monsieur Bayrou. J'en aurais encore plus s'il mettait toujours ses actes (votes à l'Assemblée Nationale) en conformité avec ses idées.
Et je pourrais peut-être davantage me reconnaître en lui s'il abandonnait l'appellation UDF pour en faire enfin un vrai parti, avec un vrai nom (ou sigle) moins passéiste...

Écrit par : Quiet Man / | mardi, 04 juillet 2006

Désolé Quiet Man, mais il y a un certain manque de connaissances historiques là-dedans. Quand l'UDF est crée, en 1978, Giscard est président depuis 1974, donc pour le 'à bout de souffle' il faut voir ailleurs: il a le pouvoir, est jeune, et le pays tourne. Lecanuet était de la génération précédente, certes, mais Giscard ne pouvait pas être le président du parti; et il y avait du beau monde dedans. Le nombre de députés, le pourcentage de voix aux diverses élections (européennes, présidentielles), tout confirmait qu'ils étaient en passe de devenir dominants en face de la gauche. Donc pour le 'n'existaient plus', révisez. Les chiffres sont encore disponibles sur le site du ministère de l'intérieur, j'imagine.
En tant que parti, l'UDF est unifiée depuis un bon moment maintenant et n'est plus une fédération, comme elle l'était aux origines pour préserver les susceptibilités.
Vous dites que Bayrou ne met pas ses actes en conformité avec ses idées. C'est FAUX et je vous mets au défi de prouver le contraire. Récemment, il y a eu le refus de voter la confiance au gouvernement Villepin, le refus de voter le budget et le vote de la censure contre le gouvernement Villepin: que voulez-vous de plus? ça me semble très clair!! Je suis à votre disposition (et le site http://www.udf.org aussi) pour vous répondre sur les autres lois.
S'il y a une règle à l'UDF, c'est justement de voter conformément à ce que nous pensons des lois. Comme de toute façon nous sommes indépendants de toute alliance (c'était de fait vrai avant, mais c'est encore plus clair avec la motion en 2005 en Congrès votée par le militants, confirmée en 2006 en Congrès à 92% des voix!!) nous n'avons pas à nous soucier de ce que veut le gouvernement ou de ce que veut l'opposition, seulement de la qualité des lois qu'on nous propose.
Si donc vous n'avez que cela à reprocher à Bayrou, c'est que vous êtes probablement désinformé par quelque média (ils sont pratiquement tous possédés par les grands patrons qui jouent à gauche ou à droite mais pas au centre, et leur ligne est PS ou UMP, jamais UDF: vous êtes donc informés par nos concurrents!).
La question du changement de nom de l'UDF, on se l'est déjà posée, ce serait effectivement logique, mais il faut du temps pour que ça mûrisse, et les élections occupent tout le monde. PS ça date de 1971 vous savez, et même en réalité d'avant, sans parler de PC, LO, etc. Les politiques aiment les mots qui ont de la mémoire, et ont-ils tort? 'démocrate' ça a du sens, encore davantage aujourd'hui.

Écrit par : Cratyle | mardi, 04 juillet 2006

Non non... Je ne suis pas désinformé... J'avais déjà une conscience politique en 1971 (j'étais étudiant en droit) et en 1978 Giscard était le seul à ne pas se rendre compte qu'il était fini (il ne l'a toujours pas compris). Quant à mes lectures, elles se limitent désormais à "l'Équipe" (ce n'est pas tout à fait vrai) et à "Marianne". Or "Marianne" tape aussi bien sur la droite que sur la gauche et M. Bayrou, pour partager avec ce magazine un certain nombre de valeurs (notamment sur le refus de la pensée unique) ne fait pas partie de ses cibles préférées. Et il m'est de toute façon sympathique. Mais l'UDF restera pour moi aussi le parti de gens qui ont flirté avec l'extrême droite (Longuet, Madelin, les "Indépendants" et "Paysans"). Le mot démocrate a un sens, certes, mais le mot "national" aussi. Doit-on pour autant éprouver de la sympathie pour JMLP? Le changement de nom de l'UDF serait pour moi un geste fort et le symbole d'une volonté de rupture positive.
PS: Domino - Pardon pour le squattage..

Écrit par : Quiet Man / | mardi, 04 juillet 2006

Les gens que vous citez n'appartiennent pas à l'UDF actuelle, tous sont Sarkozystes et appartiennent à l'UMP, ils nous ont quitté avant même la formation de cette UMP en 2002, à l'intérieur de DL qui s'est formée notamment parce qu'elle comprenait des gens qui acceptaient l'idée d'une alliance avec l'extrême-droite sans partager ses idées. Pour être franc, je n'en regrette aucun. Nous sommes les héritiers d'une partie seulement de l'ancienne UDF - la meilleure, et après ce que vous venez de dire inutile de le démontrer, celle qui a refusé toute alliance avec l'extrême-droite et s'est battue contre derrière François Bayrou. Il serait injuste de mettre dans le dos de l'UDF les comportements de ceux qu'elle a aussi clairement combattus, adhérents UDF ou pas, et contre lesquels les dirigeants nationaux avaient été unanimes.
S'il y a un parti anti-extrêmes, c'est le nôtre.
(Quant aux indépendants et paysans, c'est ailleurs, cela ne me concerne pas en cela.)
Pour le changement de nom, je vous ai dit où nous en sommes. Je n'ai rien contre, et la majorité de l'UDF non plus, ça se fera sans doute, mais ça traîne, je le reconnais.

Écrit par : Cratyle | mardi, 04 juillet 2006

Pas d'équivoque pour moi, je connais bien le parcours de ceux que je ne citerai plus... Nous sommes donc d'accord mais je n'en doutais pas. Et je vous souhaite bonne chance dans votre combat car vous n'avez sans doute pas encore la place qui vous revient, notamment dans les médias, alors que beaucoup, à droite comme à gauche, ne sont pas si loin que cela de vous...

Écrit par : Quiet Man - | mardi, 04 juillet 2006

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