mercredi, 28 mai 2008
Et il y a eu encore...
Je devais vous raconter beaucoup de choses cet hiver... Mais je ne l'ai pas fait pour deux raisons :
1) La panne d'ordinateur;
2) Le fait que je ne voulais pas raconter que j'étais à l'université, pour préparer l'agrèg, c'est à cause de ceux qui sont venus ici m'ennuyer au moment de l'agrèg, en me parlant de l'agrèg... et des détracteurs et autres individus bizzares qui se sont promenés dans mes commentaires, et des choses bizzarres que j'avais rencontré sur les listes d'admissibles (certaisn portaient le prénom rare (en deuxième prénom) de certains de mes commentateurs les plus gentils.
Bon, c'est pour cela que j'ai passé cette partie de ma vie sous silence et que je ne vous en parle que quand elle est terminée;
Mais il fallait le faire, aller à l'université cette année... :
En novembre-décembre, il y a eu les grèves, alors il fallait faire un immense détour pour pouvoir atteindre les salles de cours après avoir bravé les piquets de grèves intérieurs qui ne laissaient passer que le personnel de service, les ouvriers qui faisait des travaux, les professeurs de concours et les étudiants des préparations de concours.
Le premier jour, ils avaient fermé la porte juste devant moi, et ça a été terrible de retrouver un endroit pour passer.
Une ou deux de nos profs ne venaient d'ailleurs plus, on ne sait pas si elles étaient vraiment malades ou si elles avaient peur des grévistes, elles ont rattrapé leurs cours à la fin de l'année.
Enfin, du métro, il fallait faire un grand détour pour aller jusqu'au poste de contrôle, de là traverser un immense souterrain parking, ou parking souterrain, mais ça s'appelle le souterrain, puis passer dans un sas, dans lequel on était controllé par le piquet de grève, mais comme j'ai un air de femme de ménage, ils ne me demandaient jamais rien, puis à nous les étages.
Quand j'avais cours de linguistique (pour mon option) dans l'autre bâtiment, il fallait que je traverse touit le souterrain en sortant d'un bâtiment devant un piquet de grève, que je rentre dans l'autre bâtiment devant un autre piquet de grève, que je remonte un étage, et rebelotte dans l'autre sens après le cours. Avec les quatre étages à monter.
Et avec tout cela, je n'ai même pas maigri.
Comme on ressortait du bâtiment par un autre endroit que l'endroit habituel, je me suis perdue une fois dans le quartier en prenant une rue pour une autre, je me suis retrouvée près de l'autoroute au lieu du métro, et j'ai fait le tour d'un bloc d'habitations, par des chemins piétonniers, sas savoir trop où j'allais pour retrouver le métro, en arrivant par l'autre sens, ce qui était bizarre, parce que ayant tourné trop tôt, je me suis retrouvée plus loin que mon but.
Bref, ce fut une saison vraiment très dure, l'hiver, les grands détours à faire, plus d'escaliers à monter dans l'université, c'était vraiment très dur. La seule chose qui était bien, c'était que là haut, tout était calme, on était nos petits germanistes de CAPES et d'agrèg ensemble, dans une université vide et toute calme. Parce que d'habitude comme on est dans une salle à coté d'un palier, il y a souvent du bruit sur le palier.
Puis il y a eu les policiers qui sont intervenus un soir alors qu'on était en train d"écouter le cours sur Lanzelet de Heinrich von Zakzikhoven. On a même appris à lire en Moyen-Haut allemand, c'est chouette, cà!
Bref, on était en train de s'initier ou de réviser les prouesses de Lancelot, chevalier de la Table Ronde, qui s'appelle en allemand Lanzelet, quand les centurions romains sont arrivés avec leur bouclier sur la place romaine.
Mais nous, on ne le savait pas. On ne les a pas entendu, pourtant ça devait faire du bruite, mais du haut de notre quatrième étage, tout affairés à entendre les aventures de Lancelot contées avec délectation par notre prof autrichien, en allemand bien sûr, on n'a pas entendu que des centurions nous faisaient revenir mille ans avant Lancelot, à l'époque romaine.
Avant le cours, je sentais mes yeux piquer, c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de lumière à cette époque de l'année; Puis pendant le cours, alors que notre professeur racontait les aventures de Lancelot avec verve, jai atteint le pont où l'attention diminue (l'attention ne peut être soutenue que pendant un maximum de quarante cinq minutes, car dans la journée, nous avons des cycles de veille, inévitrable en fin de journée.
C'est alors que j'ai vu les deux - maintenant admissibles, un couple, ils vont être riches s'ils réussissent l'agrèg tous les deux - se lever et le professeur dire qu'on faisait la pause. Les yeux me piquaient. Puis on est sorti un peu dans le couloir et j'ai sans doute comme à l'accoutumée passé mon visage à l'eau froide pour me tenir éveillée, un remède qui peut me faire tenir une demi-heure sans fermer les yeux, (si on me donnait un lit dans ces moments là, je m'endormirais tout de suite). Et puis on a écouté l'histoire de Lancelot encore pendant une heure, puis on est descendu.
J'ai pris l'escalier juste à coté, pour descendre de nos trois étages, et je les ai vu là, les centurions habillés en bleu marine, sur la place romaine, de l'autre coté du sas vitré, comme tout était fermé, je suis descendue au sous-sol, repassée par le souterrain, puis au lieu d'aller directement au métro, je me suis dit que j'allais prendre ce petit chemin qui devait être un raccourci. Mal m'en a pris. Je me suis retrouvée enttre le RU et le forum, j'ai encore vu les centurions en ordre dispersé, en train de bavarder. J'ai longé discrètement le restaurant universitaire, pris la passerelle, et je suis allée au métro près duquel étaient massés les centurions romains qui discutaient avec les gens.
Puis je suis rentrée chez moi, le lendemain on rentrait dans l'université par le chemin normal, même si des montagnes de chaises empilées, montraient encore ce qui s'était a passé.
C'était cet hiver, j'ai fait tous ces parcours supplémentaires pour avoir mon agrégation : je l'ai râtée.
domino
Lien à voir pour comprendre :
domino
07:11 Publié dans Dummie et Cie à l'université | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : université
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