lundi, 25 janvier 2010
Doofie est triste...
Aujourd'hui Doofie était heureuse, elle commence à avancer dans son travail... elle a bien travaillé ses langues rares... Doofie était heureuse.
Et puis voilà, d'un seul coup, elle ne trouve plus son classeur le plus important avec plein de papiers pour ses études, des devoirs entamés qu'elle doit finir, des papiers administratifs importants et tout et tout... Doofie quand elle s'en apreçue que son classeur n'était plus dans son cartable a fondu en larmes.
Elle se dit qu'il est peut-être resté à la maison, que Schnelly l'a peut-être emporté par erreur ou qu'il l'a mis à un autre endroit au moment de partir parce qu'il pensait qu'elle en avait pas besoin aujourd'hui...
Doofie a pris vite le train au lieu de continuer son travail en bibliothèque quand elle s'en est rendu compte. Schnelly était déjà arrivé à gare d'arrivée, il avait doublé le train, s'était fait "conduire", en taxi. Doofie sait que Schnelly dépense trois fois plus d'argent qu'elle et qu'il dépense la moitié de son salaire à elle. Il prend souvent le taxi pour ne pas être en retard, et c'est Doofie qui travaille pour payer son taxi. Qui fait des remplacements pour payer son taxi. Alors là, elle sait comment il a fait 70 km pour doubler son train, encore 40 ou 50 Euros de partis.
En fait, le classeur était dans la maison, mais dans un endroit inhabituel, par terre, dans la cuisine, sous deux sachets en plastique vides. Ce n'est pas Doofie qui l'a mis là. Schnelly a dit, que le matin pressé, il l'avait enlevé de devant la porte. Mais le classeur, là où il était sensé être, d'après Schnelly, ne génait pas l'ouverture de la porte. Alors on se demande vraiment pourquoi Schnelly l'a déplacé en dernière minute. Avant de rentrer dans la maison Doofie a retourné tout le cartable de Schnelly pour voir si son classeur n'était pas dedans. Et il n'y était pas...
Alors Doofie a ouvert la porte elle-même a regardé dans l'entrée où elle a fait son cartable qui n'a jamais été dans la cuisine, il n'y était pas... Et c'est Schnelly une fois rentré qui la retrouvé. Doofie n'a pas cherché à savoir s'il n'était pas caché dans le jardinet devant si quelqu'un l'aurait amené. Elle a bien regardé dans le classeur et n'a pas constaté de mpdifications dans ses papiers, même son 14/20 en version y était encore.
Bon, ceci dit, Doofie s'était dit sur la route, que c'est parce qu'elle a dit qu'elle n'avait peut-être pas son master qu'on a cherché à lui enlever son classeur de Master.Car la "prise au mot" est une forme de harcèlement moral.
Doofie est triste aussi pour ceci :
Elle se souvient que dans les années 70, le mouvement folk en Allemagne était plutôt une affaire de gauche, soutenue par les Linksdruck ou le Verlag Pläne. Malheureusement les chansons que chantaient les groupes folks allemands des années 70 ont été reprises par le mouvement goth. Ce qui donne maintenant une mauvaise impression de chanson et fait passer politiquement Doofie qui chante les chansons folk des années 70 et jusqu'à il y a un an, ne savait même pas ce qu'était le mouvement goth (rien à voir avec ses ancêtres royaux qui d'ailleurs n'étaient pas goths, mais francs, à l'origine de la France, ce n'est pas la même peuplade!)
Alors Doofie se demande vraiment bien pourquoi, parce qu'elle chante les chansons yiddisch des groupes folks allemands (des chants juifs, donc), parce qu'elle chante des chants comme "Zogen einst fünf wilde Schwäne", un chant populaire de Lithuanie contre la guerre (against war, pour les anglais, car le traducteur automatique ne sait pas traduire le mot contre) , parce qu'elle chante une chanson folklorique plutôt d'amour anodine, mais à la joli mélodie, comme "Es dunkelt schon in der Heide", qui a le malheur de venir de Prusse Orientale (un pays qui a réellement existé bien avant 1933), ou des chansons de l'époque sombre de la guerre de 30 ans, qui comparent la guerre à un lour nuage noir, comme "Es geht eine dunkle Wolk' herein", ou "Ach, bittrer Winter", plein de chansons dont les français ne comprennent pas les paroles, et qu'ils assimilent par erreur à la péride 33-45, Doofie se demande vraiment pourquoi, dans la mesure où elle chante des chants folkloriques allemands qui sont contre la guerre et pour la paix, on l'assimile avec cette engeance là, goth ou semblable... rien à voir avec les idées de Doofie qui est une douce-dingue qui croit encore à la Paix dans le Monde, à la belle colombe blanche, etc... rien à voir avec les idées dont on affuble Doofie, dont le papa français a été prisonnier pendant la seconde guerre mondiale, pendant 5 ans, dans des camps très durs, dont elle vous a déjà entretenu ici, Doofie dont le grand-oncle alsacien enrôlé de force dans l'armée de l'empereur d'Alleagne Guillaume II pendant la première guerre mondiale, n'a pas pu continuer à vivre en France où il aurait subi des vexations et s'est battu contraint et forcé contre son grand-père français, tombé dans les tranchées de Verdun. Doofie dont toute la famille a souffert de la guerre, et des guerres du XXème siècle, Doofie, on va l'affubler d'idées qu'elle n'a pas, peut-être qu'on va la traîner devant les tribunaux parce qu'elle a aimé le folk allemand des années 70, celui qui était soutenu par la gauche... très à gauche, presque pro-RDA (en RDA on luttait aussi contre ces tendances noires de la seconde guerre mondiale, si, si, on y fêtait le 8 Mai en grande pompe, la victoire contre le facisme, RDA-Revue à l'époque en faisait des pages complètes, du 8 Mai, la victoire contre le facisme. Pour les néophytes la RDA, c'était à l'Est.
En RDA, on chantait contre le facisme, l'hymne de RDA qui parlait de liberté et de fraternité, d'une Allemagne nouvelle qui avait été reconstruite sur ses cendres et ses ruines, aurait fait pour l'Allemagne un bien plus belle hymne que le Deutschlandlied dont on a dû interdire 2 strophes avant de le reprendre comme hymne. Cependant leurs livres de chants étaient plein de ces petites chansons aux mélodies adorables, comme "Es dunkelt schon in der Heide" ou 'Hab mein Wage vollgelade" ou "Muß i denn zum Städtele naus", tandis que les Linksdruck rassemblaient les chansons de femmes au travers des âges, que les Zupfgeigenhänsel rassemblaient toutes les chansons de l'histoire démocratique de l'Allemagne, celles de l'époque de la révolution avortée de 1848 et du parlement de la Paulskirche de Frankfort.
Ce n'est pas parce qu'on chante du folklore allemand qu'on est ce que vous pensez.... Les français font une grossière erreur quand ils assimilent tout ce qui est chanson folklorique allemande à des chants de marche de soldats. Même les chants dits de "soldats" en Allemagne,sont souvent de la même veine que celle du pauvre conscrit français qui se plaint de devoir quitter sa contrée et sa belle pour aller faire une guerre dont il ne veut pas, et elles datent souvent de bien avant l'époque à laquelle vous pensez. Doofie ne nomme jamais cette époque parce qu'elle est superstitieuse. Même les chants que les troufions qui défilaient entre les champs français à une certaine époque, contraints et forcés d'être là s'ils tenaient à la vie (ils ne pouvaient donc déserter), n'étaient souvent que des chants à boire, comme ein Heller und ein Batzen ou des chants où ils regrettaient de ne pouvoir voit leur belle au pays (Heimat) et pas ce que vous pensez. Ce sont des témoins de l'époque qui l'ont dit à Doofie. C'était des chants qui les aidaient à marcher comme on chantait nous dans les camps de jeunes "Ma poule n'a plus que 28 poulets" ou "Les pommes faisaient rouli roula" ou "Au pas camarade (j'ai cassé le do de ma clarinette)", etc... ou des chansons comme celles qu'on chante au carnaval de Dunkerque.
Les allemands seraient obligés de perdre leur folklore à cause de cette période-là?
Et puis Doofie va vous choquer, en vacances dans la "dictature" de la RDA, Doofie qui pouvait se promener à minuit en pleine ville sans être attaquée, se sentait beaucoup plus libre que dans la France actuelle, où l'on a plus le droit de chanter "Muß i denn zum Städtele 'naus" sans être taxé de ce que l'on est pas. Doofie se souvient qu'on passait en groupe de jeunes de tous les pays, entre les Schrebergärten (jardins ouvriers) où chaque famille avait son petit chalet au milieu d'un jardin, petit chalet que l'on garnissait de lampions les samedi et dimanche d'été et aux tables desquels ont chantait tard dans la nuit sous la voûte étoilée, un spectable que Doofie n'oubliera jamais, les Schrebergärten au pied des grands ensembles, avec tous les lampions et les gens qui chantaient et elle qui chantait avec les autres jeunes en déambulant dans les allées.
Et elle ne comprenait pas pourquoi on lui avait dit que quand elle irait là-bas, elle irait dans des villes toutes grises. On ne lui avait pas parlé non plus de l'odeur de l'hiver, cette pollution atmosphérique des villes qui sentaient le Kali (la lignite, une espèce de charbon) brûlée, ce qui faisait dire quand on descendait du train en arrivant : "Es riecht nach DDR" "ça sent la RDA!" et tout cet humour que les gens de l'Est avait développé à propos d'eux-même et de leur gouvernement. Leurs chansonniers qui mettaient les grands du parti en boîte et la grogne à propos de leurs belles villas sur la Baltique. Celui qui ne comprend pas l'allemand, qui ne l'a pas étudié de façon à le comprendre aussi bien que le français, ne pouvait pas saisir les mille et une nuances de ce pays qui se moquait de lui-meme tout en ayant développé un art de vivre et une solidarité (pour trouver les pièces introuvables) qui lui était propre.
domino
PS Les chants folkloriques allemands appelés par les folkeux français quel que soit leur origine, "traditionelles" pour faire la différence entre "ce qui est transmis de bouche à oreille" et le folklorique, folklore de représentation pour touristes, sont publiés dans des recueuils tels que die Fanfare, die Munorgel ou Zupfgeigenhänsel avec les chiffrages d'accords de guitare, depuis pour certains de ces recueils, qui contiennent également des chants de Noël et des chants religieux, le début du XXème siècle, voire même l'époque de la République de Weimar, donc bien antérieurement à 1933. Aucune chanson n'a été créée spécialement pour les armées allemandes de la seconde guerre mondiale. Peut-être seulement Lili Marleen qui n'est pas une chanson traditionelle, et est bien vite passée dans les rangs américains, et est devenue l'hymne de tous les soldats de l'époque, quel que soit leur camp. En fait la chanson traditionelle allemande a toujours été très vivante quel que soit l'époque et il serait vain de vouloir affubler certaines de ces chansons d'une idéologie quelquonque. Beaucoup sont des hymnes au pays comme Tirol, Tirol Tirol (chanson autrichienne d'ailleurs) ou "Auf der Lüneburger Heide". Même des chansons comme "Hohe Tannen weisen die Sterne" (à la mélodie très mélancolique, chanson de feu de camp) où l'on dit "Von der Isar wildspringender Flut", sont dans les recueils de chants chrétiens et dans les chants scouts allemand. De là à dire que les armées allemandes défilant sur les routes françaises entre 40 à 46 faisaient du scoutisme, il n'y a qu'un pas! La FDJ ou Freie Deutsche Jugend de RDA aurait-elle fait aussi une espèce de scoutisme? Pour toutes ces chansons qui servaient à encourager le pas de marche pour donner du moral et de l'allant aux troupes qu'elles soient scouts, ou autre chose de plus vilain, savoir pourquoi elles sont passées comme cela d'une époque à une autre, d'un camp à un autre, d'une idéologie à une aure, est un mystère qu'il faudrait élucides par une étude sociologique, mais rien ne permet de dire que les Madelons allemandes soit l'apanage d'une idéologie spécifique. Ce sont les chansons du peuple, c'est tout.
23:14 Publié dans Colère i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, disparitions, réapparitions