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dimanche, 20 avril 2008

Réaque (2)

Voilà un autre rapport qui a été fait sur moi....

C'est une collègue d'histoire-géo, prof principale en seconde qui en a eu l'idée...

Une jour au début octobre, les élèves de seconde ne me connaissait pas encore bien, j'avais un demi-groupe de seconde de 15 élèves (c'était d'ailleurs l'années de mon inspection). J'avais ce demi-groupe entre 11 herues et midi le Vendredi. Dans ce lycée, les élèves avaient l'habitude de sortir avant l'heure à midi, sauf les miens et ceux de quelques profs rares qui faisaient la guerre aux sorties de classe anticipées. 

Pourquoi était-ce comme cela? Parce que dans les dix années précédent la rénovation du lycée, il n'y avait plus de sonneries. D'abord j'y ai vécu des sonneries irrégulières, cela  sonnait quelquefois une demi-heure avant la fin de l'heure et on entendait des cavalcades dans les couloirs. Un collègue, retourné depuis dans sa région d'origine (je suis dans ma région d'origine), a vu sa note administrative copieuxement augmentée alors qu'il laissait sortir systématiquement ses élèves de vingt minute à une demi-heure à l'avance, il s'en est vanté quand il a obtenu sa mutaion.

Quand à moi, je faisais la guerre depuis toujours pour que les élèves ne quittent pas la classe avant l'heure, et ils le savaient. J'entendais certes parfois des "Les autres sortent, on peut sortir, Madame?" et je répondais "Non, il n'est pas l'heure!". "Si, il est l'heure, vous entendez bien que les aurtes sortent, on a faim, Madame, il va y avoir la queue au self, on peut sortir?" "Non, non, non et non!!!".

Bon, au bout de trois fois comme ça, les secondes et autres élèves nouveaux dans le lycée savaiient généralement que je faisais partie des profs avec lesquels on ne pouvait pas sortir à l'avance, mais dès que ça sonnait, ils se  précipitaient dans le couloir courant à toutes enjambées vers le self en essayent de dépasser tous les autres.

Ce jour là, en octobre 2001, les élèves de ce demi-groupe de seconde avaient bien travaillé jusqu'à 11 heures 52 (des exercices de dérivation et de composition de mots qui les intéressaient au plus haut point), puis j'ai commencé à entendre des cavalcades dans le couloir, et dans la classe on a commencé à demander "On peut sortir, Madame?" J'ai dit non. Un deuxième : "On a bien travaillé, Madame, on a fait aucun  bruit, on peut sortir? Ecoutez tous les autres sortent, sauf nous!"

Puis : "Il est l'heure Madame, votre montre retarde, il est l'heure!"

Le hic, c'est qu'à cette époque, depuis la fin de la rénovation du lycée,  les sonneries marchaient bien, elles étaient même retentissante et on les entendait très bien. Et elle n'avait pas encore retenti.

Alors d'une seul coup, d'un seul choeur, sauf une élève qui venait d'arriver d'un autre établissement et n'était pas habituée à ce qui se passait dans ce lycée, sortir quand on entendait les autres sortir, sans attendre le signal du prof, ils ont fait leur cartable et se sont tous levés.

Je me suis mise dans le passage devant la porte et je leur ai intimé de se  rasseoir, que s'ils sortaient à l'avance, ils auraient une retenue.

Ils se sont rassis. ils ont redéballé leurs affaires et se sont remis au travail. L'un a dit : " Si on travaille bien cet exercice Madame, on pourra sortir deux minutes avant l'heure?" "Non!" "ça fait rien, on va le faire vite, et il s'est mis à débiter tout seul les réponses de l'exercice à toute vitesse." C'était le délégué.Sympa d'ailleurs, je le rencontre souvent car il habite dans mon village et me dit parfois "Ce que j'étais bête à cette époque-là!"  Une élève a commencé à hurler : "Mais Madame, les autres sont sortis depuis cinq minutes." Et alors que le délégué faisait son exercice à une vitesse inhabituelle, elle se lève entraînant les 13 autres, dont le délégué, et sauf la nouvelle élève, dans son sillage. Je me poste devant la porte, les élèves à quelques centimètres devant moi : "Si, ça a sonné Madame, vous ne l'avez pas entendu, mais ça a sonné!" "Ils hurlent dans mes oreilles, ça a sonné Madame, et ceci pendant les trois minutes restantes". Et moi de leur dire "Si vous n'allez pas vous rasseoir, vous aurez votre retenue, un samedi matin, vous devrez venir exprès (les retenues avaient lieu le samedi matin  en même temps que les DS des Terminales).

Soudain, la sonnerie a enfin retenti, rugissante!!!!! Je me suis écartée de la porte, Les élèves m'ont presque bousculée en sortant. Ils ont a peine entendu quand je leur ai dit souriante et triomphante "Vous voyez bien que j'avais raison, que l'on avait pas sonné! Vous aurez la retenue quand même.

Dix minutes plus tard, après avoir rangé mon matériel, j'ai rencontré le CPE des secondes, nouveau dans l'établissement, dans la salle des profs. Ni lui, ni moi ne savions que l'on pouvait pas donner de colles collectives étaient interdites, et ce n'était pas une colle collective puique l'élève qui était restée sagement assise n'a pas eu la retenue. Je ne l'ai pas mise sur la liste que j'ai donné au CPE. Donc, ce n'était pas une colle collective, parce que même s'ils étaient nombreux, je n'avais sanctionné que ceux qui s'étaient levés à l'avance, ce n'est pas la même chose que si on donne une retenue à tous parce qu'on ne sait pas qui a fait une retenue.

C'étaient ces retenues-là qui étaient interdites, celles que j'ai eu étant élève, parce que par exemple on avait fait la grève du silence (toute la classe se taisait et ne participait plus) en anglais, lors d'un cours que la prof avait rattrapé un jeudi après-midi (c'était notre seule demi-journée de congé, on avait même cours le samedi après-midi). J'avais bien levé mon bras pour lire, mais ma voisine me l'avait violemment rabaissé, en chuchotant*, mais on ne participe pas. Ici, dans le cas de mes secondes, ce n'était pas la même chose, tous ceux que j'avais collé étaient fautifs, alors que dans le cas de ma jeunesse, même les élèves qui ne participaient pas d'habitrude parce qu'elles étaient timides avaient été mises en retenue.

Le nouveau ne savait pas non plus que pour saper l'autorité de domino, le CPE précédent ne donnait jamais de retenues, ils avaient des problèmes familiaux, ces chérubins, il ne fallait pas les brusquer.

Alors le nouveau CPE a mis la retenue. Un samedi matin, dans ce lycée, les retenues étaient mises le samedi matin en même temps que les devoirs surveillés des Terminales. Comme cela les élèves collés étaient répartis entre les Terminales et ne posaient pas de problème de surveillance.

Mais le problème était qu'il n'y avait pas ou peu de transports scolaires le samedi matin et que dans cette région rurale, les parents devaient alors se déplacer pour amener les élèves le samedi. Les Terminales ayant souvent déjà leur permis de conduire.

Alors les parents se sont rebiffés, ils ont resorti de derrière les fagots cette histoire de retenue collective interdite, alors que ce n'était pas une retenue collective. En effet, l'élève qui ne s'était pas levée n'avait pas été mise en retenue. Seuls quatorze élèves sur les quinze de ce demi-groupe que j'avais avant le repas le Vendredi avaint été mis en retenue (Aux cours des autres heures, ils ne demandaient pas à sortir à l'avance, c'était seulement à cause de la file d'attente au self.

J'avais passé du temps à préparer des exercices d'allemand pour la retenue. Exercices que j'avais donnés le Vendredi après-midi au CPE des secondes. Le lundi matin, j'ai eu la surprise de trouver dans mon casier des rédactions en français, que la CPE qui s'occupaient des premières-terminales leur avait donné. On n'avait pas retrouvé mes exercices avant le début de la retenue. Ils étaient apparemment dans un autre bureau fermé à clef et on m'a reproché de ne pas leur avoir donné de travail pour la retenue!

La rédaction en français c'était : "Rédigez en quatre pages (une copie complète) sans passer une seule ligne et ne faire aucun paragraphe la réponse à la question suivante : A quoi sert-ils d'apprendre les langues vivantes?"

Je les ai corrigées (parce que donner une retenue donne aussi du travail supplémentaire au professeur qui l'a donne). ils ont tous dit des choses bien sur les langues vivantes, sauf une qui a dit sur un ton plutôt injurieux, que ça ne servait à rien, qu'on en n'aurait jamais l'usage dans sa vie, que les profs de langues étaient tous des...., etc... J'aurais du la coller une deuxième fois, mais je ne l'ai pas fait. Et qui sait? C'était peut-être ses parents à elle qui ont râlé pour la colle soi-diant collective.

(Les autres profs ne s'embêtaient pas avec les élèves qui voulaient sortir à l'avance, quand ils insitaient de trop, ils les laissaient sortir).

J'avais beau expliquer aux élèves que c'était pour des questions d'assurance qu'on ne pouvait pas les laisser sortir pendant l'heure. Cela leur était égal, ils répondaient qu'ils feraient attention et ne tomberaient pas, mais quand on entendait les cavalcades dans les couloirs cinq minutes avant la fin de l'heure, on était édifié.

La prof principale dont je vous ai parlé au début (venons-y enfin!) doublait toujours les sanctions qui étaient données aux élèves de sa classe. Elle leur a paraît-il et d'après les élèves fait faire une deuxième rédaction dans laquelle elle a demandé à ces élèves que j'avais seulement depuis à peine un mois (avec la rentrée échelonnée, ils avaient du rentrer vers le 6 ou 7 septembre car la rentrtrée était plus tardive à cette époque, on a essayé peu à peu d'allonger l'année scolaire pour la faire comme en Allemagne, sans tenir compte du fait qu'en Allemangne, on allait pas en classe l'après-midi). Bon, bref, la prof principale  a donné aux élèves une autre rédaction sans passer une seule ligne, de quatre pages complètes et sans faire aucun alinéa, sur "Que pensez-voou de la prof d'allemand?" Je n'ai jamais vu ces rédactions et je savais qu'elle apportait ces rédactions sytématiquement au bureau du proviseur où elles étaient mises dans notre dossier, pas celui des élèves, mais celui du prof, c'est un collègue qui me l'a expliqué. Si bien que l'on avait presque peur de sanctionner ses élèves.

Une fois, elle a mis un avertissement à deux élèves d'espagnol qui étaient rentrés dans ma classe avant la fin de l'heure, l'un faisant le clown au rythme de la chanson qu'on était en train d'étudier, mes élèves chantant sagement. L'un des deux devaient partir dans un autre lycée musique, je ne savais pas comment il s'appelait et j'en avais fait la description à cette prof principale, et tout de suite, elle m'a dit, "Ah justement, ces deux là, ils font la paire, j'atttendais une occasion de les coincer, ce soir au conseil, ils auront un avertissament demandé par toi.... " "Mais.... tu ne crois pas qu'un devoir suffirait...?" " Non, je les ai, ça y est!" Au conseil, il a été dit que l'avertissement avait été demandé par moi, alors que finalement, j'avais juste voulu savoir le nom des deux élèves, c'était à la fin de l'année, et alors que cette classe (une autre classe de seconde LV2 que celle ci-dessus) était sympa, d'un seul coup, ils ont fait la grève du silence contre moi, pour que j'enlève l'avertissement que je n'avais pas donné moi-même. 

Vous voyez, jeunes collègues, comment des collègues mal intentionnés peuvent saper votre autorité et vos rapport avec vos élèves.

domino

 

*Un mot que les élèves que j'avais en documentation l'année dernière ne connaissaient pas, j'ai du leur apprendre à chuchoter (parler en soufflant entre ses lèvres sans émettre de son voisé), pour les travaux de groupes, parce qu'ils parlaient à voix haute, ce mot nouveau pour eux les faisait rire et ils se disaient entre eux : "Tu ne peux pas parler tout haut, chuchote!"