vendredi, 24 février 2006
Le château des blogs. Chapitre 8.
Le châteaau des blogs.- Chapitre 8 -
Je me retrouve soudain devant une lourde porte sculptée. C’est l’entrée de la chapelle. Des harmonies gigantesques parviennent à mes oreilles. Des harmonies baroques. C’est le plain-chant…Prudemment je pousse la porte. Je vais sur la pointe des pieds jusqu’au milieu de la chapelle. Je me retourne et je regarde l’orgue. C’est un orgue gigantesque, un orgue allemand. L’intérieur de la chapelle ressemble à la Thomaskirche de Leipzig. Soudain l’orgue s’ arrête de jouer.. Un homme à la carrure imposante s’approche de la tribune. Il a des cheveux aux boucles blanches crollées qui retombent sur ses épaules, le visage carré, un léger sourire presque jocondien[1] à ses lèvres. Il pointe son doigt vers le chœur. Je me retourne. Une chorale de garçons a pris place dans le chœur. Il m’indique la direction du chœur. Comment vais-je chanter, moi une femme dans ce chœur de garçon. Ah ! J’allais presque buter dessus. Là, posé par terre, devant un grand pupitre de bois sculpté est posé un luth, baroque bien sûr, mais à cette époque là on ne l’appelait pas ainsi. « La basse continue ! » tonne la voix de Jean-Sébastien à la tribune. Et je vois devant moi,sur le pupitre, un vieux parchemin couvert de voix mélodiques et d’ un chiffrage de basse continue. Je suis à peine assise, j’ai à peine posé le luth sur mes genoux que trois flûtes de l’orgue se mettent à fuguer en trio. Vite, vite, il faut que je m’exécute ou plutôt que j’exécute cette musique. Deux, trois accords mélodieux fusent de mon luth – dans les rêves on est toujours plus doué que dans la réalité et on possède les instruments de musique dont on rêve – et les voix enfantines et enchanteresses du chœur de garçon s’élèvent majestueusement dans les airs, en un pianissimo émouvant qui laisse résonner dans la chapelle du château des blogs les accords du luth que vient de m’offrir Jean-Sébastien.
domino
[1] Néologisme.