mardi, 26 janvier 2010
Savoir faire la différence...
Doofie a parlé dans la note précédente de la RDA.
Il faut bien faire la différence entre la RDA et les autres pays de l'EST dans leur rapport à l'URSS.
La RDA était une partie de l'Allemagne vaincue, une Allemagne qui avait commis une faute historique: comme à l'Ouest en ce qui concerne les Américains et le Plan Mashall, où les Américains s'étaient posés en amis du peuple allemand repenti, l'URSS s'était proposée de devenir l'amie et même la grande soeur de la RDA, en l'aidant à quitter son facisme, le facisme qui l'avait opposé à l'URSS, ce qui est assez surprenant lorsque l'on sait que jusqu'au milieu des années 50, nous avions affaire à une URSS staliniste, donc didactoriale.
Mais cependant les calicots rouges qui fleurissaient les bâtiments publics et les usines, rouges avec des slogans en lettres blanches, parlaient de "la grande soeur, l'URSS", "l'amie de la RDA, l'URSS". Avec l'aide de l'URSS, la RDA devait réaliser le plan quinquennal, mais non seulement cela, mais elle devait aussi lutter pour la Paix (celle de l'internationale communiste) et contre le facisme (le facisme allemand de la seconde guerre mondiale). Vers 1975, c'est-à-dire 30 ans après la fin de la guerre, a lutte contre le facisme figurait en bonne place parmi les slogans les plus lus sur les calicots rouges aux lettres blanches.
Les mémoriaux contre le facisme, comme celui de Buchenwald, étaient très visités. Ils faisaient partie des visites officielles obligatoires pour qui participait à un programme linguistique ou à un jumelage par exemple. L'allée des Nations de Buchenwald, une grande allée contenant les stèles des nations qui avaient eu des morts à Buchenwald, allée tracée en balcon en haut de la collinne qui domine Weimar, était très fleurie et constellée des drapeaux des différentes nations, des gerbes des anciens déportés et résistants. J'y suis retournée au début des années 2000, les mauvaises herbes poussaient un peu partout, ça sentait mauvais, et les fleurs et les drapeaux de l'Allée des Nations avaient pratiquement disparus.
On visitait ces mémoriaux avec les jeunes allemands de l'Est, on y voyait les chemises bleu roy de la FDJ (Freie Deutsche Jugend, la jeunesse libre allemande) et les foulards des plus jeunes pionniers.
Bon, mais je reviens à mon point de départ. Si la lutte contre le facisme était si présente en RDA, et soutenue par l'URSS, c'était pour que la jeunesse ne puisse pas refaire une guerre comme celle de ses parents (et par conséquent ne pas attaquer l'URSS?). On se demande si l'URSS y trouvait un intérêt ou si c'était par idéalisme politique que l'on insistait tant sur ce point, même auprès d'une jeunesse qui n'avait pas connu la guerre.
De toute façon, les allemands de l'EST, ces DDR-Bürger, n'en rougissait pas. Ils étaient aussi idéalistes, et ont perdu leurs idéaux à la chute du mur. Ils n'avaient peut-être pas le Schuldgefühl (le sentiment de culpabilité) comme à l'Ouest, car ils étaient là pour créer un monde nouveau et pacifiste.
Bon, maintenant la RDA, ce n'était pas non plus les autres pays de l'ESt parce que grâce à son Mark qu'elle échangeait à 1 pour 1 avec le D-Mark de l'Est, elle avait une économie plus forte que celle des autres pays dits "de l'Est" (Milan Kundera vous apprendra qu'il s'agit non pas de l'Europe de l'Est, mais de la Mitteleuropa, de l'Europe Centrale, car c'est la Russie qui est à l'Est de l'Europe...).
Bon, la RDA était après l'URSS le pays le plus riche du Pacte de Varsovie. Certes certains de ses citoyens louchaiient vers l'Ouest par l'intermédiaire du petit écran aux couleurs grises, mais il ne louchaient que vers la RFA, qui elle était vraiment beaucoup plus riche, mais aussi beaucoup plus riche que le reste de l'Europe de l'Ouest, et surtout plus riche que la France. Ce qui revenait à dire que le niveau de vie en RDA était ves 1975 l'équivalent de celui de la France d'alors. Car la RFA qui était entre les deux pays, faussaient la vue que les citoyens de RDA se faisaient de l'Ouest, un Eldorado, une Terre Promise.
En RDA, il n'y avait pas de chômage, pas de sans-abris, tout le monde avait un toit et un feu pour se chauffer en hiver ou des radiateurs. Il y avait des Altersheime pour les vieux et des crêches pour les petits.
On se sentait en sécurité, il n'y avait pratiqument pas de délinquance. Comme dans tous les pays on voyait dasn la rubrique des Faits Divers quelques crimes passionnels, des crimes d'amour. Mais aucune bande de malfaiteurs n'écumait la RDA.
Bon, pourquoi la RDA était si sûre : grâce à ses frontières tant critiquées. Le seul fléau qui existait était l'alccolisme, surtout dans le Nord du pays. Un fléau qui existait déjà avant la création de la RDA. Et même si certains aficionados fumaient les cigares de Cuba (pas moi, je ne fume pas...), on n'y rencontrait pas d'autre toxicomanie.
La RDA vivait presque en autarcie. economiquement, on jouait la carte de la proximité pour l'alimentation, pour économiser des frais de tranports et on mangeait les fruits et légumes de la région immédiate. La RDA exportait beaucoup, vers l'Ouest et vers Moscou, mais elle improtait peu.
La différence avec les autres pays de l'Est n'était pas qu'économique, mais aussi politique. Si l'URSS occupait la RDA parce que la RDA faisait partie d'une Allemagne qui avait commis la guerre et avait commis une faute, l'URSS occupait les autres pays de l'ESt d'une autre façon. Car les autres pays de l'Est n'avaient rien demandé à personne et n'avaient pas commis la faute. Pour eux, l'occupation russe, sans doute stratégique, l'URSS ne voulant pas trop que l'Ouest s'approche de son térritoire, les pays dits de l'Est formaient une espèce de bouclier sur lequel pouvaient tomber les bombes occidentales, qui alors n'iraint pas plus loin et ne tomberaient pas sur l'URSS.
Les pays de l'Est, eux, n'avaient pas perdu la guerre, mais ils devaient supporter quand même l'occupation soviétique qui était alors ressentie comme une injustice. Si bien que ceux qui ont vécu dans ces pays avant la Chute du Mur, ont toujours considéré lla présence de l'URSS comme une occupation injuste.
Alors que cette présence était diffremment ressenti en RDA. L'armée soviétique était très discrète, On les voyait le dimanche dans les lieux de loisirs estivals, comme les plages des lacs, faire trempette en famille.
Sinon, la population savait où étaent les casernes russes (tranformées depuis en blocs d'appartements spacieux). mais on n'avait pas le droit d'y aller, les soviétiques restaient entre eux, seuls les enfants pénétraient parfois dans les casernes russes grâce à des petits copains russes du même âge qu'eux.
On voyait, tout comme à l'Ouest pour les camions américains ou anglais, tout au plus, les camions militaires sur les routes.
On se sentait en sécurité parce qu'il n'y avait pratiquement pas de délinquance juvénile. Et par ailleurs, les frontières étaient tellement bien surveillées que la RDA ne connaissait pas les problèmes de toxicomanie de l'Ouest.
Ce que la RDA pratiquait vis à vis d'elle-même etait le protectionnisme par excellence, pas seulement économique, mais aussi humain.
Les frontières fermées ne laissaient passer aucun fléau occidental. Et la RDA était un pays tranquille et où il ne se passait jamis rien. Sauf de la politique! Et des médailles olympiques.
les votures ne roulaient qu'à 80 à l'heure sur les routes et à 100 maximum sur les autoroutes. Les villes, quasiment sans voitures étaient tranquilles. Calmes. A côté des mêmes villes maintenant, je trouve que, ce que l'on éprouvait avant tout, dans ce pays où il ne se passait jamais rien c'était le CALME.
domino
01:13 Publié dans la politique de mon i-grimoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : rda, est, mittleeuropa
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