lundi, 12 novembre 2007
Mon vote.
La directrice de l'UFR à moins que ce soit l'une de ses collègues je ne m'en souviens plus, nous a dit d'aller voter contre le blocage aujourd'hui, si on voulait encore avoir nos cours d'agrégation. Seulement moi, dans la province de la province, je n' allais pas faire 200 km juste pour un vote. Je ne sais pas ce qu'ils ont décidé.
Enfin, demain, si les trains roulent, j'espère que la police ne va pas me dégager de mon cours d'agrégation comme si j'étais une manifestante occupant la fac, alors que je suis une sage agrégative en train de travailler, parce que là, après toutes les bousculades du métro ou autre, je crois que j'y laisserais ma peau. Il faudra quand même qu'ils fassent la différence entre les personnes autorisées par les occupants à étudier (parce qu'ils ont autorisé les profs à faire leurs cours d'agrèg et de CAPES devant une classe pleine) et ceux qui font le blocage (qui ne sont pas nombreux d'ailleurs). Donc, je fais partie des personnes autorisées à entrer moyennant présentation de la carte d'étudiante quand on ne me dit pas "On vous connait déjà d'hier!". Il parait qu'une année les étudiants allaient jusqu'à demander aux profs de présenter leur carte de prof. Des étudiants qui demandent de présenter leurs cartes à des profs, on n'a jamais vu cela.^
J'ai fait mes études initiales dans l'après 68. Quand il y avait une grève, les grévistes allaient en cortège de salle en salle faire leur publicité et disant "Qui nous aime, nous suive!". Quelques étudiants sortaient de la salle et suivaient le cortège, les autres restaient là avec les profs et on reprenait le cours (C'est ainsi qu'un de mes profs a répété 50 fois : "Die Germanen sind die Vorfahren der Deutschen". Manifestants qui entrent dans l'amphi (Et oui, les germanistes étaient encore dans un amphi, en province, il y avait 400 premières années dont après les examens il ne restait plus que 120 en deuxième année), panne de microphone, etc.... Bon, on l'entendait quand même, quand il criait "Vous m'entendez??? Die Germanen sind die Vorfahren der Deutschen....*Vous m'entendez sans le micro?" Et tout le monde hurlait "Non!!!!" Et le prof suivant arrivait : "Die vier Besatzungszonen sind : die sowjetische Besatzungszone, die SBZ, die sogennante Ostzone, die ameri... Il n'y a plus de micro, c'est rien, vous m'entendez, n'est-ce pas, die vier Besatzungszonen sind *: ...." On était en TD, un nouveau cortège passait dans le préfabriqué du campus scientifique où on avait cours de civilisation justement "In der sowjetischen Besatzungszone...." Cris de manifestants.... Ils pointent le nez dans la porte de la salle, mon futur se lève, leur claque la poste au nez "On peut travailler tranquilles, non????" et ils passent leur chemin et vont dans la salle à coté.
Il y avait pêle-mêle, toutes les manifestations contre quelque chose qui ne concernait pas toujours la vie étudiante, contre les centrales nucléaires, contre la guerre au Vietnam, contre la nouvelle réforme ci et la nouvelle réforme là (Et c'était pourtant bien cela que nos ainés d'un ou deux ans avaient voulu, des réformes), contre la société bourgeoise, si on avait voulu, on aurait passé notre vie à crier dans les rues. Mais si je suis devenue prof, c'est parce que je restais sur les chaises de la salle de cours. Beaucoup de ceux qui criaient dans la rue n'ont jamais dépassé le cap de la deuxième année. Les manifestants n'empêchaient pas les autres d'assister au cours. Ils allaient manifester dans la capitale régionale, nous laissant tranquille où l'on était.
D'ailleurs j'avais tout juste 17 ans quand j'ai commencé mes études universitaires, et la majorité était à 21 ans, alors si mes parents m'avaient vue dans une manifestation, ça aurait été mal à la maison, mon père aurait crié, il aurait peut-être retourné une table, on se seraient tous tapis dans les coins, je serais allée pleurer dans ma chambre, on m'aurait menacée de me couper les vivres, de me mettre dehors.... La famille de ma mère fouinait partout, avec ses quatre soeurs et les 24 petits-enfants de mes grands-parents, il y avait des espions partout. C'est une de mes tantes qui a trahi mes amours à mes parents, ou plutôt un oncle, sans le savoir, je passais main dans la main avec mon cher et tendre devant son bureau....
domino
*Die Germanen sind die Vorfahren der Deutschen : Les germains sont les ancêtres des allemands, un peu comme on dirait : les gaulois sont les ancêtres des français, ce qu'on faisait aussi apprendre aux petis africains français dans les colonies en Afrique., qui étudiaient avec les mêmes livres que les petits français de métropole.
*"Les quatre zones d'occupation sont ! la zone d'occupation soviétique (SBZ), appelée la zone de l'Est..., la zone améri...." (mon prof n'avait pas reconnu la RDA, et avait du interrompre ses recherches dans les biblitohèques de RDA parce qu'il ne reconnaissait pas leur pays. Il ne voulait pas reconnaître la RDA avant son gouvernement. Plus loin : 'Dans la zone d'occupation soviétique...)"
15:55 Publié dans Dummie et Cie à l'université | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : universités, société, politique, mai 68, l'après 68, 1968, fac
jeudi, 08 novembre 2007
Le château de Kafka....
Aujourd'hui, l'université c'était vraiment le château de Kafka.
J'arrive après m'être retenue pendant tout le trajet parce que les toilettes du train était fermées. Je me dis : ouf! Je vais enfin pouvoir aller aux toilettes en arrivant à l'université, juste avant mon cours, et bien non, j'ai du attendre plus d'une heure avant de pouvoir le faire. Trajet en métro avec les horribles escaliers roulants qui vont trop vite pour que je pose mon pied au bon endroit. Je suis sûre que l'année dernière, ils n'allaient pas aussi vite.
J'arrive devant la porte habituelle. J'ai vu de loin au moins dix personnes qui rentraient dans l'université par là. Au moment où j'arrive, porte close, ils avaient fermé juste devant moi (on dirait qu'ils connaissent mon blog, et qu'ils l'ont fait exprès).
Je vois une dizaine de personne se diriger vers la droite de la même série de portes et s'engoufrer dans le bâtiment. J'arrive devant la même porte. Des étudiants se déploient devant moi et m'empêchent de passer. Je leur dis que je passe un concours au mois de janvier (c'est vrai que le premier écrit d'agrégation est en janvier, encore plus tôt que d'habitude, on a trois mois d'université pour le préparer seulement, de fin septembre à mi-janvier avec les vacances de Noël en moins). Rattrapera-t-on le temps perdu pendant les vacances de Noël?).
Et on sacrifie nos vacances de Toussaint pour venir préparer l'agrégation à l'université. Et on nous bloque le passage.
On m'indique vaguement qu'il n'y a qu'une porte d'ouverte et que c'est dans la souterrain. Où est le souterrain? Mystère. Je suppose que c'est derrière le même bâtiment. Je descends un immense escalier (d'habitude je monte trois étages en soufflant à chaque étage, et le temps de descendre cet escalier à la recherche du souterrain, je serais déjà arrivée!!!). Je n'ai pas la clef de l'ascenceur comme la retraitée de la formation d'agrégation qui suit la formation pour entretenir ses neurones. Elle ne vient que l'après-midi, mais a réussi à passer plus vite avec sa clef d'ascenseur. Je n'irai pas chercher la clef d'ascenseur. De peur que l'infirmerie de l'université ne fasse un rapport sur ma santé à la médecine du rectorat. Qui me mettrait en congé, ce qui m'empêcherait de passer l'agrégation. Circulum viciosum.
Je cherche le "passage souterrain" à hauteur du bâtiment où je dois aller, en descendant une immense escalier. entretemps j'explique à un étudiant qui est devant l'une des portes fermées, que ce n'est pas bien de bloquer ainsi l'université, que j'ai payé 25 Euros de train pour faire le trajet (j'habite à 100km) , que si je n'arrive pas à aller à mes cours, je vais me faire rembourser le trajet par les syndicats d'étudiants. L'étudiant me dit que ce n'est pas de sa faute, que lui aussi voudrait aller en cours. On m'indique que ce n'est pas là, qu'il faut remonter l'immense escalier, l'escalier qui est d'une longueur démesurée. je commence à être essouflée.
Je cherche le 'passage souterrain", au début de l'autre bâtiment, il n'est pas là. On m'indique que je dois repartir vers le début de l'université, là je dois encore descendre une immense escalier extérieur. J'ai le vertige en haut de l'escalier parce que je suis du coté sans rampe. Pire qu'en montagne! Et cet escalier abrupt me donne un vertige pire que toute pente rocailleuse aux pierres qui roulent, que je détestais descendre lors de nos randonnées en montagne. Des étudiants montant l'escalier coté rampe, je dois descendre coté sans rampe. Une fois qu'ils sont passés, je retraverse tout l'escalier à petits pas sur une seule marche et j'arrive coté rampe. Je descends l'escalier (que je ne devrai pas reprendre immédiatement en sens inverse, cette fois).
J'arrive dans le souterrain, suivant la foule (enfin quelques étudiants) .qui entrent On m'indique où es le bâtiment où je dois aller, mais une fois que je suis dans le sous-sol du bon bâtiment, je vois des escaliers qui sont tous bouchés par des amas de chaises et de tables. Plus moyen d'aller nulle part. C'est comme le rond-point sur lequel on tourne en rond pour l'éternité parce qu'il y a de panneaux de sens unique à chacune des routes alentour.
Je suis Oscar, le Blechtrommel (le Tambour de Günter Grass, ce monsieur qui publie encore, il y a une conférence sur lui la semaine prochaine, j'espère que les trains me laisseront passer, me transporteront jusque là, Il écrit et publie toujours, ce monsieur...).
Je suis Oskar, le Blechtrommel, je sens que la crise va arriver, Que le cri avec le contre-ut va arriver, celui qui est vitricide. Mais il n'y aura pas de vitre brisée. Je suis essouflée, voilà trente minutes au moins que je devrais être assise sur la chaise dans la salle de cours, que les autres grattent sur leurs papiers des choses que je ne saurai jamais.
On finit par m'indiquer un asenseur qui m'envoie au bon étage dans le bon bâtiment. Ouf !
Je rentre dans la salle de cours, ce n'est pas la même prof que d'habitude, c'est la prof qui commence à 10 heures d'habitude et il est 10 heures moins 20. Pourtant ce sont les bons étudiants. Les profs ont intervertit leurs heures. Je vois apparaître à 10 heures la prof avec laquelle on avait cours à 8h30.
Ceci dit : J'ai eu mes 9 heures de cours d'agrégation du mercredi quand-même. Enfin presque avec leur parcours de château kafkaïen, je suis arrivée 1heure 15 en retard!!! Et on nous a donné thème et version pour la semaine prochaine. Heureusement que j'étais là. Mais la semaine prochaine, il y a grève des trains. Le 18 octobre, je n'ai pas su venir. Il n'y avait pas de train qui partait de ma gare de départ. Aucun. Une journée de perdue.
Il faut absolument que je réussisse l'agrégation le plus vite possible. En travaillant jusqu'à 65 ans, il me reste 8 ans et demi de carrière devant moi. Et dans 8 ans et demi, je n'aurai pas encore toutes mes années pour la retraite. Vais-je devoir passer ces 8 ans et demi à préparer l'agrégation tout en travaillant?
Primo, c'est le rêve de ma vie.
Secundo, c'est le seul moyen que j'ai d'améliorer notre quotidien pendant la retraite. Pour essayer de voyager enfin un peu. Je n'ai de ma vie encore jamais quitté l'Europe.
Il y a cinq ans j'avais encore des projets de recherche, mais avec la sacro-sainte agrégation qu'il faut de toute façon avoir pour enseigner à l'université quand on est germaniste, j'ai peu à peu fait une croix sur les projets de recherche.
Je ne comprends pas pouquoi les étudiants bloquent les facs pour manifester contre l'autonomie des universitée.
En Allemagne cela fait longtemps que les facs sont autonomes, et on ne s'en porte pas plus mal. tout ce qu'il faut garder, ce sont les concours nationaux (CAPES, Agrèg. Je reviendrai là-dessus demain, car je m'endors sur l'ordinateur). Et le CNU pour vérifier qu'il n'y ait pas de passe-droits dans le recrutement des professeurs de l'université.
Pour les bourses d'étudiants, cela ouvrirait de nouvelles voies. Les scientifiques pourraient être sponsorisés dans les entreprises avec lesquelles ils feraient des contrats de travail pour plus tard, et auraient des allocations d'étude plus interessantes. Les littéraires pourraient demander des crédits remboursables dans leurs premières années d'activité. Des mécènes pourraient récompenser les étudiants obtenant les meilleurs résultats sous forme d'allocation d'études. Ce qui donnerait de meilleurs moyens aux étudiants pour étudier.
Personellement, j'ai du arrêter mes études à 22 ans, mon père ne voulant plus financer davantage mes études (j'étais une fille, à l'époque les filles n'étudiaient pas aussi longtemps que les garçons et je n'avais pas droit à une bourse, bien qu'ayant eu mon bac avec un an d'avance et ayant fait le reste de mes études assez facilement à l'âge normal. J'ai du travailler un an avant mon mariage pour financer les futurs meubles!!!! Mon frère, lui, a pu étudier jusqu'à 26 ans.)
Si les universités n'avaient pas été centralisées, s'il y avait eu des mécènes, des sponsors tenant compte des résultats universitaires, j'aurais pu peut-être passer l'agrégation à l'époque et ne plus devoir la passer maintenant (un professeur m'avait conseillé de la passer tout de suite après le CAPES). J'aurais eu durant toute ma carrière trois heures de cours en moins, un meilleur salaire, etc... Et j'aurais pu faire des recherches tout de suite.
domino
00:00 Publié dans Colère i-grimoirienne | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : université, société, politique, enseignement, fac
mercredi, 07 novembre 2007
Et les vieux ? Ont-ils le droit d'étudier tranquilles???
D’après des rumeurs colportées par mon époux des étudiants d’université risquent de se mettre en grève demain, et de bloquer l’université de Grande Métropole Provinciale.
Est- ce que ces étudiants savent que toutes les personnes qui viennent à l’université ne sont pas forcément des étudiants, on trouve aussi :
- Des personnes dont l’entreprise ou l’administration finance une formation, pour qu’ils puissent se perfectionner et avoir une promotion.
- Des professeurs du secondaire en congé formation qui passent des concours déjà en janvier pour la session 2008 et avec un seul passage et sans session de rattrapage du tout. C’est leur unique chance dans l’année. Les professeurs d’université essaient de terminer le principal de leur programme avant cette date. Ces professeurs en formation à l'université par rapport aux candidats inscrits au CNED (enseignement par correspondance) ne sont pas assez nombreux pour que l’on recule les épreuves pour eux au cas où ils ne pourraient plus assister à leurs cours.
Des personnes dont l’entreprise leur offre une formation, - des personnes qui sont en formation en même temps qu’ils travaillent dans une entreprise,- des professeurs du secondaire qui suivent des formations pour s’assurer une promotion et une augmentation de salaire qui pourrait permettre de financer les études de leurs grands enfants ou de s’assurer un meilleur quotidien pendant leur retraite (pouvoir se financer une place en maison de retraite pour leurs vieux jours par exemple), vont tout à coup – parce que leur syndicat à n’a pas émis de préavis de grève en même temps que les étudiants et que ces derniers les auront empêché d’entrer pour suivre leur formation - se retrouver au chômage, parce qu’ils pourrait être considérés comme démissionnaires, s’ils manquent une journée de leur formation à cause des étudiants qui bloqueraient l’université.
C’est pourquoi les étudiants doivent laisser les adultes en formation entrer à l’université pour suivre leurs cours. Il y a des personnels même vers la fin de leur carrière de fonctionnaire qui suivent des formations à l’université et qui risquent d’être destitués pour ne pas avoir suivi leur formation pendant une journée sans raison valable (pour une grève de trains, le patron pourra comprendre que la personne était empêchée physiquement de suivre sa formation, mais s’il s’agit simplement d’un barrage à l’entrée de l’université, on pourra toujours dire qu’il aurait pu passer quand même et le destituer pour journée non-faite, vous devez savoir que quand il s’agit de faire l’économie de la retraite d’un fonctionnaire, surtout pour les personnes qui ont trimé toutes leur vie et arrivent enfin de carrière, l’administration ne passe pas par quatre chemins) ; va-t-on devoir aller chercher des certificats médicaux pour excuser les absences que l’on aura à cause des étudiants qui nous auront empêcher de passer ????? Pour ne pas être destitués de notre formation et de nos fonctions professionnelles à cause d’eux ?
Vous comprendrez bien que les adultes qui suivent des formations sont obligés de rentrer à l'université demain et les jours suivants, sous peine de se retrouver au chomâge s'ils ne peuvent s'asseoir sur les bancs pour écouter les cours.
Et les femmes de ménage de l'université, vous allez aussi les empêcher d'entrée et elles perdront leur journée de travail? Et seront considérées comme démissionaires ???
domino réac
01:05 Publié dans Dummie et Cie à l'université | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : universités, société, politique, fac